Le Triumvirus Arruda – Legault – McCann n’a
pas raté une occasion d’affirmer que ses consignes s’ajustaient quotidiennement
aux données fournies par des experts scientifiques.
Caricature :
André-Philippe Côté, Le Soleil 10.05.2020
«Certains l’auront
remarqué, la pandémie de coronavirus est et aura été une puissante occasion,
pour l’immense majorité d’entre nous, de ressentir à quel point nous sommes
dépossédés de tout pouvoir sur notre existence, sur la société dont nous
sommes, bon gré mais (surtout mal gré), parties prenantes. Confinés chez nous à
voir ou entendre des experts et autres spécialistes nous exposer l’étendue de
leur incertitudes contradictoires (le
Covid-19 est issu des pangolins, ou des chauves-souris, ou des deux, ou d’aucun
des deux; il peut se transmettre sur une distance d’un mètre, ou trois, ou
huit, ou plus, ou moins; son taux de létalité est assez élevé, ou moyennement,
ou faible, car le nombre de personnes asymptomatiques mais infectées est
peut-être bien plus élevé qu’on croit, ou un peu plus élevé, ou plus faible; ses
symptômes peuvent inclure une anosmie, une dysgueusie, de l’urticaire, des maux
de tête, de la fièvre, une toux sèche, mais il peut aussi ne provoquer aucun de
ces symptômes, ou en provoquer bien plus, ou des bien plus graves; «Le remdesivir,
ce traitement potentiel du Covid-19 se révèle inefficace dans un premier essai clinique
chez les patients sévères mais un autre essai annoncé par le National Health
Institute pourrait venir contredire ce dernier»; etc.), nous sommes sommés
d’attendre, et de ne rien faire, ou de travailler comme d’habitude, en tout cas
de nous plier aux décisions – éclairées par lesdits experts scientifiques, mais
aussi économiques – de nos dirigeants étatiques.» https://www.partage-le.com/
À tort ou à raison
On ne sait
jamais qui a raison ou qui a tort. C'est difficile de juger.
Moi, j'ai
longtemps donné raison à tout le monde.
Jusqu'au jour
où je me suis aperçu que la plupart des gens à qui je donnais raison avaient
tort!
Donc, j'avais
raison! Par conséquent, j'avais tort! Tort de donner raison à des gens qui
avaient le tort de croire qu'ils avaient raison.
C'est-à-dire
que moi qui n'avais pas tort, je n'avais aucune raison de ne pas donner tort à
des gens qui prétendaient avoir raison, alors qu'ils avaient tort!
J'ai raison,
non? Puisqu'ils avaient tort! Et sans raison, encore!
Là,
j'insiste, parce que ... moi aussi, il arrive que j'aie tort.
Mais quand
j'ai tort, j'ai mes raisons, que je ne donne pas.
Ce serait
reconnaître mes torts!!!
J'ai raison,
non? Remarquez... il m'arrive aussi de donner raison à des gens qui ont raison
aussi.
Mais, là
encore, c'est un tort. C'est comme si je donnais tort à des gens qui ont tort.
Il n'y a pas
de raison!
En résumé, je
crois qu'on a toujours tort d'essayer d'avoir raison devant des gens qui ont
toutes les bonnes raisons de croire qu'ils n'ont pas tort!
~ Raymond
Devos
En dehors des
entreprises carcérales, existe-t-il une science du confinement et du déconfinement?
Non. Mais, comme dit le premier-ministre François Legault «on s’inspire de ce
qui se fait ailleurs dans le monde»...
Un appel de Vincent Lindon : «Comment
ce pays si riche...»
Par Fabrice
Arfi | Mediapart 6 mai 2020
Le comédien a
confié à Mediapart une longue réflexion, lue face caméra chez lui, sur ce que
la pandémie révèle du pays qui est le nôtre, la France, sixième puissance
mondiale empêtrée dans le dénuement (sanitaire), puis le mensonge
(gouvernemental) et désormais la colère (citoyenne). Un texte puissamment
politique, avec un objectif : ne pas en rester là.
Pour le commun des Français, le confinement
est la règle, chômage technique pour les uns, télétravail pour les autres. Tous
les Français? Non. Pour les caissières, les livreurs, les éboueurs, les
policiers ou les pompiers, l’activité doit se poursuivre, quels que soient les
périls. Eux qui formaient le gros des bataillons en gilet jaune, naguère
vilipendés, sont désormais officiellement essentiels. Exit les premiers de
cordée, place aux premiers de corvée.
Pour écrire son texte, Vincent Lindon s’est
fait un peu journaliste – il a interrogé des spécialistes de médecine ou
d’économie avant de prendre la plume. Il est aussi un peu politique – il ne
fait pas que s’indigner, il propose.
Extrait de la
transcription jointe à l’article :
Au-delà de la
santé, c’est l’ensemble du secteur public qui subit depuis des décennies les
coups de boutoir des présidents qui se succèdent avec toujours la même
obsession : réduire la place de l’État dans l’économie. La recette est simple :
privations pour ce qui coûte (l’éducation, la justice, la police, l’armée, la
santé...) et privatisations pour ce qui rapporte. [...] ...des offrandes pour
ceux qui n’ont besoin de rien, des sacrifices pour ceux qui ont besoin de tout?
...Ignorés,
méprisés et matraqués quelques semaines plus tôt, les soignants sont désormais
portés aux nues.
Le 23 avril,
dans une adresse solennelle à la nation, le président Macron annonce enfin le
déconfinement pour le 11 mai. Pourquoi le 11 plutôt que le 5? Pourquoi mai
plutôt que juin? Parce que.
Deux semaines plus tard, le premier ministre
en dévoile les conditions. Acte 1 : réouverture des crèches et des écoles
primaires. Curieux puisqu’elles avaient été les premières à être fermées, avant
même le début du confinement, au motif qu’elles étaient un lieu hautement favorable
à la propagation du virus... Évidemment économique – il s’agit bien sûr de
libérer les parents de l’obligation de garder leurs jeunes enfants, pour leur
permettre de reprendre le travail –, la véritable raison de ce choix sera
passée sous silence, voire niée, alors même qu’elle est audible : vouloir
éviter l’effondrement total de l’activité et son cortège de drames est après
tout une motivation hautement respectable.
Empêtré dans ses mensonges et ses omissions,
le pourvoir tergiverse. Très vite, le discours s’infléchit : l’obligation de
retourner en classe ne s’appliquera pas systématiquement. Les maires, les
préfets pourront décider, ou non, de s’y conformer.
Mieux, les parents seront libres de garder
leurs enfants à la maison. Dans les milieux favorisés, on n’hésitera guère.
Mais dans les milieux plus modestes, le dilemme est cornélien. Alors que le
chômage enfle, dois-je exposer mon enfant au risque de tomber malade, ou
accepter l’éventualité de perdre mon emploi? Et si les parents sont d’avis
contraires, le couple pourra-t-il résister, notamment si les choses tournent
mal? Questions sans réponses...
~~~
Qu’attendent nos
gouvernements (fédéral et provinciaux) pour récupérer les dus de l’évasion
fiscale? Cela pourrait résoudre le problème de rémunération à rabais dans le
système de santé – bien sûr je ne parle pas des médecins...
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