La vision irréaliste de Fitzgibbon est hallucinante
: on pénalisera les PME et les individus les plus démunis au lieu des riches
entreprises très polluantes pour économiser l'énergie hydro-électrique. Cet
homme a une obsession : croissance économique, argent, profit. Le reste
n'existe pas. S'il préconise la sobriété
énergétique en recommandant aux individus de réduire leur chauffage à la
maison, ce n'est aucunement par souci écologique, c'est pour vendre l'électricité
économisée à rabais aux États-Unis ou ailleurs.
À l'émission Le monde à l'envers (épisode 13), le metteur en scène et militant
écologique Dominic Champagne a présenté un discours animé et mobilisateur lors
de son entrevue avec Stéphan Bureau. «On ne doit pas faire reposer la sobriété
énergétique sur les individus. Il y a d'immenses pollueurs qui polluent
beaucoup plus que les individus, et ce sont eux qu'il faut viser.» Abordant la
question de la «sobriété énergétique», mise à l’avant cette semaine par le ministre
de l’Économie et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, le militant croit qu’il va y
avoir un combat de titans entre la présidente d’Hydro-Québec, Sophie Brochu, et
le ministre Fitzgibbon, insinuant que le ministre cherche plutôt à «nourrir la
croissance». (Source TVA)
Même quand il n'est pas fâché,
Fitzgibbon a l'air méfiant et menaçant. Attention, il pourrait peut-être mordre
un de ces jours (comme le font les enfants-tyrans…)
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La
sobriété énergétique de Pierre Fitzgibbon sera difficilement atteignable
Pierre Saint-Arnaud / La Presse
canadienne à Montréal / Le Devoir 7 décembre 2022
Les intentions exprimées la semaine
dernière par le nouveau ministre de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, pour
atteindre une plus grande sobriété énergétique s’apprêtent à heurter le mur de
la réalité.
Certaines des hypothèses avancées par M. Fitzgibbon sont carrément contradictoires alors que
d’autres ne sont que partiellement réalisables et ne permettraient que peu ou
pas d’économies d’énergie parce qu’elles reposent sur des prémisses qui ne sont
pas fondées, selon des experts consultés par La Presse canadienne.
Les deux plus importantes mesures avancées par M. Fitzgibbon, qui a
aussi été reconduit dans ses fonctions de ministre de l’Économie, sont la
tarification dynamique ou modulée et la réduction du chauffage la nuit ou le
jour quand les habitants d’un domicile ne sont pas à la maison.
Tarification
dynamique
La tarification
dynamique consiste principalement à augmenter
sensiblement le prix de l’électricité aux heures de pointe la semaine, soit
entre 6 h et 9 h et entre 16 h et 20 h, surtout dans les périodes de grand froid
où Hydro-Québec peine à fournir à la demande et doit importer de l’électricité
à fort prix.
«La contrepartie principale, c’est que tout le monde a la même heure de
pointe. Tout le monde prend sa douche entre 6 h et 8 h le matin. Tout
le monde fait le souper entre 17 h et 19 h», souligne Charles Côté,
directeur du service technique à la Corporation des maîtres mécaniciens en
tuyauterie du Québec, qui sont les experts en systèmes de chauffage dans le
secteur de la construction.
L’expression «tout le monde» n’est pas exagérée. Selon Statistique
Canada, seulement 1,7 % de la population active travaille de nuit et
6,4 % de soir, 69,3 % travaillent de jour avec des horaires réguliers
et les 22,6 % qui restent ont des horaires irréguliers, mais la plupart
sont de jour.
Prisonniers
des heures de pointe
C’est donc l’écrasante majorité de la population qui n’aura d’autre choix que de payer plus cher pour son électricité parce
qu’elle est prisonnière des heures de pointe, une mesure qui toucherait
durement les moins nantis.
«Les tarifs modulés, c’est
particulièrement pénalisant pour les ménages à faible revenu qui ont encore
moins de contrôle sur leur consommation d’énergie», souligne Sylvie De
Bellefeuille, conseillère budgétaire et juridique chez Option consommateurs.
«Malheureusement, les ménages à faible revenu ou à revenu modeste n’ont
pas le contrôle sur leur facture et ce n’est pas comme si on avait le choix de
consommer de l’électricité ou pas», ajoute-t-elle, qualifiant la mesure de
«régressive».
Pire, souligne le professeur Michaël Kummert, expert en efficacité
énergétique des bâtiments à l’Institut de l’énergie Trottier de Polytechnique
Montréal, cette tarification dynamique pourrait avoir un effet pervers.
«Si Hydro-Québec, par exemple, vous fait payer 5 cents durant la
journée, mais qu’à partir de 16 h ça devient 10 cents, il vaut mieux,
pendant une heure ou deux avant que ça devienne cher, que vous chauffiez plus
que la normale, disons 24 degrés, même si vous n’êtes pas là. Comme ça, dès que
le tarif passe au plus cher, vous fermez le chauffage, laissez redescendre et
consommez alors moins dans cette période», fait-il valoir.
Ainsi, plutôt que d’avoir utilisé moins d’électricité, vous en aurez
utilisé sinon plus que d’habitude, au moins autant.
Chauffage :
des gains annulés au pire moment
L’idée de baisser le chauffage a beau
être séduisante, elle présente deux problèmes majeurs, le premier étant
l’impact, justement, sur les fameuses heures de pointe.
«C’est certain que ça va empirer le problème parce que si tout le monde
qui laissaient le chauffage normal durant toute la nuit le mettent à 18 degrés
Celsius et le remontent à 6 h du matin, pile dans la pointe
d’Hydro-Québec, ça va faire plus mal qu’autre chose», souligne M. Kummert.
«Et la deuxième pointe, de 16 h à 20 h, c’est la même chose.
Si les gens rentrent du travail à 18 h et qu’ils ont laissé la maison à 15
degrés et qu’ils remontent tout d’un coup à 21, ça va être pire qu’avant»,
poursuit-il.
L’hypothèse de baisser le chauffage en dehors des heures de pointe,
aussi bien intentionnée soit-elle, implique en effet une très forte
augmentation de la demande d’électricité exactement à l’heure de pointe, soit
au moment où l’objectif est de la réduire. Il n’y a là aucun gain pour la
société d’État. Au contraire ; cela viendrait aggraver son manque à gagner
lors de grands froids.
Choc
tarifaire
Dans un contexte de tarifs modulés, la
pratique de réduire le chauffage hors de la période de pointe entraînerait
nécessairement un choc tarifaire pour les consommateurs puisque non seulement
l’électricité serait plus chère à l’heure de pointe, mais il faudrait aussi
plus d’électricité pour ramener le domicile au niveau voulu que si l’on avait
maintenu la température au niveau normal.
Aussi, note Charles Côté, il sera nécessaire de tenir compte du
télétravail. «Avec le télétravail, les gens sollicitent davantage les systèmes.
Avant, les gens baissaient la température jusqu’à 15 h 30 ou
16 h, mais en demeurant à la maison deux ou trois jours ou plus par
semaine, ils ne veulent pas travailler à la maison à 17 degrés.»
Cette réalité n’est pas insignifiante : selon les données de
Statistique Canada, 26 % des travailleurs canadiens sont en télétravail à
temps plein (14,7 %) ou partiel (11,3 %).
Des économies très inégales
Le deuxième problème relève des économies anticipées qui seraient
obtenues en baissant le chauffage. Même en l’absence d’une tarification
dynamique, peut-on vraiment aller chercher des économies en baissant le chauffage
la nuit et le jour quand il n’y a personne?
«Il y a une économie réelle à faire, dans un système à air chaud avec
une source de chaleur unique ou dans un système à plinthe, explique Charles
Côté. Sauf que les nuits où ils annoncent très froid, c’est préférable de ne
pas le faire. Parce que vous ne serez pas confortable en vous levant le matin à
moins de le repartir à 3 h du matin.»
«Avec un système à air chaud à source unique, vous allez pouvoir faire
des économies. Mais évitez de faire des trop grands retours. Cinq degrés, c’est
quand même beaucoup. Je suggérerais plutôt trois degrés pour éviter que
l’appareil soit trop sollicité le matin.
«Est-ce que les économies seront aussi mirobolantes que ce que certains
disent? J’ai beaucoup de difficulté à m’avancer. Trop souvent, promettre des
économies génère plus une promesse de déception. Les économies, c’est quelque
chose qui demeure délicat à chiffrer», fait valoir M. Côté.
Pas
d’économies avec la biénergie ou l’hydraulique
Mais ces économies disparaissent dans
plusieurs cas, à commencer par les systèmes de chauffage biénergie avec
thermopompe, explique le professeur Kummert.
(…) Consultez le lien à la fin pour
connaître les effets de cette politique sur tous les systèmes de chauffage.
«On
se trompe de cible»
«Il y a des limites aux mesures qu’on
peut prendre pour que ce soit efficace, avance Sylvie De Bellefeuille. Je ne
dis pas qu’il ne faut pas économiser de l’énergie, personne n’est contre la
vertu, mais en même temps, il faut être réaliste. Jusqu’où ça va vraiment avoir
un impact?»
«Il faudrait des mesures pour que les plus gros consommateurs d’énergie
contribuent à la diminution de la consommation d’énergie. On se trompe de cible»,
dit-elle.
Pierre Fitzgibbon a aussi vaguement
fait allusion aux clients d’affaires, affirmant que «les entreprises qui
veulent du courant, peut-être qu’on va leur dire : à la pointe, vous n’en
aurez pas. Ou on va le baisser».
Car le secteur résidentiel, en bout de ligne, ne consomme que 32 %
de la production d’Hydro-Québec. Les secteurs commercial, institutionnel et
industriel (grande et petite industrie) en consomment tout près de 50 % et
17 % est destinée à l’exportation.
«On peut faire un effort collectif jusqu’à un certain point, mais cet
effort ne doit pas se limiter seulement aux consommateurs. Le consommateur a le
dos large», laisse tomber Sylvie De Bellefeuille avec dépit.
https://www.ledevoir.com/politique/quebec/773674/la-sobriete-energetique-de-pierre-fitzgibbon-sera-difficilement-atteignable
Il est évident que l'énergie éolienne
est préférable au nucléaire. Mais en avons-nous besoin au Québec? Les projets
mégalomanes de Fitzgibbon semblent destinés à nourrir son cercle d'hommes
d'affaires et d'investisseurs.
Avec
ses éoliennes, Fitzgibbon brasse du vent
Nathalie Elgrably / Journal de Montréal
/ Jeudi, 8 décembre 2022 15:30
À propos de l’énergie éolienne, le
ministre Fitzgibbon a récemment déclaré : «Il va falloir commencer à la
regarder». Il envisage même de
construire un parc de 10 000 mégawatts dans le Nord.
M. Fitzgibbon a parfaitement raison de vouloir étudier la question. Mais
c’est dommage qu’il n’ait pas fait ses devoirs avant sa sortie médiatique. Il
aurait alors réalisé que son idée est
une dangereuse ineptie! Car si la sobriété énergétique est un concept à
débattre, la sobriété intellectuelle est à éviter.
Appauvrissement
D’une part, les vents étant difficiles à
prévoir, l’énergie éolienne est
aléatoire. Et vu les coûts élevés de
construction et de démantèlement des turbines, ainsi que leur durée de vie
limitée, la facture totale est plutôt salée. Alors que le Québec jouit de la manne hydroélectrique, une énergie propre,
renouvelable et bon marché, vouloir la
remplacer par l’éolienne n’est pas du développement durable, mais de
l’appauvrissement durable.
D’autre part, loin d’être l’option écoresponsable que l’on a longtemps
imaginée, l’énergie éolienne est
vertement critiquée en raison des dégâts environnementaux qu’elle
occasionne.
En l’occurrence, ancrer quelques
milliers d’éoliennes exige de couler dans les sols des millions de tonnes de
béton, ce qui saccage le patrimoine naturel.
De plus, la construction d’éoliennes nécessite de nombreux matériaux, parfois des terres rares, des
plastiques composites non recyclables et quasi indestructibles, ainsi que
quelque 600 litres d’huile par turbine, une huile qu’il faut évidemment
périodiquement vidanger.
Les parcs d’éoliennes constituent également une pollution sonore et,
à bien des égards, une tragédie esthétique.
Pour les oiseaux, ces parcs signifient
la perte de leurs habitats et la présence d’engins souvent mortels.
Écocide
L’énergie éolienne n’est pas une
panacée. Et vu la destruction de
l’écosystème, elle répond à la définition de l’écocide. Chose certaine, ce
n’est pas en brassant du vent que M. Fitzgibbon comblera efficacement les
besoins énergétiques des Québécois.
https://www.journaldemontreal.com/2022/12/08/avec-ses-eoliennes-fitzgibbon-brasse-du-vent