J’entendais hier à la radio que les richissimes de la planète sont en train de s’approprier tous les derniers spécimens en voie d’extinction de la planète – notamment des tigres et des chats rares pour leurs griffes, leurs dents, leur fourrure, leur cuir, etc., des oiseaux exotiques pour leurs plumes colorées, etc. Ils s’en font faire des vêtements, des bijoux, des aphrodisiaques et autres inutilités du genre, tel une manteau de tigre vendu à 450 000 $!
Goldman Sachs n’est qu’une façade pour la gouvernance qui modélise le contexte social et géopolitique de la planète; le nom qu’on lui donne - gouvernement occulte, nouvel ordre mondial ou élite – importe peu. Il s'agit de groupes d'hyper riches qui contrôlent les institutions financières, les marchés boursiers, les sociétés multinationales, les religions, l'éducation, les médias, les forces militaires, les systèmes judiciaires, l'industrie du divertissement et du sexe, l'organisation médicale, etc.
Ces groupes initient des guerres civiles et internationales, causent des famines et répandent la pauvreté, créent des booms en faveur des industriels et des dépressions en défaveur des pauvres, conçoivent et répandent des virus, et assassinent leurs opposants. Ils édictent des lois injustes, utilisent le contrôle psychique, alimentent l'industrie des drogues légales et illégales, érodent les droits civiques, aliènent les libertés fondamentales, abusent de la technologie et sèment la division politique et idéologique. Ils procèdent à des épandages chimiques et autres polluants toxiques, provoquent la destruction des sous-sols et de la faune sur terre et en mer. (Le procès Syncrude au sujet des lacs toxiques des sables bitumineux en Alberta et ce qui se passe dans le Golfe du Mexique en sont des exemples; il ne manque plus que quelques explosions nucléaires ici et là, et voilà, c'est demain matin la fin de notre monde...)
Ils sont à l’origine de toutes les initiatives sociopolitiques malveillantes dont on subit les répercussions. Le carnage, la corruption et l'oppression qui ont accompagné leur long règne depuis des décennies fait en sorte que tout le vivant et l’inerte est à l'agonie. En réalité, ils menacent la survie de la terre elle-même - "sans nature, pas de futur!" Espérons quand même que leurs lugubres activités une fois rendues publiques ne seront pas "effacées". La porte est entrouverte et rien ne devrait l’empêcher de s’ouvrir complètement.
On peut s’attendre à ce que cette élite combatte férocement toute tentative de renversement. Mais ce serait quand même formidable si elle se réveillait avant que les peuples, comme les paysans français lors de la prise de la Bastille, se mettent à crier "Assez! Assez! Qu'on leur coupe la tête! - au lieu de la nôtre, comme ils l'ont fait jusqu'à présent." À l’échelle planètaire ce serait plutôt vilain.
Le ton est accusateur, je l'avoue, et je suis consciente que nous avons collectivement participé à ces hécatombes par ignorance ou par innertie. Je sais aussi que lorsqu'on se sent soi-même coupable, on a besoin de coupables extérieurs parce qu'on ne veut pas être responsable. Mais bon... Il se passe des choses quand même renversantes sur cette planète. Certains auteurs sont encore plus lucides/réalistes dans leurs propos, tel Hervé Kempf - extrait d'interview ci-après.
C’est une triste chose de penser que la nature parle et que le genre humain n’écoute pas. Depuis six mille ans la guerre plaît aux peuples querelleurs, et Dieu perd son temps à faire les étoiles et les fleurs… (Victor Hugo)
Comment les riches détruisent la planète
Extrait - Florence Meney, pour Radio-Canada
Le combat de longue date du journaliste français Hervé Kempf est celui de la préservation de l'environnement, sous ses aspects les plus variés.
Celui qui a défriché nombre de grands dossiers sur le changement climatique, la biodiversité ou les OGM lance dans son livre Comment les riches détruisent la planète lance un cri d'alarme : environnement et équité sociales sont intimement liés, indissociables, en fait, et si rien n'est fait, nous courrons à la catastrophe sur les deux fronts.
Son livre ressemble à un appel à une révolution nouveau genre, pacifique, soit, mais radicale et essentielle, et qui pourrait s'énoncer comme suit : "Peuples de tous les pays, réveillez-vous avant qu'il ne soit trop tard. Une oligarchie minoritaire, hyper-riche et puissante, ne fait que travailler à accroître sa fortune, aux dépens des classes laborieuses, mais aussi de la planète. On peut vraiment parler ici de crise historique. Jamais dans l'espèce humaine on n'a atteint cette situation de dégradation des écosystèmes et de la biosphère qui est très impressionnante." (Hervé Kempf )
La surconsommation érigée en système
Dans un argumentaire résolument anticapitaliste, implacable, et étayé par la pensée d'intellectuels de haut niveau de tous les pays comme Hubert Reeves et Patrick Viveret, le journaliste environnemental dresse en premier lieu un portrait sombre de l'état de la terre, des eaux, du climat, de la pollution, point par point.
Il explique ensuite que, partout, ce sont les pauvres qui font les frais de la dégradation environnementale, eux qui s'appauvrissent toujours plus alors que les oligarques cumulent toujours plus. "Non seulement cela, dit Hervé Kempf, mais cette minorité impose ses règles de surconsommation aberrante à l'ensemble d'une population qui tente vainement de se hausser à son niveau."
Patrick Viveret, Collectif pour une nouvelle approche de la richesse
L'hyper-richesse est un « trouble à l'ordre public », dit Patrick Viveret, qui décrit précisément l'effet dissolvant sur les liens sociaux de la « démesure » des nouveaux capitalistes. Il rappelle le caractère illicite des paradis fiscaux, et prône le RMA (Revenu maximal acceptable) pour remettre la société sur ses pieds.
Les pauvres, premières victimes de la pollution
"Et pendant ce temps-là, dit-il, les pauvres vivent dans les zones polluées, que ce soit dans les bidonvilles de Calcutta, les banlieues-dortoirs de Paris ou les ghettos nord-américains. Et les riches, précise-t-il, sont de plus en plus coupés de la pauvreté et de la pollution, abrités qu'ils soient dans de magnifiques îlots urbains ou des paradis artificiels fermés à clef."
Retricoter le tissu social
Cette fracture sociale a une multitude de conséquences, explique encore Hervé Kempf lors de sa visite à Montréal. Outre la dégradation de notre milieu de vie, elle se traduit par un affaiblissement du lien social entre les individus, chacun se retrouvant seul, coupé de son réseau de soutien, dans sa course à la consommation et à l'ascension sociale.
LES CANADIENS PENSENT QUE CE SONT LES ENTREPRISES QUI DICTENT LES LOIS EN MATIÈRE D'ENVIRONNEMENT
Près de 40 % des Canadiens pensent que le gouvernement est d'abord influencé par l'industrie lorsque vient le temps de légiférer sur l'environnement. C'est ce que montre un sondage effectué par Environnement Canada.
Parlant d'un capitalisme devenu fou, l'auteur évoque des solutions, qui se rencontreront certainement de vives résistances, puisqu'elle supposent un partage de la richesse.
Hervé Kempf, dans la foule d'autres intellectuels et scientifiques, préconise un frein à la consommation (moins consommer, mieux s'amuser). On parle aussi ici d'imposer un revenu maximal à tout individu pour que se rétrécisse l'incroyable écart entre les plus pauvres et les plus riches.
"La solution est de moins consommer matériellement et aussi moins d'énergie, tous ensemble, mais on ne pourra le faire que si les plus riches fournissent un effort substantiel." (Hervé Kempf)
Utopie?
Cette révolution est-elle une utopie? "Je pense que les sociétés sont prêtes au changement", estime Hervé Kempf, qui souligne que, partout, l'inquiétude est vive sur la question environnementale.
Au moment où en France comme au Canada, des campagnes électorales donnent l'occasion de soulever toutes ces idées, Hervé Kempf est optimiste: le changement de mentalité ne se fera pas du jour au lendemain, mais à force d'en parler, l'idée d'un nouveau contrat social et environnemental fera son chemin.
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Idéalement ça serait bien que tout le monde soit sinon riche, ou du moins à l'aise, qu'on préserve notre biotope, qu'on partage équitablement les richesses, le savoir et l'énergie, qu'on contrôle la natalité, qu'on maintienne les êtres humains en santé, qu'on leur donne à tous des conditions de vie et de développement décent, qu'on édicte des lois qui préservent les hommes, les femmes et les enfants, qu'on abolisse les divers esclavages. Il y a belle lurette que nous en avons les moyens, économiques, techniques, scientifiques. Cela pourrait se faire si notre planète n'était pas dominée par l'égoïsme le plus primaire, fondé sur des idéologies ou des croyances de tous ordres, et n'était pas le siège d'un immense gâchis dans tous les domaines, dont ces sommes phénoménales que nous engloutissons dans les projets militaires. (Alorie Gilbert)
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