N’oublions pas que le vrai coupable de la pandémie est le virus (et ses variants) et que les vaccins semblent incapables de stopper sa trajectoire. Comme les touristes, il adore voyager... parfois dans leurs corps.
La vindicte politique, médiatique et populaire envers les non-vaccinés donne lieu à des propos stupides et méprisants et à des menaces publiques proférées par des personnes en autorité. Ça pue la stigmatisation à plein nez, une chance qu’on porte des masques...
Bien sûr, je ne cautionne pas les anti-vax radicaux – d’ailleurs une minorité chez les non-vaccinés – et je ne veux pas justifier ni défendre leurs comportements puérils et inappropriés. Par contre, je me dis que sans se faire vacciner, s’ils respectaient au moins le port du masque et les mesures sanitaires (dont la distanciation), ils réduiraient peut-être leur nombre aux urgences toujours à risque d’engorgement.
Caricature : Serge Chapleau / La Presse 15 juillet 2021Le ministre Christian Dubé a l’air de croire que si le passeport vaccinal est exigé dans tous les services non essentiels et tous les commerces, cela mettra de la pression sur les non-vaccinés. C’est une façon détournée (hypocrite) de rendre la vaccination obligatoire puisque les non-vaccinés ne pourront plus aller nulle part ni rien faire sans passeport vaccinal. Après les services dits non essentiels tels que la SAQ, la SQDC (on scande «ils n’auront qu’à commander et faire livrer») et les salons de soins personnels (massage, coiffure), suivront les centres commerciaux. Puis, ce sera peut-être les banques, les pharmacies et les épiceries. Alors là, il ne s’agit plus de mesures incitatives et punitives mais de persécution et de suppression de droits fondamentaux comme se nourrir, se soigner et s’acheter des vêtements... Beaucoup de gens démunis n’ont pas Internet et ne sauraient même pas s’en servir.
Priver les gens de services essentiels est inhumain, quel que soit leur statut. Qui préconise cette pratique avec le plus de véhémence? Nuls autres que les individus les plus grassement payés du système de santé : les médecins. Mais ne les mettons pas tous dans le sac-poubelle des durs, impitoyables et sadiques docteurs – il y a encore des médecins humains (1).
Le fin comptable François Legault a dû calculer que le 10 % de non-vaccinés qui ne voterait pas pour lui ne nuirait pas à sa réélection. Alors, faisons payer aux non-vaccinés atteints de la Covid leurs soins médicaux. Le montant pourrait s’élever à des centaines de dollars – par jour? Que fera-t-on des patients incapables de payer? Pour être juste, les vaccinés infectés devraient aussi payer une contribution santé.
L’ICIS calcule qu’un séjour à l’hôpital lié à la COVID-19 (aux soins intensifs ou non) coûte en moyenne un peu plus de 23 000 $ (soit 15 000 $ pour une hospitalisation sans recours aux soins intensifs et plus de 50 000 $ aux soins intensifs). C’est quatre fois plus élevé que pour une grippe (5000 $), trois fois plus cher que pour une crise cardiaque (7000 $) ou une pneumonie (8000 $) et presque aussi cher que pour une transplantation rénale (27 000 $). (ICI Radio-canada Info)
S’agit-il d’une punition pour venger les vaccinés frustrés et en colère? La CAQ sonde la population? Ça me rappelle l’époque de la propagande anti-cigarettes. Les médecins voulaient refuser de soigner les fumeurs atteints du cancer des poumons. Même scénario pour la Covid. C’est vraiment à l’encontre de la raison d’être de notre système de santé universel où tout le monde est sensé se faire soigner sans jugement ni discrimination.
L’ultime punition : «tu ne mérites pas d’être soigné»
Le Québec imposera «une contribution santé» aux non-vaccinés
Anne Marie Lecomte / ICI radio-Canada Information / 11 janvier 2022
Le Québec fixera sous peu le montant d'«une contribution santé» qui sera imposée aux personnes qui n'auront pas reçu une première dose de vaccin contre le coronavirus dans les semaines à venir. C'est ce que le premier ministre François Legault a annoncé en point de presse, mardi.
La contribution sera imposée aux personnes qui refusent de se faire vacciner sans raison valable.
«L'idée, c'est de dire à toutes les personnes qui ne sont pas vaccinées, pour des raisons non médicales, qu'elles auront une contribution à payer», dit François Legault.
Pour le premier ministre, les 10 % de Québécois – qui n'ont reçu à ce jour aucune dose de vaccin – ne doivent pas «nuire» aux 90 % qui se sont fait vacciner.
«Ces personnes amènent un fardeau financier important sur le personnel de la santé», a indiqué le premier ministre, en précisant que «même s'ils représentent 10 %» de la population, les gens qui ne sont pas vaccinés «occupent 50 % des lits en soins intensifs».
Ces personnes non vaccinées devront payer «un montant significatif» qui ne se limitera pas à une cinquantaine de dollars, selon ce qu'a laissé entendre le premier ministre. Ce dernier dit se pencher sur cette question avec le ministre des Finances, Éric Girard.
Les vaccinés se plaignent de ce qu’on leur impose des contraintes qu’ils ne subiraient pas si tout le monde était vacciné. Pourtant les vaccinés attrapent le variant Omicron en dépit de leur deuxième et troisième dose. Paradoxal, n’est-ce pas?
«Le danger, c’est que les vaccinés se mettent à croire qu’ils peuvent balancer leurs masques et faire tout ce qu’ils veulent. Le passeport vaccinal risque de renforcer ce faux sentiment d’immunité. Jusqu’où pousserait-on la discrimination? Voyager à l’étranger, c’est une chose. Aller au resto, c’en est une autre. Mais faire son marché? Louer un appart? Décrocher un emploi? Le problème, c’est que les non-vaccinés ne sont pas tous des citoyens négligents ou des antivax bornés.» ~ Isabelle Hachey, La Presse / 27 février 2021
Gestion de la pandémie : le Collège des médecins critique le gouvernement Legault
Frédérik-Xavier Duhamel / ICI radio-Canada nouvelles
Le Collège des médecins du Québec (CMQ) demande au gouvernement Legault d'imposer plus rapidement d'autres restrictions aux personnes non vaccinées. Il insiste aussi sur la nécessité d'une communication plus efficace de la part des autorités.
«Nous enjoignons aujourd’hui au gouvernement d’accélérer la cadence pour mettre en place les mesures permettant de limiter le nombre de contacts avec les personnes non vaccinées», peut-on lire dans la dernière infolettre du Collège des médecins du Québec CMQ, publiée vendredi.
Plus tôt cette semaine, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, a annoncé l’exigence élargie du passeport vaccinal aux succursales de la Société des alcools du Québec (SAQ) et de la Société québécoise du cannabis (SQDC) à partir du 18 janvier. D’autres commerces et services jugés non essentiels seront bientôt ajoutés à cette liste, a-t-il avancé.
Par ailleurs, l’élargissement annoncé de l'exigence du passeport vaccinal «doit se faire plus rapidement et couvrir un vaste ensemble de commerces et de lieux publics», selon le Collège.
Accès restreint aux non-vaccinés
«C’est paradoxal qu’on vive en couvre-feu, que les hôpitaux soient sous pression, parfois au stade 4 de délestage, et que les non-vaccinés puissent se rendre librement dans les magasins à grande surface ou d’autres lieux publics tels que la Grande Bibliothèque ou le Musée des beaux-arts», ajoute le président du Collège des médecins du Québec CMQ, le Dr Mauril Gaudreault, par courriel.
«Il me semble évident que les gens qui n’ont pas encore été chercher leur première dose, leur deuxième dose et leur troisième dose de vaccin ne devraient pas pouvoir aller dans les lieux publics autres que les lieux essentiels», soutient également la Dre Cécile Tremblay, microbiologiste-infectiologue au Centre hospitalier de l’Université de Montréal (Centre hospitalier de l’Université de Montréal CHUM).
«Tout ce qu’on va faire pour étendre les restrictions à l’accès public aux gens qui ne sont pas vaccinés va aller dans la bonne direction», a-t-elle précisé en entrevue à ICI RDI samedi, réagissant aux propos tenus vendredi par le ministre fédéral de la Santé, Jean-Yves Duclos, qui a affirmé que la vaccination obligatoire sera la seule manière de ramener le Canada «vers une situation et une vie normales».
Le Collège des médecins du Québec CMQ voit une mesure d’équité dans des restrictions ciblées puisque «la population vaccinée ne peut plus souffrir en silence les contraintes des mesures sanitaires pendant que les personnes non vaccinées occupent un lit sur deux en [soins de] courte durée et la majorité des lits aux soins intensifs».
Photo : Alain Roberge / La Presse. Hôpital du Suroît.Les non-vaccinés sont surreprésentés parmi les hospitalisations et les décès depuis le début de la campagne de vaccination. Dans des données transmises à Radio-Canada, le ministère de la Santé et des Services sociaux a indiqué vendredi que 75 des 234 personnes décédées de la COVID-19 au cours des 28 jours précédents – soit près de 33 % – n'étaient pas adéquatement vaccinées, alors que les non-vaccinés représentent 18 % de la population admissible.
De plus, «la surcharge des hospitalisations et le délestage privent des milliers et des milliers de patients d’une intervention chirurgicale sans cesse repoussée, détériorant davantage dans certains cas leur état de santé», souligne le CMQ.
Article intégral :
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1852754/college-medecins-quebec-covid-restriction-vaccin
(1) Enfin des propos sensés et nuancés : .
Des médecins et des chercheurs s’inquiètent de la stigmatisation à l’endroit des personnes vulnérables qui ne sont pas vaccinées
Judith Lachapelle / La Presse / 11 janvier 2022
Durant la période des Fêtes, la Dre Bellon a eu l’occasion de faire des tours de garde à l’unité COVID de l’hôpital Notre-Dame, à Montréal. Des patients non vaccinés et hospitalisés, elle en a vu plusieurs. Des personnes sans-abri ou d’autres qui souffrent de problèmes de santé mentale, et qui n’ont pas assez de soutien pour les accompagner dans cette démarche de vaccination. Des personnes âgées, démunies, qui vivent seules et isolées. «Des gens qui ne sont pas assez malades pour qu’on se déplace pour les vacciner à la maison, mais pour qui prendre un rendez-vous de vaccination sur l’internet est compliqué. J’ai aussi vu des personnes sans carte d’assurance maladie, sans existence légale. L’une d’elles ne parlait ni français ni anglais. Bref, beaucoup de personnes non vaccinées qui sont passés ‘entre les mailles du filet’. Ce qui me fait peur, c’est quand je lis qu’on ne devrait plus les soigner. C’est atroce de lire ça. Il s’agit déjà de personnes marginalisées qui seront stigmatisées davantage. Je crois que les “antivax” sont très bruyants. Mais en réalité, parmi tous ceux qui ne sont pas vaccinés, ils représentent une minorité de gens.»
Au cœur des Laurentides, le Dr Vincent Bouchard-Dechêne partage les mêmes observations. «On fait souvent un amalgame entre les non-vaccinés et les antivax. Il y a des nuances importantes à faire, dit celui qui pratique à l’hôpital de Saint-Jérôme. Dans les populations plus défavorisées, on voit plus de problèmes d’itinérance et d’isolement. On voit plus de personnes âgées qui ont peu de ressources, qui n’ont pas l’internet. Chez ces gens-là, il y a beaucoup de non-vaccinés qui ne sont pas des antivaccins.»
Bien sûr, l’ajout de restrictions aux libertés des non-vaccinés finira par en pousser quelques-uns à se faire vacciner pour échapper à la stigmatisation. «Mais ça ne change rien pour les populations qui sont déjà en dehors du réseau de la santé, dit Julien Simard, gérontologue social et chargé de cours à l’Université de Montréal. Ça ne fait qu’empirer le fossé avec le système de santé.»
«Il n’y a pas de portrait statistique de la fameuse proportion de 10 % de personnes non vaccinées, dit Julien Simard. Cependant, les difficultés d’accès au système de santé chez certaines populations vulnérables, surtout âgées, sont bien connues, rappelle-t-il. Problèmes de mobilité, coût des transports en commun, perte d’autonomie, isolement social, très faibles revenus, problèmes cognitifs, méconnaissance des deux langues officielles, analphabétisme, fracture numérique, racisme, homophobie et méfiance envers le système de santé et les autorités, surtout pour les aînés réfugiés ayant quitté des contextes politiques difficiles en sont des exemples.»
«On dirait que tout le monde canalise sa frustration sur les non-vaccinés, sur l’impression que si on les force à se faire vacciner, on va régler la crise. Mais ce n’est pas nécessairement le cas», déplore la Dre Bellon.
Julien Simard va plus loin, accusant les décideurs de «vouloir créer des boucs émissaires» en ciblant les non-vaccinés. «Les hôpitaux ne débordent pas à cause des non-vaccinés, dit Julien Simard. Les hôpitaux débordent parce que la capacité hospitalière du Québec a été réduite de manière brutale dans les 30 dernières années en raison des politiques néolibérales. Ils débordent parce que le gouvernement n’a rien fait pour régler la transmission dans les principaux milieux d’éclosion, comme les écoles, les milieux de travail, et continue de nier l’importance de la transmission par aérosols. Le fait que la première ligne en santé soit pratiquement détruite n’aide certainement pas non plus.»
Et c’est sans parler de l’accès à la vaccination dans les pays défavorisés, rappelle-t-il. «Parce que sans ça, même avec une couverture vaccinale de 100 %, nous continuerons d’avoir des gens qui vont mourir et qui seront hospitalisés.
À côté
Les vaccinés aimeraient peut-être voir les non-vaccinés enfermés dans des baraques de camps militaires loin des grandes villes. Revoyez le film «Fortress» (SF 1992 qui n’est plus de la science fiction!). En résumé, les individus qui n’obéissent pas aux lois de la dictature en place sont envoyés dans une prison à sécurité maximale de Men-Tel Corporation. Personne n'a jamais réussi à s'en évader, c'est pourquoi on l'appelle la «Forteresse». Pour maintenir la discipline, tous les détenus sont contrôlés par un implant magnétique logé dans l’abdomen, appelé «intestinator». Les gardiens peuvent déclencher à distance des douleurs intenses qui paralysent mais aussi faire exploser le gadget, causant ainsi la mort du prisonnier. Le directeur de la prison contrôle les détenus physiquement, et mentalement à l’aide d’un super ordinateur, le Zed 10. Les caméras de surveillance filment en permanence les détenus et capte même la nature de leurs rêves et de leurs émotions. Conséquemment, on peut leur faire subir des thérapies (on dirait de conversion aujourd’hui) afin de modifier leur caractère et leurs comportements. Les prisonniers sont gardés dans des cellules surpeuplées sécurisées par des murs laser. Cette prison est située sous terre, au milieu du désert, à l'intérieur d'une fosse profonde qui ne peut être traversée que par un pont rétractable.
Cette vidéo résume le film (extraits et texte en sous-titrage)
Movie Shortens https://www.youtube.com/watch?v=beY5rUoOqQY
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