19 décembre 2022

Fitzgibbon, l'enfant-tyran – 2

La vision irréaliste de Fitzgibbon est hallucinante : on pénalisera les PME et les individus les plus démunis au lieu des riches entreprises très polluantes pour économiser l'énergie hydro-électrique. Cet homme a une obsession : croissance économique, argent, profit. Le reste n'existe pas. S'il préconise la sobriété énergétique en recommandant aux individus de réduire leur chauffage à la maison, ce n'est aucunement par souci écologique, c'est pour vendre l'électricité économisée à rabais aux États-Unis ou ailleurs.

À l'émission Le monde à l'envers (épisode 13), le metteur en scène et militant écologique Dominic Champagne a présenté un discours animé et mobilisateur lors de son entrevue avec Stéphan Bureau. «On ne doit pas faire reposer la sobriété énergétique sur les individus. Il y a d'immenses pollueurs qui polluent beaucoup plus que les individus, et ce sont eux qu'il faut viser.» Abordant la question de la «sobriété énergétique», mise à l’avant cette semaine par le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, le militant croit qu’il va y avoir un combat de titans entre la présidente d’Hydro-Québec, Sophie Brochu, et le ministre Fitzgibbon, insinuant que le ministre cherche plutôt à «nourrir la croissance». (Source TVA)

Même quand il n'est pas fâché, Fitzgibbon a l'air méfiant et menaçant. Attention, il pourrait peut-être mordre un de ces jours (comme le font les enfants-tyrans…)

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La sobriété énergétique de Pierre Fitzgibbon sera difficilement atteignable

Pierre Saint-Arnaud / La Presse canadienne à Montréal / Le Devoir 7 décembre 2022

Les intentions exprimées la semaine dernière par le nouveau ministre de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, pour atteindre une plus grande sobriété énergétique s’apprêtent à heurter le mur de la réalité.

     Certaines des hypothèses avancées par M. Fitzgibbon sont carrément contradictoires alors que d’autres ne sont que partiellement réalisables et ne permettraient que peu ou pas d’économies d’énergie parce qu’elles reposent sur des prémisses qui ne sont pas fondées, selon des experts consultés par La Presse canadienne.

     Les deux plus importantes mesures avancées par M. Fitzgibbon, qui a aussi été reconduit dans ses fonctions de ministre de l’Économie, sont la tarification dynamique ou modulée et la réduction du chauffage la nuit ou le jour quand les habitants d’un domicile ne sont pas à la maison.

Tarification dynamique

La tarification dynamique consiste principalement à augmenter sensiblement le prix de l’électricité aux heures de pointe la semaine, soit entre 6 h et 9 h et entre 16 h et 20 h, surtout dans les périodes de grand froid où Hydro-Québec peine à fournir à la demande et doit importer de l’électricité à fort prix.

     «La contrepartie principale, c’est que tout le monde a la même heure de pointe. Tout le monde prend sa douche entre 6 h et 8 h le matin. Tout le monde fait le souper entre 17 h et 19 h», souligne Charles Côté, directeur du service technique à la Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec, qui sont les experts en systèmes de chauffage dans le secteur de la construction.

     L’expression «tout le monde» n’est pas exagérée. Selon Statistique Canada, seulement 1,7 % de la population active travaille de nuit et 6,4 % de soir, 69,3 % travaillent de jour avec des horaires réguliers et les 22,6 % qui restent ont des horaires irréguliers, mais la plupart sont de jour.

Prisonniers des heures de pointe

C’est donc l’écrasante majorité de la population qui n’aura d’autre choix que de payer plus cher pour son électricité parce qu’elle est prisonnière des heures de pointe, une mesure qui toucherait durement les moins nantis.

     «Les tarifs modulés, c’est particulièrement pénalisant pour les ménages à faible revenu qui ont encore moins de contrôle sur leur consommation d’énergie», souligne Sylvie De Bellefeuille, conseillère budgétaire et juridique chez Option consommateurs.

     «Malheureusement, les ménages à faible revenu ou à revenu modeste n’ont pas le contrôle sur leur facture et ce n’est pas comme si on avait le choix de consommer de l’électricité ou pas», ajoute-t-elle, qualifiant la mesure de «régressive».

     Pire, souligne le professeur Michaël Kummert, expert en efficacité énergétique des bâtiments à l’Institut de l’énergie Trottier de Polytechnique Montréal, cette tarification dynamique pourrait avoir un effet pervers.

     «Si Hydro-Québec, par exemple, vous fait payer 5 cents durant la journée, mais qu’à partir de 16 h ça devient 10 cents, il vaut mieux, pendant une heure ou deux avant que ça devienne cher, que vous chauffiez plus que la normale, disons 24 degrés, même si vous n’êtes pas là. Comme ça, dès que le tarif passe au plus cher, vous fermez le chauffage, laissez redescendre et consommez alors moins dans cette période», fait-il valoir.

     Ainsi, plutôt que d’avoir utilisé moins d’électricité, vous en aurez utilisé sinon plus que d’habitude, au moins autant.

Chauffage : des gains annulés au pire moment

L’idée de baisser le chauffage a beau être séduisante, elle présente deux problèmes majeurs, le premier étant l’impact, justement, sur les fameuses heures de pointe.

     «C’est certain que ça va empirer le problème parce que si tout le monde qui laissaient le chauffage normal durant toute la nuit le mettent à 18 degrés Celsius et le remontent à 6 h du matin, pile dans la pointe d’Hydro-Québec, ça va faire plus mal qu’autre chose», souligne M. Kummert.

     «Et la deuxième pointe, de 16 h à 20 h, c’est la même chose. Si les gens rentrent du travail à 18 h et qu’ils ont laissé la maison à 15 degrés et qu’ils remontent tout d’un coup à 21, ça va être pire qu’avant», poursuit-il.

     L’hypothèse de baisser le chauffage en dehors des heures de pointe, aussi bien intentionnée soit-elle, implique en effet une très forte augmentation de la demande d’électricité exactement à l’heure de pointe, soit au moment où l’objectif est de la réduire. Il n’y a là aucun gain pour la société d’État. Au contraire ; cela viendrait aggraver son manque à gagner lors de grands froids.

Choc tarifaire

Dans un contexte de tarifs modulés, la pratique de réduire le chauffage hors de la période de pointe entraînerait nécessairement un choc tarifaire pour les consommateurs puisque non seulement l’électricité serait plus chère à l’heure de pointe, mais il faudrait aussi plus d’électricité pour ramener le domicile au niveau voulu que si l’on avait maintenu la température au niveau normal.

     Aussi, note Charles Côté, il sera nécessaire de tenir compte du télétravail. «Avec le télétravail, les gens sollicitent davantage les systèmes. Avant, les gens baissaient la température jusqu’à 15 h 30 ou 16 h, mais en demeurant à la maison deux ou trois jours ou plus par semaine, ils ne veulent pas travailler à la maison à 17 degrés.»

     Cette réalité n’est pas insignifiante : selon les données de Statistique Canada, 26 % des travailleurs canadiens sont en télétravail à temps plein (14,7 %) ou partiel (11,3 %).

Des économies très inégales

     Le deuxième problème relève des économies anticipées qui seraient obtenues en baissant le chauffage. Même en l’absence d’une tarification dynamique, peut-on vraiment aller chercher des économies en baissant le chauffage la nuit et le jour quand il n’y a personne?

     «Il y a une économie réelle à faire, dans un système à air chaud avec une source de chaleur unique ou dans un système à plinthe, explique Charles Côté. Sauf que les nuits où ils annoncent très froid, c’est préférable de ne pas le faire. Parce que vous ne serez pas confortable en vous levant le matin à moins de le repartir à 3 h du matin.»

     «Avec un système à air chaud à source unique, vous allez pouvoir faire des économies. Mais évitez de faire des trop grands retours. Cinq degrés, c’est quand même beaucoup. Je suggérerais plutôt trois degrés pour éviter que l’appareil soit trop sollicité le matin.

     «Est-ce que les économies seront aussi mirobolantes que ce que certains disent? J’ai beaucoup de difficulté à m’avancer. Trop souvent, promettre des économies génère plus une promesse de déception. Les économies, c’est quelque chose qui demeure délicat à chiffrer», fait valoir M. Côté.

Pas d’économies avec la biénergie ou l’hydraulique

Mais ces économies disparaissent dans plusieurs cas, à commencer par les systèmes de chauffage biénergie avec thermopompe, explique le professeur Kummert.

(…) Consultez le lien à la fin pour connaître les effets de cette politique sur tous les systèmes de chauffage.

«On se trompe de cible»

«Il y a des limites aux mesures qu’on peut prendre pour que ce soit efficace, avance Sylvie De Bellefeuille. Je ne dis pas qu’il ne faut pas économiser de l’énergie, personne n’est contre la vertu, mais en même temps, il faut être réaliste. Jusqu’où ça va vraiment avoir un impact?»

     «Il faudrait des mesures pour que les plus gros consommateurs d’énergie contribuent à la diminution de la consommation d’énergie. On se trompe de cible», dit-elle.

     Pierre Fitzgibbon a aussi vaguement fait allusion aux clients d’affaires, affirmant que «les entreprises qui veulent du courant, peut-être qu’on va leur dire : à la pointe, vous n’en aurez pas. Ou on va le baisser».

     Car le secteur résidentiel, en bout de ligne, ne consomme que 32 % de la production d’Hydro-Québec. Les secteurs commercial, institutionnel et industriel (grande et petite industrie) en consomment tout près de 50 % et 17 % est destinée à l’exportation.

     «On peut faire un effort collectif jusqu’à un certain point, mais cet effort ne doit pas se limiter seulement aux consommateurs. Le consommateur a le dos large», laisse tomber Sylvie De Bellefeuille avec dépit.

https://www.ledevoir.com/politique/quebec/773674/la-sobriete-energetique-de-pierre-fitzgibbon-sera-difficilement-atteignable

Il est évident que l'énergie éolienne est préférable au nucléaire. Mais en avons-nous besoin au Québec? Les projets mégalomanes de Fitzgibbon semblent destinés à nourrir son cercle d'hommes d'affaires et d'investisseurs.  

Avec ses éoliennes, Fitzgibbon brasse du vent

Nathalie Elgrably / Journal de Montréal / Jeudi, 8 décembre 2022 15:30

À propos de l’énergie éolienne, le ministre Fitzgibbon a récemment déclaré : «Il va falloir commencer à la regarder». Il envisage même de construire un parc de 10 000 mégawatts dans le Nord

     M. Fitzgibbon a parfaitement raison de vouloir étudier la question. Mais c’est dommage qu’il n’ait pas fait ses devoirs avant sa sortie médiatique. Il aurait alors réalisé que son idée est une dangereuse ineptie! Car si la sobriété énergétique est un concept à débattre, la sobriété intellectuelle est à éviter.

Appauvrissement

D’une part, les vents étant difficiles à prévoir, l’énergie éolienne est aléatoire. Et vu les coûts élevés de construction et de démantèlement des turbines, ainsi que leur durée de vie limitée, la facture totale est plutôt salée. Alors que le Québec jouit de la manne hydroélectrique, une énergie propre, renouvelable et bon marché, vouloir la remplacer par l’éolienne n’est pas du développement durable, mais de l’appauvrissement durable.

     D’autre part, loin d’être l’option écoresponsable que l’on a longtemps imaginée, l’énergie éolienne est vertement critiquée en raison des dégâts environnementaux qu’elle occasionne.

     En l’occurrence, ancrer quelques milliers d’éoliennes exige de couler dans les sols des millions de tonnes de béton, ce qui saccage le patrimoine naturel.

     De plus, la construction d’éoliennes nécessite de nombreux matériaux, parfois des terres rares, des plastiques composites non recyclables et quasi indestructibles, ainsi que quelque 600 litres d’huile par turbine, une huile qu’il faut évidemment périodiquement vidanger.

     Les parcs d’éoliennes constituent également une pollution sonore et, à bien des égards, une tragédie esthétique. Pour les oiseaux, ces parcs signifient la perte de leurs habitats et la présence d’engins souvent mortels.

Écocide

L’énergie éolienne n’est pas une panacée. Et vu la destruction de l’écosystème, elle répond à la définition de l’écocide. Chose certaine, ce n’est pas en brassant du vent que M. Fitzgibbon comblera efficacement les besoins énergétiques des Québécois.

https://www.journaldemontreal.com/2022/12/08/avec-ses-eoliennes-fitzgibbon-brasse-du-vent

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