Pourquoi?
Réponse :
Caricature :
Serge Chapleau / La Presse 18.08.2020
États-Unis : cinq questions sur
le vote par correspondance
Aux
États-Unis, l'enjeu du vote postal est au coeur de l’actualité. Plusieurs États
veulent le rendre plus facilement disponible pour éviter aux électeurs de
devoir se présenter aux urnes lors de l’élection présidentielle de novembre
dans un contexte de pandémie. Or, le président Trump soulève constamment des
doutes sur l’intégrité du processus.
Depuis des mois, le camp républicain affirme
que le scrutin postal entraînera un risque de fraude massive. Si l’on permet le
vote postal généralisé, ce sera «l’élection la plus corrompue de l’histoire de
notre pays», a déclaré notamment le président en juin dernier.
Pourquoi le président Trump est-il si
hostile au vote par correspondance?
Selon ses
opposants, l’argument de la fraude n’est qu’une excuse. En fait, les
républicains souhaitent que le taux de participation soit le plus bas possible,
pensant que cela leur sera profitable.
«Soyons clairs : ce n’est basé sur aucune
preuve de fraude. Il s'agit plutôt d'une tentative de Trump et des républicains
de dissuader les électeurs de se rendre aux urnes, car ils croient que cela
contribuera à les faire élire.» (Graham Dodds, professeur au Département de
science politique de l’Université Concordia)
Article
intégral :
Et pourquoi le monde entier se
méfie-t-il de Trump?
Je suis en
train de lire Too Much and Never Enough /
How my family created the world’s most
dangerous man, par Mary L. Trump, PhD, nièce de Donald Trump.
[Trop et
jamais assez / Comment ma famille a créé l'homme le plus dangereux du monde]
Coup dur pour
l’ego surdimensionné de Donald Trump qui se croit sorti de la cuisse de Jupiter.
Robert, son frère cadet décédé le 15 août dernier, avait essayé sans succès de
stopper la vente du livre de Mary Trump. Et pour cause. D’abord parce que l’ouvrage
témoignage de l’atmosphère «toxique» dans lequel les enfants de Fred Trump ont
évolué, et ensuite parce que Donald Trump est décrit comme une personnalité
narcissique et un menteur pathologique.
On se souvient qu’un groupe de psychiatres américains
avait espéré rendre public un bilan de santé mentale de Donald Trump basé sur
ses gestes et ses décisions connues du public. Mais leur code de déontologie
les en empêchait parce qu’ils n’avaient pas rencontré et évalué le «client» en
personne. Mary L. Trump connaît le «patient» car ayant vécu dans la Maison elle
était aux première loges. Sans porter de diagnostic officiel, elle est en
mesure d’analyser les comportements psychologiques de la famille et du
président. (La psychologue clinicienne a enseigné à l’université dans les
domaines du traumatisme, de la psychopathologie et de la psychologie du développement.)
Sans détenir de diplôme en psychologie, il
était facile de voir à quel point Donald Trump est immature et dysfonctionnel –
en ce qui me concerne j’ai trouvé dès le départ qu’il avait des caractéristiques
de psychopathe. Ce livre confirme les impressions négatives que beaucoup de
monde éprouve à son égard. Notons qu’il n’est pas le seul psychopathe à gérer une grande nation, ils sont
nombreux en ces jours sombres... et comme ils se reconnaissent entre eux,
habituellement ils n’aiment pas leurs miroirs.
Je mets le livre à l'envers sur ma table de chevet le soir pour éviter de voir ce sourire de faux-jeton en me réveillant le matin!
Ces quelques
paragraphes du début illustrent bien l’ambiance corrosive instillée par le père;
la première partie s’intitule d’ailleurs The
Cruelty is The Point [La cruauté est le but].
(Traduction avec
DeepL.com)
P. 13
(Prologue) :
Le fait est
que les pathologies de Donald sont si complexes et ses comportements si souvent
inexplicables qu'un diagnostic précis et complet nécessiterait une batterie
complète de tests psychologiques et neuropsychologiques auxquels il ne se
soumettra jamais. À ce stade, nous ne pouvons pas évaluer son fonctionnement au
quotidien car il est, dans l'aile ouest, essentiellement institutionnalisé.
Donald a été institutionnalisé pendant la plus grande partie de sa vie
d'adulte, il n'y a donc aucun moyen de savoir comment il s'épanouirait, ou même
survivrait, seul dans le monde réel.
P. 43/45 (The
First Son) :
Fred Sr
[père] a également détruit Donald, mais pas en l'étouffant comme il l'a fait
avec Freddy [Fred Jr]; il a plutôt court-circuité la capacité de Donald de
développer et de vivre tout le spectre des émotions humaines. En limitant
l'accès de Donald à ses propres sentiments et en rendant plusieurs d'entre eux
inacceptables, Fred a perverti la perception du monde de son fils et a
endommagé sa capacité à y vivre. [...] Aucun de ses parents n'avait interagi
avec lui d'une manière qui l'aidait à donner un sens à son monde, ce qui a
contribué à son incapacité de s'entendre avec les autres, un tampon constant
entre ses frères, ses sœurs et lui. Cela a également rendu sa lecture des
repères sociaux extrêmement difficile, voire impossible, pour lui – un problème
qu'il rencontre encore aujourd'hui. [...] Les règles de la Maison, du moins
celles qui s'appliquaient aux garçons – être dur à tout prix, mentir est correct,
admettre ses torts ou s'excuser est une faiblesse – se sont heurtées aux règles
qu'il a rencontrées à l'école. Les convictions fondamentales de Fred sur la
façon dont le monde fonctionne – dans la vie, il ne peut y avoir qu'un seul
gagnant et tous les autres sont des perdants (une idée qui empêchait
essentiellement la capacité de partager) et la gentillesse est une faiblesse –
étaient claires. [...]
L'arrogance croissante de Donald, en partie
une défense contre son sentiment d'abandon et un antidote à son manque d'estime
de soi, a servi de couverture à son insécurité grandissante. [...] La vie à la Maison rendait tous les
enfants mal à l'aise avec les émotions, d'une manière ou d'une autre – soit en
les exprimant, soit en y étant confrontés. C'était probablement pire pour les
garçons, pour lesquels la gamme acceptable des sentiments humains était
extrêmement étroite. (Je n'ai jamais vu aucun homme de ma famille pleurer ou
exprimer de l'affection autrement que par la poignée de main qui ouvrait et concluait
toute rencontre). Se rapprocher d’autres enfants ou figures d'autorité a pu
être ressenti comme une dangereuse trahison de son père. Néanmoins, les
manifestations de confiance de Donald, sa conviction que les règles de la
société ne s'appliquaient pas à lui, et l’étalage exagéré de sa propre valeur
ont attiré certaines personnes vers lui. Une large minorité de gens confondent
encore son arrogance avec force, sa fausse bravoure avec accomplissement, et
son intérêt superficiel pour eux avec charisme.
~~~
Un ouvrage
que j’ai hâte de lire...
«L’effet Trump» : l’extra-terrestre de
la Maison-Blanche
Au début de
la crise de la COVID-19, le jeune fils de Charles-Philippe David dit au
politologue montréalais : «Trump est comme un extraterrestre qui vit dans un
univers parallèle.» Cela suggère à David l’idée d’un livre, L’effet Trump, sur la redéfinition de la
politique étrangère américaine par un virus enfin personnifié! L’auteur
analysera par étapes en un brillant crescendo les décisions éclair d’un
président de plus en plus seul.
Il insiste avec justesse sur la solitude de
Trump et de l’Amérique, depuis l’arrivée au pouvoir en 2017 de l’homme
imprévisible, rompu à «la diplomatie du tweet». [...]
Obsédé par son intérêt personnel au point de
le confondre avec celui de l’Amérique, Trump
suscite la résistance... [...]
Cote du critique Michel
Lapierre : ★★★★
Le Devoir /
26.08.2020
L’effet Trump. Quel impact sur la
politique étrangère des États-Unis?
Charles-Philippe
David, PUM, Montréal, 2020, 168 pages
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Citation du jour :
«La peur et la propagande sont un
mélange fatal pour la vérité.»
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