Chanson de folklore américain (John & Alan Lomax, 1938) Qui a ajouté la signature «God» au refrain? Sûrement pas un habitant de la Bible Belt!
The Rambling Gambler (or I'm a Rambler, I'm a Gambler)
Refrain
I’m a rambler, I’m a gambler
I’m a long way from home.
And if you don’t like me,
Then, leave me alone.
I’ll eat when hungry, I’ll drink when I’m dry.
And if Moonshine* don’t kill me,
I’ll live till I die.
~ God
Je suis un vagabond, je suis un joueur.
Je suis loin de chez moi.
Et si vous ne m'aimez pas,
Eh bien, laissez-moi tranquille.
Je mangerai quand j'aurai faim, je boirai quand je serai à sec.
Et si le Moonshine* ne me tue pas,
Je vivrai jusqu'à ce que je meure.
~ Dieu
* Whisky de contrebande. Le terme Moonshine fut créé par les Moonshiners (contrebandiers) qui, clandestinement («à la lumière de la Lune»), produisaient et distribuaient du whisky. Légende ou fait avéré? On l’ignore.
Ouais, les pauvres femmes des États de la Bible Belt (Mississippi, Alabama, Montana, Texas, Louisiane, Kansas...) vont avoir besoin de Moonshine Whisky pour subir des avortements effectués avec des cintres ou des broches à tricoter (1). Ces États ruraux et très religieux sont socialement les plus rétrogrades des États-Unis. Les menaces de damnation éternelle au Jugement dernier pleuvent sur les pro-choix, et les médecins qui oseraient pratiquer des interruptions de grossesse, risqueraient la prison à vie. Horrifiant. Mais pourquoi? Parce qu’un bon nombre d’abrutis au pouvoir pensent que leurs croyances religieuses l’emportent sur les droits de la personne!
L’avenir du droit à l'avortement en débat à la Cour suprême des États-Unis
L'avenir du droit à l'avortement aux États-Unis se joue mercredi devant une Cour suprême profondément remaniée par Donald Trump qui pourrait profiter de l'examen d'une loi du Mississippi pour revenir près de 50 ans en arrière.
Tous les échelons du Parti républicain lui ont apporté leur soutien, ainsi que l'Église catholique et de nombreuses associations antiavortement, dont certaines ont dépensé des millions de dollars en campagnes publicitaires avant l'audience.
«Nous sommes sur le point d'entrer dans une nouvelle ère, où la Cour suprême va renvoyer l'arrêt "Roe v. Wade" aux oubliettes de l'histoire, dont il n'aurait jamais dû sortir.» – Mike Pence, ancien vice-président des États-Unis (administration Trump)
On se croirait dans La servante écarlate où le patriarcat règne en maître tout-puissant.
(1) Les «tricoteuses» sont célèbres pour leurs aiguilles à tricoter qu’elles utilisent pour percer la poche des eaux, ouvrir le col de l'utérus et entraîner une fausse-couche. L'avortement dans ce contexte se pratique toujours dans la clandestinité, notamment par l'intervention appelée «dilatation et curetage». De nos jours, les méthodes pour avorter sont classées en deux groupes : les méthodes traditionnelles et les méthodes médicales. Les premières, d'efficacité variable, sont surtout utilisées dans les pays où l'avortement est illégal et où il est donc impossible d'accéder à l'avortement médicalisé, ou lorsque d'autres obstacles interviennent : âge, situation familiale, ressources économiques. Elles se basent sur des savoirs populaires et des croyances et peuvent mener à des effets secondaires graves et/ou des complications dangereuses pour la femme qui les utilise. Les méthodes médicalisées actuelles en matière d'avortement sont médicamenteuses ou chirurgicales. L'avortement médicalisé est autorisé aux États-Unis, dans tous les États, sous certaines conditions; mais depuis le 15 mai 2019, l'Alabama interdit la totalité des IVG. Quel que soit le statut légal de l'avortement, elles sont utilisées, mais avec des possibilités d'accès et de sécurité très différentes selon les contextes et la légalité ou non de l'avortement. Wikipédia
Même aujourd'hui, l’avortement clandestin reste extrêmement dangereux
À la fin du XIXème siècle, l’avortement devient de plus en plus fréquent malgré l’illégalité, les difficultés, les douleurs, et sans tenir compte des pressions politiques, sanitaires, sociales, les femmes ont voulu échapper à la fatalité biologique des grossesses successives.
Les méthodes d’interruption de grossesse
Les recettes et autres potions pas tellement magiques. Elles sont effectuées par les femmes elles-mêmes. Principalement à base de persil, et plus tardivement à base de médicaments. Le taux de réussite n’atteint pas les 5 %, c’est pourquoi les femmes concernées doivent nécessairement utiliser des méthodes beaucoup moins douces. Tout au long du XIXème siècle les détails des faits notés dans les décisions de justice permettent de rendre compte de la violence que pouvait générer une grossesse non désirée...
Le décollement ou la perforation des membranes. C’est la méthode utilisée dans les trois-quarts des cas. Entre 1870 et 1939, les avortements augmentent et sont beaucoup plus précis... Il faut remarquer que, quel que soit le terme de la grossesse, ce sont toujours les mêmes techniques rudimentaires qui sont utilisées. Aussi, des ustensiles de la vie quotidienne sont-ils détournés de leur usage normal : aiguille à tricoter, crochet, épingles, plumes à chapeau; ensuite des outils chirurgicaux : speculum, sonde en caoutchouc et canule fine, vendus librement à l’époque dans les grands magasins. Tout ceci n’a rien à faire dans un utérus, j’vous jure.
L’injection d’eau bouillie ou savonneuse, l’avortement se pratique soit avec une seringue, soit avec poires et canules à lavements.
Enfin, la dernière méthode est celle utilisée surtout par les spécialistes, la pratique consiste à dilater le col, soit avec des laminaires, soit à l’aide de bougies. Super... C’est très très rare car il faut un médecin, et le code pénal nous rappelle bien qu’ils peuvent être condamnés aux fers. La peine des fers ce n’est ni plus ni moins que des travaux forcés.
Les couples aisés, malgré l’illégalité, font appels à des sages-femmes, voire des médecins et du matériel relativement adapté pour pratiquer l’avortement. En revanche, pour les couples les plus démunis, il s’agit de matrones sans diplôme, ou de proches, ou de n’importe qui en fait, et surtout avec n’importe quoi.
De manière générale, les avorteurs et «faiseuses d’anges» sont à 16 % des proches (maris, familles, amies, voisines), 45 % sont des professionnels de santé (dont plus de la moitié de sages-femmes), 33 % sont des femmes ordinaires réputées s’y connaître (ménagères, ouvrières, paysannes, cartomanciennes, prostituées).
Article intégral : http://www.racontemoilhistoire.com/2014/02/avortement/
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