J’ai choisi un passage, mais il faut lire ce vibrant appel du début à la fin. Ses souhaits sont aussi les nôtres! À faire circuler, ça réconcilie avec l’espèce humaine.
https://ici.radio-canada.ca/sports/podium/982/jean-luc-brassard-enfants-environnement-ski-olympiques
L’auteur a été skieur acrobatique spécialiste de l’épreuve des bosses pendant 12 ans, a participé à quatre Jeux olympiques et a notamment remporté la médaille d’or à ceux de Lillehammer.
Son texte s'inscrit dans une série de lettres que des athlètes ou d'ex-athlètes adressent à leurs enfants.
Photo : archives de Jean-Luc Brassard
Jean-Luc Brassard – Lettre à mes deux enfants
«Mettre des enfants au monde m’inquiétait énormément. Les changements climatiques, les politiciens qui ne pensent qu’à la prochaine élection, le système scolaire qui ne valorise que les doués… Est-ce que je voulais vraiment les soumettre à tout ça?»
[...]
«Depuis quelques mois en particulier, mon plus gros défi, il est là : essayer de me faire une carapace. Car depuis le début de la pandémie, on se rend compte que les personnes les plus importantes de notre société ne sont pas nécessairement celles qui ont obtenu les meilleurs résultats à l’école. On s'aperçoit aussi que, soudainement, les gens en ont besoin, de cette nature-là que l’on est en train de saccager.
J’aimerais que, comme les Autochtones, les politiciens qui nous dirigent pensent plusieurs générations à l’avance avant de réaliser un projet. Pas seulement à la prochaine élection.
J’aimerais que le ministère de l’Environnement travaille main dans la main avec le Conseil du Trésor, simplement parce que nous ne sommes pas une espèce unique sur cette planète et parce que, jusqu’à maintenant, on n’a rien trouvé qui purifiait l’air mieux que les arbres le font, rien qui purifiait l’eau mieux que les marécages le font.
J’aimerais ne plus voir d’agriculteurs cultiver jusqu’aux abords des fossés plutôt que d’y laisser une bande forestière, et qu’il y ait des barrières végétales entre les champs. J’aimerais ne plus voir d’agronomes travailler main dans la main avec les fabricants de pesticides.
J’aimerais ne plus voir de promoteurs immobiliers construire sur des terres meubles remblayées, ne plus les voir construire des maisons dans des secteurs boisés pour, pendant la construction, couper 95 % de ces arbres.
J’aimerais que, comme société, l’on n'accepte plus ça.
On devrait être dans une période où le niveau de connaissance est le plus élevé dans l’histoire humaine. Et pourtant, on agit encore comme des empereurs qui ont la mainmise sur leur royaume. Sachant très bien que tout royaume finit par une révolte épouvantable où tout le monde passe au bûcher.»
[...]
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