Bien entendu, celui dont on ne veut plus prononcer le nom (pourtant il revient plusieurs fois dans ce billet, zut) était absent lors de l’assermentation de son successeur à la présidence.
Le fou furieux a fait du 19 janvier 2021 un second Thanksgiving Day en graciant, non pas des dindes, mais 73 criminels, soit la moitié des 143 grâces qu’il a accordées durant son mandat. Le businessman crapuleux ayant lui-même escroqué le fisc, des associés, clients, fournisseurs, employés, etc., a blanchi d’authentiques escrocs (pas des fake!) – amis, collaborateurs, proches – comme lui accusés de collusion, conspiration, malversations fiscales, corruption, détournements de fonds, etc.. Donald triche même au golf selon l'auteur du livre Commander in Cheat, Rick Reilly. Trump lives on greens, mais cela ne signifie pas qu’il mange des légumes verts...!
Caricature : Dave Granlund. Plein pardon «Pour avoir escroqué les donateurs républicains...» Quelque chose que Trump pouvait comprendre! Dé-construisez l'Amérique!
http://www.davegranlund.com/cartoons/
Comme le révélait le New York Times, les alliés du président sortant s'activaient ces derniers jours à recueillir – et parfois monnayer – les centaines de demandes de pardons sur des affaires diverses allant de la fraude financière au meurtre. Ils ont collecté des dizaines de milliers de dollars – et potentiellement beaucoup plus – auprès de personnes demandant la grâce. Alors que Donald Trump s'apprêtait à quitter ses fonctions, un marché lucratif des grâces s’est développé, certains de ses alliés ont perçu des honoraires de riches criminels ou de leurs associés pour pousser la Maison Blanche à la clémence, selon des documents et des entretiens avec plus d'une trentaine de lobbyistes et d'avocats. Voici quelques criminels connus ayant obtenu la clémence du président sortant :
Lil Wayne et Kodak Black, corruption, extorsion, fausses déclarations pour acquisition illégale d’armes
Elliott Broidy, ex-collecteur de fonds de Trump, peine de prison pour lobbying illégal commuée
Kwame Kilpatrick (donateur et ancien maire de Détroit), peine de prison pour corruption et extorsion de fonds commuée
Dans les derniers mois, Trump avait exonéré des collaborateurs et des proches ayant plaidé coupable ou ayant été condamnés dans l’enquête sur la possible collusion entre la Russie et son équipe de campagne en 2016 : Michael Flynn, Paul Manafort, Roger Stone, George Papadopoulos, Alex Van Der Zwaan, Paul Erickson, Maria Butina; ainsi que Duke Cunningham, Rick Renzi et Robin Hayes pour corruption
Charles Kushner, père du gendre de Trump, a été gracié – il avait été condamné à deux ans de prison en 2004 pour malversation fiscale
Finalement, Steve Bannon, l’ancien conseiller et principal organisateur de la campagne de Trump, a bénéficié d’une grâce préventive puisque qu’il n’a pas encore été jugé et condamné – il risquerait une peine pouvant aller jusqu’à 20 ans de prison pour conspiration et détournements de fonds.
«Trump doit son improbable ascension au pouvoir à un atout redoutable qui est le fondement même de sa personnalité : un ego surdimensionné, gonflé par une confiance absolue en lui-même et l'absence de tout scrupule ou principe interférant avec son intérêt ou sa jouissance personnelle. » ~ Marc Fortier, 24 avril 2020
Un condensé intéressant de la «carrière» de Trump :
https://www.journaldequebec.com/2020/04/24/trump-le-faux-jeton
Or, personne n’est invincible. La Trump Organization, constituée de nombreuses sociétés satellites gérées par les fils ainés du milliardaire, est sur le déclin. Des centaines de millions de dollars de dettes et de pénalités fiscales attendent Donald Trump. Ses complexes hôteliers et clubs de golf sont pour la plupart en faillite. Les compétitions qui devaient avoir lieu sur ses 17 terrains de golf à travers le monde ont été suspendues ou annulées.
Donc, supposons que Donald Trump se retrouve au chômage parce qu’aucun employeur ne veut lui offrir un job vu ses fraudes en affaires et ses inconduites envers les femmes. J’ai une suggestion : vendeur autonome de Bibles. Mike Pence pourrait lui fournir d’excellentes références. En août dernier, il disait : «Vous ne serez pas en sécurité dans l’Amérique de Joe Biden». Le vice-président Mike Pence a présenté Donald Trump comme le seul capable de résister aux assauts de la «gauche radicale». En difficulté dans les sondages à dix semaines de l’élection présidentielle américaine, Donald Trump compte sur son vice-président pour assurer, comme en 2016, la mobilisation de la droite religieuse. «Il ne s’agit pas vraiment de savoir […] si l’Amérique sera plus républicaine ou démocrate. Le question posée dans cette élection est de savoir si l’Amérique restera l’Amérique», a lancé Mike Pence.
Photo : Patrick Semansky / AP
Donald Trump a récompensé la loyauté de Pence, et ses liens étroits avec les Blancs chrétiens, plutôt âgés, qui ont joué un rôle-clé dans sa victoire de 2016.
Le milliardaire républicain, marié à trois reprises et peu connu pour sa ferveur religieuse, sait qu’il a besoin d’appuis pour conserver cette part importante de son électorat. Interrogé il y a deux semaines sur le choix de la sénatrice Kamala Harris comme colistière de Joe Biden, Donald Trump avait ironisé sur cette dernière et profité de l’occasion pour tresser des lauriers à ‘Mike’. «Il est solide comme un roc. Il a été un vice-président fantastique*, avait-il lancé. Il est respecté par tous les groupes religieux. Que ce soient les évangéliques ou les autres.»
Un Américain sur quatre est évangélique, selon l’institut Pew. C’est la forme dominante du protestantisme américain, et la première famille religieuse du pays, devant les catholiques et les protestants traditionnels.
* Évidemment, lorsque Mike Pence a reconnu la victoire de Joe Biden, Trump s’est empressé de le jeter en bas du piédestal qu’il lui avait érigé (un comportement caractéristique du pervers narcissique).
À côté
Qui se tient à droite de l’extrême droite? Le fondamentaliste néandertalien encore plus naïf que les autres; de ceux et celles qui croyaient que Trump était un dieu capable de les sauver et de leur faire vivre le «grand rêve américain» ou que «la main de dieu» lui accorderait la victoire.
On pourrait appeler ces individus des «gogos» tels que décrits dans le Dictionnaire des injures québécoises, publié en 1996 chez Stanké (auteurs : Yvon Dulude et Jean-Claude Trait). Il suffit de modifier les noms et lieux – par exemple, troquer «démonstratrices de Tupperware» par «influenceuses pour...». Ces agent/e/s de marketing sont choisi/e/s par les entreprises pour leur prétendue notoriété dans un domaine quelconque : beauté, voyages, life style, mode, sports, opinions politiques, etc. On privilégie donc des porte-paroles célèbres et aimés. Ils sont légions sur le web. Leur succès s’évalue par le nombre d’abonné/e/s et de «j’aime» et la hausse des ventes des produits de marque annoncés. Néanmoins, ce modèle de marketing semble avoir perdu de sa popularité en 2020.
Gogo, vient du redoublement de la première syllabe de gober.
Sens : Personne
naïve, qu’on peut tromper aisément. Il existe spécialement pour les gogos un message publicitaire
télévisé, entre autres, qui nous vante un condo de rêve d’une rare beauté près
d’un grand fleuve tranquille, dans le silence de la nature. En fait il ne
s’agit en définitive que d’une cage à lapin de luxe au bord d’un Saint-Laurent
pollué à mort avec vue sur les réservoirs d’une pétrolière, non loin de la
Transcanadienne bourdonnante. Si vous êtes un/e gogo, apprenez à vous
méfier : des vendeurs d’autos d’occasion, des démonstratrices de
Tupperware et d’Avon, de n’importe quel marchand, de votre député, de la
publicité, du ministre des Finances, des religions et des sectes, des
prêcheurs, des gourous, de la Loto-Québec, de votre boss, de votre syndicat, des médicaments miracles, des régimes et
des diètes extraordinaires, bref de votre manque de maturité.
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