13 mai 2020

«Ave Coronavirus, morituri te salutant»

«Salut Coronavirus, ceux qui vont mourir te saluent.»  

Le Triumvirus Arruda – Legault – McCann n’a pas raté une occasion d’affirmer que ses consignes s’ajustaient quotidiennement aux données fournies par des experts scientifiques.

Caricature : André-Philippe Côté, Le Soleil 10.05.2020

«Certains l’auront remarqué, la pandémie de coronavirus est et aura été une puissante occasion, pour l’immense majorité d’entre nous, de ressentir à quel point nous sommes dépossédés de tout pouvoir sur notre existence, sur la société dont nous sommes, bon gré mais (surtout mal gré), parties prenantes. Confinés chez nous à voir ou entendre des experts et autres spécialistes nous exposer l’étendue de leur incertitudes contradictoires (le Covid-19 est issu des pangolins, ou des chauves-souris, ou des deux, ou d’aucun des deux; il peut se transmettre sur une distance d’un mètre, ou trois, ou huit, ou plus, ou moins; son taux de létalité est assez élevé, ou moyennement, ou faible, car le nombre de personnes asymptomatiques mais infectées est peut-être bien plus élevé qu’on croit, ou un peu plus élevé, ou plus faible; ses symptômes peuvent inclure une anosmie, une dysgueusie, de l’urticaire, des maux de tête, de la fièvre, une toux sèche, mais il peut aussi ne provoquer aucun de ces symptômes, ou en provoquer bien plus, ou des bien plus graves; «Le remdesivir, ce traitement potentiel du Covid-19 se révèle inefficace dans un premier essai clinique chez les patients sévères mais un autre essai annoncé par le National Health Institute pourrait venir contredire ce dernier»; etc.), nous sommes sommés d’attendre, et de ne rien faire, ou de travailler comme d’habitude, en tout cas de nous plier aux décisions – éclairées par lesdits experts scientifiques, mais aussi économiques – de nos dirigeants étatiques.» https://www.partage-le.com/

À tort ou à raison

On ne sait jamais qui a raison ou qui a tort. C'est difficile de juger.
Moi, j'ai longtemps donné raison à tout le monde.
Jusqu'au jour où je me suis aperçu que la plupart des gens à qui je donnais raison avaient tort!
Donc, j'avais raison! Par conséquent, j'avais tort! Tort de donner raison à des gens qui avaient le tort de croire qu'ils avaient raison.
C'est-à-dire que moi qui n'avais pas tort, je n'avais aucune raison de ne pas donner tort à des gens qui prétendaient avoir raison, alors qu'ils avaient tort!
J'ai raison, non? Puisqu'ils avaient tort! Et sans raison, encore!
Là, j'insiste, parce que ... moi aussi, il arrive que j'aie tort.
Mais quand j'ai tort, j'ai mes raisons, que je ne donne pas.
Ce serait reconnaître mes torts!!!
J'ai raison, non? Remarquez... il m'arrive aussi de donner raison à des gens qui ont raison aussi.
Mais, là encore, c'est un tort. C'est comme si je donnais tort à des gens qui ont tort.
Il n'y a pas de raison!
En résumé, je crois qu'on a toujours tort d'essayer d'avoir raison devant des gens qui ont toutes les bonnes raisons de croire qu'ils n'ont pas tort!

~ Raymond Devos

En dehors des entreprises carcérales, existe-t-il une science du confinement et du déconfinement? Non. Mais, comme dit le premier-ministre François Legault «on s’inspire de ce qui se fait ailleurs dans le monde»...

Un appel de Vincent Lindon : «Comment ce pays si riche...»
Par Fabrice Arfi | Mediapart 6 mai 2020

Le comédien a confié à Mediapart une longue réflexion, lue face caméra chez lui, sur ce que la pandémie révèle du pays qui est le nôtre, la France, sixième puissance mondiale empêtrée dans le dénuement (sanitaire), puis le mensonge (gouvernemental) et désormais la colère (citoyenne). Un texte puissamment politique, avec un objectif : ne pas en rester là.
   Pour le commun des Français, le confinement est la règle, chômage technique pour les uns, télétravail pour les autres. Tous les Français? Non. Pour les caissières, les livreurs, les éboueurs, les policiers ou les pompiers, l’activité doit se poursuivre, quels que soient les périls. Eux qui formaient le gros des bataillons en gilet jaune, naguère vilipendés, sont désormais officiellement essentiels. Exit les premiers de cordée, place aux premiers de corvée.
   Pour écrire son texte, Vincent Lindon s’est fait un peu journaliste – il a interrogé des spécialistes de médecine ou d’économie avant de prendre la plume. Il est aussi un peu politique – il ne fait pas que s’indigner, il propose.


Extrait de la transcription jointe à l’article :

Au-delà de la santé, c’est l’ensemble du secteur public qui subit depuis des décennies les coups de boutoir des présidents qui se succèdent avec toujours la même obsession : réduire la place de l’État dans l’économie. La recette est simple : privations pour ce qui coûte (l’éducation, la justice, la police, l’armée, la santé...) et privatisations pour ce qui rapporte. [...] ...des offrandes pour ceux qui n’ont besoin de rien, des sacrifices pour ceux qui ont besoin de tout?

...Ignorés, méprisés et matraqués quelques semaines plus tôt, les soignants sont désormais portés aux nues.

Le 23 avril, dans une adresse solennelle à la nation, le président Macron annonce enfin le déconfinement pour le 11 mai. Pourquoi le 11 plutôt que le 5? Pourquoi mai plutôt que juin? Parce que.
   Deux semaines plus tard, le premier ministre en dévoile les conditions. Acte 1 : réouverture des crèches et des écoles primaires. Curieux puisqu’elles avaient été les premières à être fermées, avant même le début du confinement, au motif qu’elles étaient un lieu hautement favorable à la propagation du virus... Évidemment économique – il s’agit bien sûr de libérer les parents de l’obligation de garder leurs jeunes enfants, pour leur permettre de reprendre le travail –, la véritable raison de ce choix sera passée sous silence, voire niée, alors même qu’elle est audible : vouloir éviter l’effondrement total de l’activité et son cortège de drames est après tout une motivation hautement respectable.
   Empêtré dans ses mensonges et ses omissions, le pourvoir tergiverse. Très vite, le discours s’infléchit : l’obligation de retourner en classe ne s’appliquera pas systématiquement. Les maires, les préfets pourront décider, ou non, de s’y conformer.
   Mieux, les parents seront libres de garder leurs enfants à la maison. Dans les milieux favorisés, on n’hésitera guère. Mais dans les milieux plus modestes, le dilemme est cornélien. Alors que le chômage enfle, dois-je exposer mon enfant au risque de tomber malade, ou accepter l’éventualité de perdre mon emploi? Et si les parents sont d’avis contraires, le couple pourra-t-il résister, notamment si les choses tournent mal? Questions sans réponses...

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Qu’attendent nos gouvernements (fédéral et provinciaux) pour récupérer les dus de l’évasion fiscale? Cela pourrait résoudre le problème de rémunération à rabais dans le système de santé – bien sûr je ne parle pas des médecins...

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