À l’émission Ces femmes qu’on tue : faire la lumière sur les féminicides présentée en 2018, Céline Galipeau disait en introduction : «À toutes les heures, 10 femmes sont tuées dans le monde, la majorité par un partenaire ou un membre de la famille. Au Mexique, 1 femme est violée à toute les 18 secondes et 9 femmes sont assassinées chaque jour.»
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1650557/feminicide-celine-galipeau-femmes-violence-speciale
Dossier sur la violence conjugale et le féminicide :
https://ici.radio-canada.ca/dossier/1005670/femmes-feminicide-violence-conjugale-canada
En 2020, on a rapporté 160 féminicides alors que généralement il y en a 12 par année au Canada. Le confinement a eu des répercussions dramatiques. 90 % des femmes tuées le sont par un homme. L’endroit le plus dangereux est le foyer. Il faudra changer la perception des relations amoureuses, par exemple, cesser de prétendre que la jalousie est une preuve d’amour. Bien sûr, il y a la violence au quotidien qui n’aboutit pas nécessairement à un féminicide, mais elle détruit néanmoins la personne. Les coups, l’étranglement et les chutes créent des commotions cérébrales qui ne sont pas détectées ni traitées si la personne n’est pas examinée à cet effet à l’hôpital. À chaque année, 200 000 femmes subissent ce genre de violence au Canada. On s’occupe des sportifs, mais pas des femmes battues :
Violence conjugale et traumatismes crâniens : les coups oubliés (article)
https://ici.radio-canada.ca/recit-numerique/2240/violence-conjugale-traumatismes-craniens-fleau
Reportage émission Enquête (première partie):
https://ici.tou.tv/enquete/S14E21?lectureauto=1
Les sept féminicides survenus au cours des sept dernières semaines au Québec pousseront-ils le gouvernement Legault à investir plus d’argent dans la prévention et l’intervention en matière de violence conjugale? [Voilà la question que se posaient les intervenant/e/s.]
Les ressources d’aide, que ce soit pour les femmes ou les hommes, croulent sous les demandes et l’attente est longue, beaucoup trop, jugent ces organismes.
Si les féminicides ont été beaucoup médiatisés, les chiffres concernant les tentatives de meurtre, voies de fait graves, menaces et agressions envers les femmes sont très préoccupants : «Pour l’année 2019-2020 on a hébergé et soutenu 300 femmes victimes d’une tentative de meurtre, et ç’a n’a même pas été déclaré à la police! Ce sont des tentatives d’étranglement, de noyades, être jetées en bas des escaliers... Elles n’ont même pas dénoncé parce que dans les statistiques policières on parle d’une quarantaine, cinquantaine, de tentatives [de meurtre], infractions commises au Code criminel. Nous on en a 300 par année», a dénoncé Manon Monastesse, directrice générale de la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes.
https://www.journaldemontreal.com/2021/03/25/300-tentatives-de-meurtre-sur-des-femmes-lan-dernier-1
Le budget du ministre des Finances, Éric Girard, a été mal reçu par les partis d'opposition présents à l’Assemblée nationale. Les trois formations politiques reprochent au ministre d'avoir dépensé «aux mauvais endroits» et d’avoir mis de côté les questions sociales et le virage vert. [...]
Sur l’aide en matière de condition féminine et l'espoir d’un «féminicide zéro», les sommes promises sont «vraiment une insulte», a déclaré Manon Massé de Québec solidaire.
«Obsédé par les années 1990», juge le PQ
Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, trouve que le budget est «déconnecté des questions sociales et obsédé par l'économie des années 1990».
Il évoque le manque d'investissement dans les maisons d'hébergement pour femmes, dans les centres de la petite enfance, dans le logement social et auprès des organismes communautaires.
Selon lui, le gouvernement a raté une belle occasion de planifier une relance plus verte plutôt que d'investir encore dans des projets d'infrastructures, pour l'essentiel.
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1780035/finances-publiques-quebec-deficit-dette-investissement
Mettre la hache dans les services sociaux et privatiser, une priorité pour la CAQ
En passant : le ministre de l’Économie Pierre Fitzgibbon devrait faire passer le salaire de son ami Guy Leblanc, le PDG d’Investissement Québec, de 483 685 $ (en 2020) à 1,1 million de dollars par an, soit le double de son prédécesseur. Les quatre autres dirigeants touchent près d’un demi-million – les pauvres, ils font pitié...
Investir les sommes nécessaires pour maintenir des services sociaux/publics adéquats va totalement à l’encontre de la mentalité mercantile, libertarienne et parfois même déshumanisée de ce parti politique.
La CAQ, tout comme son géniteur l’ADQ, a toujours défendu des politiques de centre droit : réduction de la taille de l'État, ménage des finances publiques, abolition de certaines institutions, grande ouverture au secteur privé même en soins de santé, création d’une économie de propriétaires, augmentation du salaire des profs en retour d'une évaluation des résultats de leur travail (comme si l’on pouvait se fier à ça!), maintien de relations boiteuses avec les syndicats, etc. Bref, à la mode de l’Institut Fraser, et de son gémellaire, l’Institut économique de Montréal : le développement économique passe par la privatisation et le démantèlement des services publics.
La CAQ misait sur les compétences de l’économiste de la grosse droite Youri Chassin (député de Saint-Jérôme), ancien directeur de l’Institut économique de Montréal. Celui-ci affirmait sans aucun scrupule ne pas croire au bien commun.
Le Devoir, 19 avril 2018 : Dans l’état-major économique de la CAQ, on retrouve Youri Chassin, qui a été longtemps à l’Institut économique de Montréal. Ses analyses économiques ont toujours été campées très à droite, à un tel point qu’on peut l’associer aux idées de Margaret Thatcher qui, rappelons-le, a déjà affirmé que la société n’existe pas. En ce sens, M. Chassin affirmait récemment qu’un État se mettant au service du bien commun était un mythe : «Si je me montre si suspicieux envers les solutions étatiques, c’est principalement parce que je ne crois pas au mythe d’un État au service du bien commun. Déjà, l’idée qu’il puisse exister un “bien commun” sonne l’alarme.» (22 mars 2018, blogue personnel de M. Chassin). On croirait entendre ici Ayn Rand, cette idéologue qui a inspiré les libertariens associés au Parti républicain des États-Unis. Mais qu’en est-il de cette idée du bien commun ? Est-elle une illusion sans valeur comme monsieur Chassin le croit ? (...)
Nous pouvons conclure que monsieur Chassin nous propose une vision du bien (le commun n’existe pas pour lui) qui repose sur la somme des intérêts particuliers plutôt que sur l’intérêt du plus grand nombre. L’entrée en politique de monsieur Chassin a pour mérite de nous faire réfléchir collectivement sur le bien commun, sur sa définition et sur le modèle de société que nous voulons. Souhaitons-nous un modèle social qui ressemble à celui des États-Unis ? C’est ce que nous propose monsieur Chassin. Ou souhaitons-nous préserver le bien commun québécois, legs des générations passées qui ont permis de faire du Québec l’une des sociétés les plus heureuses (et égalitaires) de la planète ? (Ian de Valicourt et Julie Charron, professeurs au collège Lionel-Groulx)
https://www.ledevoir.com/opinion/libre-opinion/525578/la-caq-et-le-bien-commun
Si Youri Chassin ne croit pas au bien commun, il croit au bien personnel. Monsieur, étant au-dessus de la plèbe, est allé au Pérou rencontrer son conjoint malgré la forte recommandation du ministère de la Santé d’éviter tout voyage d’agrément dans le Sud durant la période des Fêtes, histoire de limiter la propagation de la Covid-19. M. Legault avait même approuvé son voyage qu’il considérait essentiel; deux poids, deux mesures.
Quant à la protection de l’environnement, dès le départ, la CAQ ouvrait largement les portes à l’exploitation minière, gazière et pétrolière à la grandeur de la province, et peut-être un retour à Anticosti. Et, ouvrir nos parcs nationaux aux forestières au nom du progrès faisait partie de leurs plans de relance économique, et c’est en train de se concrétiser.
En 2018, Éric Girard [ministre des Finances], posait la question suivante : «Les changements climatiques, on se base sur quoi?» Dans cet article du Huffington Post (17 septembre), on apprenait qu’il était «sceptique face aux phénomènes météorologiques extrêmes» qui confirment l’impact des changements climatiques sur la planète.