9 mai 2020

Québec suicidaire

Pourquoi envoyons-nous les enfants au front dans les écoles alors que l’année scolaire tire à sa fin? Le prétexte pour ouvrir les garderies est que les travailleurs doivent reprendre le boulot, c’est une question de sécurité économique.
   On comprend que cette pandémie est sans précédent et que la CAQ se contredise et modifie ses consignes, mais là, on joue à la roulette russe. À ma connaissance, aucune autre province n’ouvrira ses établissements scolaires avant l’automne.

Guillaume Lepage, Le Devoir 7 mai 2020 – Une garderie de Mascouche est devenue le premier foyer d’éclosion connu dans un service de garde du Québec. Des employés et près de la moitié des enfants de l’établissement – aujourd’hui fermé – ont contracté le virus.
   Le directeur de la santé publique de Lanaudière, le Dr Richard Lessard, en a fait l’annonce mercredi lors d’un point de presse virtuel. Cette situation inédite sera «investigué à fond» afin d’en tirer les «leçons» qui s’imposent, a-t-il promis. Car selon lui, «il faut s’attendre à d’autres éclosions dans d’autres garderies».

Photo iStock

Au total, 12 enfants sur 27 ont contracté la COVID-19 dans ce service de garde d’urgence réservé aux travailleurs essentiels. Quatre membres du personnel ont aussi été infectés.


Patrick Lagacé, La Presse 7 mai 2020 – Le Québec est l’endroit le plus touché par le coronavirus au Canada… Et c’est en même temps l’endroit le plus pressé de commencer le déconfinement.
   Notre empressement à déconfiner est sans égal au Canada. Ailleurs au pays, cet empressement est vu comme une sorte de «folie».
   Les experts de l’Institut national de santé publique (INSPQ) ont publié une critique à peine voilée des motivations présentées par l’État pour justifier le déconfinement des enfants, la semaine passée, ce qui peut légitimement soulever la question de la véritable place de la science dans la prise des décisions de déconfinement...
   Des chercheurs dénoncent l’opacité du gouvernement du Québec face aux données qui guident ses décisions, ce qui pose la question de la qualité des données qui guident les décisions du gouvernement.


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Les gens qui se questionnent sont aussitôt accusés de donner dans les théories complotistes. Absurde. Les humains complotent depuis l’aube des temps, du bas au top de la pyramide inclusivement. La Covid-19 fait-elle partie d’une forme de bioterrorisme? Ce ne serait pas la première fois qu’on verrait ça.

«Il n’y a pas de complot d’extraterrestres ou autres, il y a seulement des gens qui ont des intérêts et qui s’en occupent.» ~ Jean-Jacques Pelletier (romans d’espionnage et de fiction-politique)  

Caricature : Serge Chapleau, La Presse 18.04.2020

Le laboratoire P4 chinois (Institut de virologie de Wuhan), pointé du doigt par des médias américains comme possible source du nouveau coronavirus, a catégoriquement démenti toute responsabilité dans la pandémie de la COVID-19, malgré les doutes émis par des pays occidentaux et de nouvelles menaces du président Donald Trump contre Pékin.
   Selon la plupart des scientifiques, le nouveau coronavirus a probablement été transmis à l’homme par un animal. Un marché de Wuhan a été incriminé car il aurait vendu des animaux sauvages vivants.  Mais la présence à quelques kilomètres de là de cet Institut de virologie alimente les spéculations sur une fuite depuis ces installations sensibles. (Agence France-Presse, avril 2020)

Voilà ce qui est réellement arrivé à Wuhan :


De fausses informations au sujet de la 5G et du coronavirus, partagées des centaines de milliers de fois sur les réseaux sociaux, avancent que les nouvelles installations 5G ont créé le virus. Une série d’incendies criminels sont survenu alors que ces théories du complot associent la cinquième génération (5G) du réseau de communications mobiles à l'éclatement de la pandémie de COVID-19 dans le monde. Il semble toutefois que la plupart des tours visées depuis une semaine au Québec ne comportent pas la technologie 5G. La 5G est une norme technologique que les entreprises de téléphonie cellulaire déploient progressivement partout dans le monde. (Radio-Canada Info, 7 mai 2020)
   Selon CIME-FM, la municipalité de Prévost, une ville des Laurentides où une tour cellulaire a brûlé cette semaine, s’apprête à adopter une résolution demandant à Ottawa un moratoire sur l’implantation de la technologie 5G. La résolution demande à Ottawa de suspendre le déploiement de la technologie tant qu’il n’aura pas davantage informé la population «et obtenu l’acceptabilité sociale», évalué l’impact sur la demande d’énergie et instauré avec les municipalités un programme de partage des redevances liées au spectre de radiofréquences.

Blâmer la technologie 5G pour la propagation du coronavirus est vraiment ridicule. Par contre, son pouvoir d’intrusion et d’espionnage numérique est réel et illimité; sa consommation d’énergie et ses émissions de GES sont colossales.

Huawei : un espion venu de Chine
Manuel Vicuña  | ARTE 21; octobre 2014

Huawei, le géant chinois des télécommunications et promoteur de la G5, s’est lancé à la conquête de l'Europe.
   C'est un mastodonte reste encore méconnu du grand public. Huawei n'est pas une entreprise comme les autres. Son fondateur a longtemps travaillé dans le renseignement militaire pour le compte de l'armée chinoise. Et si elle tisse sa toile partout en Europe, de l'Allemagne à la Suède, son image reste entachée de graves soupçons de cyber-espionnage industriel. Le risque majeur : le siphonage des données économiques des pays dans lesquels elle vend ses routeurs, des appareils par lesquels transitent l'ensemble de nos données informatiques.
   Huawei, un espion à la solde de Pékin? C'est ce que dénonçait récemment l'ex-patron de la CIA, Michael Hayden. Déjà, en 2012, le congrès américain avait demandé que le groupe soit exclu des contrats publics. Depuis, l'Australie a déclaré Huawei persona non grata sur son territoire. Quant à l'Angleterre, qui accueille un centre d'évaluation de sécurité de Huawei sur son sol, elle a décidé de redoubler de vigilance.

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Big Data : faut-il avoir peur de son nombre?
Pierre Henrichon, Écosociété, Montréal, 2020

«Big Data»: la bataille cachée pour contrôler notre monde

Le premier essai de Pierre Henrichon scrute la mathématisation effrénée du monde. Le Big Data, qui réduit nos vies en informations monnayables et en outils de surveillance, l’automatisation du travail ainsi que l’économie de la donnée unissent leurs forces opaques, soutient le président fondateur d’Attac-Québec. Cela au mépris du politique rendu impuissant, de l’intérêt général et des droits sociaux.
   Résultat? La déferlante numérique néolibérale menace nos sociétés de dissolution. Cela provoque «l’amenuisement, voire la suppression, de l’espace politique, l’érosion de la pertinence économique et sociale du travail humain et la destruction de la société comme lieu de mutualisation des activités, des projets et des risques».
   Analyse de l’évolution des conditions contractuelles de Facebook au fil du temps, modèle d’affaires d’Uber, percées des robots industriels, gestion des attentes et des résultats en santé et en éducation, palmarès à tout vent : Henrichon montre combien les chiffres donnent des ordres au nom de la transparence, de l’efficacité et de la compétitivité.

Citations du jour 

Aldous Huxley :

Sans la sécurité économique, l’amour de la servitude n’a aucune possibilité de naître.

Grâce au contrôle des pensées, à la terreur constamment martelée pour maintenir l’individu dans un état de soumission voulu, nous sommes aujourd’hui entrés dans la plus parfaite dictature qui aurait les apparences de la démocratie, une prison sans murs dont les prisonniers ne songeraient pas à s'évader, dont ils ne songeraient même pas à renverser les tyrans. Un système d'esclavage où, grâce à la consommation et au divertissement, les esclaves auraient l'amour de leur servitude.

Un état totalitaire vraiment efficient serait celui dans lequel le tout-puissant comité exécutif des chefs politiques et leur armée de directeurs aurait la haute main sur une population d'esclaves qu'il serait inutile de contraindre, parce qu'ils auraient l'amour de leur servitude. La leur faire aimer – telle est la tâche assignée dans les Etats totalitaires d'aujourd'hui aux ministères de la propagande, aux rédacteurs en chef des journaux et aux maîtres d'école.

Nous conditionnons les masses à détester la campagne (activité non rentable), dit le Directeur pour conclure, mais simultanément nous les conditionnons à raffoler de tous les sports de plein air. En même temps, nous faisons le nécessaire pour que tous les sports de plein air entraînent l'emploi d'appareils compliqués. De sorte qu'on consomme des articles manufacturés, aussi bien que du transport.

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