23 avril 2010

Jour de la Terre - et puis?

Au lendemain du Jour de la Terre, l’on pourrait croire que les humains vont enfin sortir du coma et se retrousser les manches (lisez l’introduction…). Sauf qu’il est 23 h 55… et il reste tant à faire.

Éradication de la guerre

L’opposition systématique se garde bien de demander quelque chose qu’elle pourrait obtenir car alors il lui faudrait être contente; or pour l’opposition, être contente c’est cesser d’être. (Alphonse Karr)

L’opposition, ou la guerre, influence apparemment toute notre vie. Cette peur atavique de «l’ennemi qui nous guette», qu’on doit à notre bagage génétique ancestral, se traduit par une multitude de mini guerres personnelles qui culminent en guerres internationales. Celles-ci me paraissent difficiles à éviter puisque nous ne sommes pas tous au même niveau d’évolution. Ce mélange explosif ne peut être exempt de discordances, surtout quand on est au fait du phénomène de la réincarnation et du karma.

Nous sommes donc sujets aux phobies sociales à divers degrés. Si quelqu’un n’a pas peur de ses semblables, n’a jamais été victime de terrorisme conjugal, sexuel, socioculturel ou politico-religieux, ou bien d’enlèvement, de guerre et autres, il lui suffit de regarder les bulletins de nouvelles à tous les jours et de louer régulièrement quelques suspenses sanglants pour se transformer en schizophrène paranoïde. Qui sait si derrière l’amant, le collègue, le voisin, le parent ou l’adolescent ne se cache pas un ennemi potentiel, prêt à nous exécuter avec ses jugements et ses critiques ou à nous attaquer physiquement lors d’une explosion de rage incontrôlable.

Pour certains anxieux extrêmes, allez au travail, au restaurant ou à une réception tient de la bravoure car, pour eux, c’est l’équivalent de traverser une zone de guerre ou d’aller au front. C’est pourquoi ils chaussent des bottes de combat, porte un camouflage et gardent à portée de la main quelques armes de défense tactique. Je doute que ces malheureux puissent arriver à se détendre, sauf peut-être lorsqu’ils sont complètement seuls. Mais alors, comment faire pour avoir la paix?
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Si nous ne détruisons pas la terre complètement, celle-ci devrait avoir encore quelques bonnes années devant elle. Mais, à quoi bon s’il n’y a personne pour en profiter? Il serait donc préférable d’éliminer la guerre. Ainsi, au lieu de multiplier les zones de guerre pour avoir la paix, le gouvernement mondial devrait instaurer un État de Guerre. Cet État serait confiné à l’intérieur d’un seul pays qui disposerait d’espaces perdus comme en trouve encore au Canada ou en URSS. À tous les ans, on organiserait un Party de Guerre qu’on pourrait appeler Le Festival Rambo.

Ainsi, tous ceux qui préfèrent avoir raison plutôt qu’être heureux pourraient s’y rassembler et se battre à mort. Les armes seraient acceptées, car après tout, dans une société libre, la guerre entre adultes consentants est permise, mais les munitions, les bombes et les missiles seraient bannis vu le risque de répercussions au delà des frontières de l’État de Guerre. Pendant ce temps-là, nous pourrions jouer au golf en paix.

Certains diront que c’est encourager une immortalité incongrue car si les gens cessent de se battre pour leur patrie, leur religion, leur culture ou leurs croyances, plus personne ne mourra. (Traduction et adaptation d’un texte de Steve Bhaerman, Driving Your Own Karma)
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Pas de panique. Il existe de nombreuses causes de départ sans préavis, naturelles ou autres, de l’accident au virus. Tout compte fait, au lieu de créer un État de Guerre, il serait mieux d’instaurer un État de Paix à l’intérieur de soi.

Alors, Paix sur terre, et que celle-ci commence avec moi.

    Mestengo, 2003

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L’idée d’un État où les esprits belliqueux pourraient s’entretuer sans toucher aux gens paisibles est quand même une alternative intéressante. On pourrait tester le système en y envoyant d’abord tous les tyrans et dirigeants de pays avec leurs volontaires.

Le problème, c’est que les hommes aiment tuer
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Les êtres humains aiment tuer, soit d’autres humains, soit des cerfs aux grands yeux inoffensifs, soit un tigre venant d’attaquer le bétail. On écrase délibérément un serpent sur la route, et dans les pièges posés, un loup ou un coyote se fait toujours prendre. Des gens très bien vêtus et très joyeux s’en vont avec leur précieux fusils tuer des oiseaux qui, l’instant d’avant, chantaient encore. Un jeune garçon tue un geai bleu caquetant avec un revolver à plomb et parmi ses aînés, nul n’a le moindre mot de pitié, et personne ne le gronde; tous, au contraire, le félicitent d’être si fin tireur.

Tuer au nom d’un prétendu «sport», ou pour la nourriture, au nom de son pays ou de la paix – il n’y a pas grande différence entre tout cela. Toute justification est vaine. Il n’est qu’une règle absolue : ne jamais tuer. Pour l’Occidental, les animaux n’existent qu’en fonction de son estomac, ou de son plaisir de tuer, ou simplement pour la fourrure qu’ils procurent. Et à l’Oriental, on enseigne depuis des siècles, depuis des générations, à ne pas tuer, à avoir pitié et à démontrer de la compassion envers les animaux. Ici les animaux n’ont pas d’âme, on peut les tuer impunément, et là-bas, ils en ont une.

Alors réfléchissez et laissez votre cœur connaître l’amour. Manger la chair des animaux est considéré dans toute une partie du monde comme normal et naturel, la religion et la publicité nous y encouragent. Et ailleurs, il n’en est pas de même, et les gens réfléchis et religieux n’en mangent pas.

Mais cela est en train de s’effondrer. En Occident, on a toujours tué au nom de Dieu et de la Patrie et il en est partout ainsi. La tuerie s’étend partout. Presque du jour au lendemain, les anciennes cultures sont balayées et l’efficience, la cruauté et tous les moyens de destruction sont soigneusement alimentés et renforcés. La paix ne dépend ni de l’homme d’État ni de l’homme d’Église non plus que de l’avocat ou du policier. La paix est un état d’esprit indissolublement lié à l’amour. (Krishnamurti, Commentaires sur la vie)

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