26 septembre 2020

Nouvelle interface de Blogger : un vrai désastre!

Changer non pas pour le mieux mais pour le pire. Dans quel but?  

Si les concepteurs / administrateurs de Blogger n’offrent pas l’ancienne interface en «option», parallèlement à la nouvelle, je crois que  beaucoup d’utilisateurs de Blogger vont laisser mourir leurs blogs.

Au départ nous avions  cette option, mais là, c’est terminé, on nous impose l’interface bancale. Rien ne va plus : le texte déjà formaté et l’interlignage ne sont pas conservés, on choisit l’alignement typo à gauche, il est centré au final, et l’insertion de photos et vidéos tient du parcours de combattant. Ma version de mise en page personnalisée fonctionnait très bien. Publier un article avec un document Word et des photos prenait 15 minutes; j’ai mis 2 heures de taponnage pour un article, sans jamais obtenir le résultat voulu. À sortir de ses gonds. J’ai balancé chacune de mes tentatives à la corbeille.

Émigrer sur une autre plateforme? Impensable. Cela signifierait transférer des milliers d’articles en les copiant/collant un à la fois... seule façon offerte par Blogger. Imaginez!

Alors, si l’option «retour à l’ancien Blogger» n’est pas réactivée, possible que j’abandonne, c’est trop déplaisant. En attendant de voir comment les administrateurs vont répondre aux innombrables plaintes des usagers, peut-être que je publierai des messages minimalistes – genre une photo / un paragraphe – en espérant que ça fonctionne!

À suivre... 

20 raisons d’éviter Blogger

https://www.twaino.com/blog/creation-site-web/blogger/



 


17 septembre 2020

Jean-Luc Brassard / Message d’un homme de cœur

J’ai choisi un passage, mais il faut lire ce vibrant appel du début à la fin. Ses souhaits sont aussi les nôtres! À faire circuler, ça réconcilie avec l’espèce humaine.

https://ici.radio-canada.ca/sports/podium/982/jean-luc-brassard-enfants-environnement-ski-olympiques

L’auteur a été skieur acrobatique spécialiste de l’épreuve des bosses pendant 12 ans, a participé à quatre Jeux olympiques et a notamment remporté la médaille d’or à ceux de Lillehammer.

Son texte s'inscrit dans une série de lettres que des athlètes ou d'ex-athlètes adressent à leurs enfants.  

Photo : archives de Jean-Luc Brassard

Jean-Luc Brassard – Lettre à mes deux enfants

«Mettre des enfants au monde m’inquiétait énormément. Les changements climatiques, les politiciens qui ne pensent qu’à la prochaine élection, le système scolaire qui ne valorise que les doués… Est-ce que je voulais vraiment les soumettre à tout ça?»

[...]

«Depuis quelques mois en particulier, mon plus gros défi, il est là : essayer de me faire une carapace. Car depuis le début de la pandémie, on se rend compte que les personnes les plus importantes de notre société ne sont pas nécessairement celles qui ont obtenu les meilleurs résultats à l’école. On s'aperçoit aussi que, soudainement, les gens en ont besoin, de cette nature-là que l’on est en train de saccager. 

   J’aimerais que, comme les Autochtones, les politiciens qui nous dirigent pensent plusieurs générations à l’avance avant de réaliser un projet. Pas seulement à la prochaine élection.

   J’aimerais que le ministère de l’Environnement travaille main dans la main avec le Conseil du Trésor, simplement parce que nous ne sommes pas une espèce unique sur cette planète et parce que, jusqu’à maintenant, on n’a rien trouvé qui purifiait l’air mieux que les arbres le font, rien qui purifiait l’eau mieux que les marécages le font.

   J’aimerais ne plus voir d’agriculteurs cultiver jusqu’aux abords des fossés plutôt que d’y laisser une bande forestière, et qu’il y ait des barrières végétales entre les champs. J’aimerais ne plus voir d’agronomes travailler main dans la main avec les fabricants de pesticides.

   J’aimerais ne plus voir de promoteurs immobiliers construire sur des terres meubles remblayées, ne plus les voir construire des maisons dans des secteurs boisés pour, pendant la construction, couper 95 % de ces arbres.

   J’aimerais que, comme société, l’on n'accepte plus ça.

   On devrait être dans une période où le niveau de connaissance est le plus élevé dans l’histoire humaine. Et pourtant, on agit encore comme des empereurs qui ont la mainmise sur leur royaume. Sachant très bien que tout royaume finit par une révolte épouvantable où tout le monde passe au bûcher.» 

[...]

14 septembre 2020

Masques et mensonge par omission

Je ne voulais pas ramener le masque et les mesures sanitaires sur le tapis, mais les déclarations de Trump ont réveillé mon «redresseur de tord»...

Le mensonge par omission * peut avoir des conséquences catastrophiques. Par exemple, le dirigeant d’un état qui retiendrait des informations de santé publique cruciales pour en tirer un quelconque avantage (votes, argent, popularité, etc.), serait, à mon avis, criminel. Le mensonge par omission n’a d’autre but que tromper, induire en erreur, berner.  

Trump et le coronavirus


Dernier coup d’éclat : dans son livre «Rage», à paraître le 15 septembre, l’écrivain-reporter de 77 ans Bob Woodward révèle que Donald Trump lui a confié dès février être conscient de la gravité du nouveau coronavirus. Trump a contre-attaqué : «Bob Woodward avait mes déclarations depuis des mois, s’il pensait qu’elles étaient tellement mauvaises et dangereuses pourquoi ne les a-t-il pas immédiatement fait connaître pour sauver des vies?»
   Avant lui, plusieurs voix se sont élevées, notamment sur internet, pour reprocher au journaliste d’avoir fait passer la promotion de son livre avant la santé des Américains.
   L’intéressé, fidèle à sa réputation de rigueur, s’est défendu en expliquant avoir voulu vérifier ce que le président savait exactement et à quelle date, avant de publier.
   Les libertés du président avec la vérité sont «une tragédie», a estimé Woodward dans un entretien à paraître sur la chaîne CBS.
(Journal de Montréal, 10 septembre 2020)

L’épidémie de coronavirus a fait plus de 190 000 morts aux États-Unis.
   «J’ai voulu toujours minimiser (le danger)», déclarait le président dans un échange avec Bob Woodward le 19 mars. Or, plusieurs semaines plus tôt, le 7 février, il expliquait au même journaliste combien la COVID-19 était «un truc mortel».
   «Je fais preuve de force en tant que dirigeant», a-t-il dit, très remonté. «Il n’y a pas de mensonge […] Je ne veux pas sauter dans tous les sens et commencer à crier : mort! mort! Je ne veux pas que les gens aient peur, je ne veux pas créer de panique.»
(La Presse, 10 septembre 2020)

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* Le mensonge par omission consiste à diffuser ce qui, parmi le réel ou le probable, convient aux fins poursuivies, tout en omettant ce qui nuit à ces fins. Comme ce qui est affirmé est vrai, ou du moins possible, son image est acceptée dans les croyances. Mais comme cette image manque de ce qu'on omet, les associations mentales de la cible remplissent les blancs, transforment les omissions en non-existence, et lient cette non-existence à la croyance, avec l'intensité de croyance en ce qui est accepté. Le mensonge par omission apporte donc double bénéfice à l'action de communication : une mémorisation de ce qui convient au communicateur, plus la négation de ce qu'il veut qu'on ignore. [...] Un avantage important du mensonge par omission est qu'il n'est pas facile à déceler. Car le menteur par omission ne semble pas mentir, surtout si on croit naïvement que «mentir» se limite à affirmer ce qu'on sait faux, et n'inclut pas le refus d'énoncer ce qu'on sait vrai et important.
   En effet : 1) On peut ignorer une partie du vrai, par malchance ou incompétence; 2) On peut ignorer ou sous-estimer l'importance d'une partie du vrai, et donc préférer occuper le temps limité des messages à diffuser d'autres vérités. Alors, le mensonge par omission peut être accompli impunément : on ne pourra pas prouver que le communicateur savait ce qu'il n'a pas dit, ni surtout prouver qu'il connaissait l’importance de ce qu'il n'a pas dit ou de ce qu'il a empêché d’être dit. Le mensonge par omission est donc un mode de communication favori des manipulateurs du public.
   Il ne faut pas confondre le mensonge par omission avec la contrevérité, qui désigne simplement une affirmation inexacte, sans préjuger du fait que son auteur le sache ou non.
   Le mensonge est une forme de manipulation qui vise à faire croire ou faire faire à l'autre ce qu'il n'aurait pas cru ou fait, s'il avait su la vérité. En général, le mensonge s'oppose à la véracité (le fait de dire le vrai), à la sincérité ou à la franchise.
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Isabelle Hachey / La Presse 21.04.2020 :

En ces temps de pandémie, Lucie Laurier et les autres complotistes ne sont pas juste pitoyables. Ils sont un danger public. Le danger est décuplé quand des médias traditionnels leur offrent une tribune – et la crédibilité qui vient avec. Le 16 avril, Lucie Laurier a accordé une entrevue à Éric Duhaime, [ancien] animateur au FM93 de Québec.
   À propos d’un éventuel vaccin obligatoire contre la COVID-19, Lucie Laurier s’est emportée : «C’est carrément notre intégrité physique qui est mise en danger! Il n’en est pas question! Mon corps m’appartient!»
   Puis, elle a lancé un appel à l’insurrection des «gars de Québec», parce qu’on a «besoin de testostérone» et que «la révolution ne va pas se faire sur le Plateau» : «Un moment donné, là, vous êtes en train de vous faire émasculer. Pis moi, je trouve qu’on a besoin de gens qui se lèvent debout pis qui demandent des comptes.»
   Je les imagine s’entasser sur la Grande Allée, ces gars bourrés de testostérone, pancarte à la main, casquette rouge vissée sur la tête. Libarté!
   Bien sûr, on n’est pas aux États-Unis. N’empêche, alors que les autorités sanitaires font tout pour contenir la propagation de la pandémie, ce genre d’appel à la révolte est carrément irresponsable. Aujourd’hui, ses théories du complot sur le coronavirus risquent d’avoir un impact dans le vrai monde. Quand le gouvernement adopte un plan d’urgence, les allumés sont incapables d’y voir des mesures destinées à sauver des vies. Ils ne voient que les griffes d’un État policier se refermer sur eux.

Article intégral :


Au Québec, des éclosions de covidiotie se produisent de temps à autre. Selon les épidémiologistes le virus de la covidiotie se propage principalement via les réseaux sociaux et lors de rassemblements. Beaucoup de covidiots adhèrent aux croyances/opinions diffusées par des chroniqueurs libertariens : «porter un masque menace ta liberté, les statistiques de mortalité sont fausses, la pandémie a délibérément été créée pour décimer les populations», etc. Plusieurs de ces opinions dérivent de la mouvance complotiste américaine QAnon (1) qui a traversé la frontière. 
    Parlons-en d’Éric Duhaime. L’animateur radio a travaillé, entre autres, à l’Institut économique de Montréal (IEDM) qui est une extension de l’Institut Fraser. Adolescent, il avait une photo de Margaret Thatcher et de Ronald Reagan sur les murs de sa chambre. Il s’est distingué par ses nombreux contacts au Canada anglais, où il a fait un stage à l’Institut Fraser. L’IDEM est un bastion ultra conservateur, géré par des propagandistes pour la plupart antis bien-commun et dénégateurs du changement climatique (même s’ils prétendent le contraire).
   Un brin d’histoire. Ces deux instituts prônent le capitalisme néolibéral radical, cette prétendue «solution miracle» qui «fait grandir l’économie» mais qui n’enrichit que les tyrans financiers. Brian Mulroney, le père du libre échange Canada/États-Unis, a toujours fait l’éloge de l’Institut Fraser. Ces instituts promeuvent entre autres l’abolition du salaire minimum, la privatisation de l'enseignement public, la modification des mécanismes de protection sociale tels que les soins de santé (qu’on souhaiterait privatiser), ainsi que l’affaiblissement du rôle politique des associations de protection des droits des travailleurs (syndicats). L'Institut Fraser s'inscrit clairement dans la filiation idéologique du conservatisme et du libéralisme économique de Margaret Thatcher et Ronald Reagan.
   Le polémiste Éric Duhaime, vendeur de théories racistes et d’idéologies totalement déconnectées de la réalité, réussit à influencer une minorité de gens crédules peut-être mal renseignés ou incapables de penser par eux-mêmes ou peu scolarisés. Son but? Faire triompher son idéologie conservatrice en influençant les comportements de ses suiveux avec des sottises telles que : «continuez d’acheter des gros véhicules polluants, n’écoutez pas les écolos qui veulent détruire l’économie et vous empêcher d’être riches, ne suivez pas les mesures sanitaires, ne portez pas de masques durant les manifs, les partys bien arrosés, les mariages ou les bars karaokés, etc.» Le bonimenteur n’a jamais cessé de débiter des faussetés et des grossièretés. Il a notamment affirmé : «l’éducation est un privilège et non un droit» et «kossé que vous voulez que je vous dise, mieux vaut de la mauvaise information que pas d'information pantoute». Aujourd’hui il produit des vidéos sur un compte Youtube. À la fin, les Éric Duhaime, Lucie Laurier, Jeff Filion, Maxime Bernier (il fut v.-p. à l’IDEM en 2005), Alexis Cossette-Trudel et André Pitre de ce monde se retrouveront peut-être avec quelques cadavres sur la conscience...

Masque et amendes : «Mettre les autres en danger au nom des convictions de quelques-uns»

Dans ce cas-ci, le gouvernement se devait de «démontrer sa fonction de protection auprès des plus vulnérables et des autres en général», note l’éthicien René Villemure.
   Ceux qui s’opposent au port du masque ont bien entendu le droit d’exprimer une opinion, mais le fait de contrevenir aux règles sanitaires fait courir à la majorité des Québécois un risque pour leur santé, explique-t-il en substance.
   «Que vous ne vouliez pas vous protéger, c’est une chose. Mais que vous mettiez les autres en danger… Je pense que le gouvernement a un devoir de protection et un devoir d’agir», estime M. Villemure. Selon lui, le raisonnement des antimasques n'est pas scientifique; c'en est un de conviction.

L'intégralité de la discussion à l'émission Les faits d'abord est disponible en ligne, sur le site d'ICI Première.

Internet et pandémie : un mélange explosif

«Négation de l'importance des épidémies, recherche de boucs émissaires, théories du complot. Ça, on retrouve ça tout au long du XIXe siècle et même au XXe siècle. On peut prendre comme exemples les grandes épidémies au XIXe siècle.»
~ Denis Goulet, auteur de Brève histoire des épidémies au Québec / Du choléra à la COVID-19 (Éd. Septentrion 2020)
   Pour l'auteur et historien de la médecine, ces réactions ont toujours trouvé écho chez une frange de la population. Sauf que cette fois, Internet devient le porte-voix d'une minorité désormais bruyante.

Critiques :
«Dans des pages particulièrement éclairantes, l’historien se penche sur les attitudes de la population devant les épidémies. Il en fait ressortir, à toutes époques, des constantes. Ainsi, note-t-il, le "modèle magico-religieux" – l’épidémie comme punition divine – perdure.» ~ Louis Cornellier, Le Devoir

«Un parcours fascinant dans lequel on apprend comment les maladies sont entrées au Québec, comment ont été échafaudées les premières mesures de confinement, la pression exercée par les commerçants et importateurs pour que les activités d’import-export reprennent afin de relancer l’économie, les croyances, la recherche de coupables, etc. Certains passages font peur tellement on y voit une ressemblance avec le présent. Ainsi, en 1880, le Congrès américain avait dissous le bureau national de la santé créé l’année précédente! Ça vous rappelle quelqu’un? L’ouvrage de M. Goulet consolide cette vieille maxime voulant que l’étude du passé nous aide à ne pas reproduire les mêmes erreurs dans l’avenir.» ~ André Duchesne, La Presse

Les Canadiens moins complotistes que d’autres, mais...


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(1) Qui est donc ce mystérieux «Q»?

QAnon vit toujours avec sa mère
The Shovel * 1er septembre 2020

QAnon – le personnage obscur censé protéger le monde contre une cabale de célébrités pédophiles adorant Satan qui font le trafic d'enfants pour leur sang – est en fait Nigel Grintly, un programmeur informatique de 34 ans au chômage, originaire de l'Iowa, qui vit dans le sous-sol de sa mère.

Photo : The Shovel

Grintly a dit qu'il avait d'abord posté un message sous la forme d'un «Q» sur le forum de discussion 4-chan, pour faire une blague, afin d'impressionner une fille qu'il avait rencontrée en jouant en ligne. Il ne s'attendait pas à ce que quelqu'un prenne au sérieux l'affirmation selon laquelle il est un ancien agent militaire ayant accès à des informations classifiées et qui combat les forces du mal pour tenter de créer le «Grand Réveil».
   Le jeune homme de 34 ans s'est dit surpris que les gens croient qu'il est un agent secret qui chuchote à l'oreille du président, alors qu'en réalité il n'a pas quitté l'Iowa depuis qu'il a participé à une compétition de Donjons et Dragons en 2008.
   Il a dit qu'il serait prêt à renverser les illuminati, mais que sa mère lui avait demandé de nettoyer sa chambre d'abord.

* The Shovel est un magazine australien de satire sociopolitique.

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Le capitalisme vert

Guillaume Meurice
Vox pop France Inter / 8 septembre 2020  (vidéo)

(Extraits presque textuels)

«Barbara Pompili [ministre de la transition écologique] ... Sa langue de bois, c’est vraiment un des plus gros pièges à carbone du moment; 800 tonnes par papille, on l’a calculé!
   ... Vous pouvez polluer et être écolo : ‘On propose le potager participatif dans les entreprises – on transforme le jardin à l’anglaise en potager pour les employés.’ Et voilà, vous faites pousser deux courgettes dans le couloir au bureau et ça vous libère de la culpabilité. C’est ça le capitalisme vert. Là on est dans la transition écolo, vous pouvez retourner manger au McDo en 4X4 ou en pick-up, on est sauvés.»

4 septembre 2020

Trump se méfie du vote postal

Pourquoi? 

Réponse :

Caricature : Serge Chapleau / La Presse 18.08.2020

États-Unis : cinq questions sur le vote par correspondance

Aux États-Unis, l'enjeu du vote postal est au coeur de l’actualité. Plusieurs États veulent le rendre plus facilement disponible pour éviter aux électeurs de devoir se présenter aux urnes lors de l’élection présidentielle de novembre dans un contexte de pandémie. Or, le président Trump soulève constamment des doutes sur l’intégrité du processus.
   Depuis des mois, le camp républicain affirme que le scrutin postal entraînera un risque de fraude massive. Si l’on permet le vote postal généralisé, ce sera «l’élection la plus corrompue de l’histoire de notre pays», a déclaré notamment le président en juin dernier.

Pourquoi le président Trump est-il si hostile au vote par correspondance?

Selon ses opposants, l’argument de la fraude n’est qu’une excuse. En fait, les républicains souhaitent que le taux de participation soit le plus bas possible, pensant que cela leur sera profitable.
   «Soyons clairs : ce n’est basé sur aucune preuve de fraude. Il s'agit plutôt d'une tentative de Trump et des républicains de dissuader les électeurs de se rendre aux urnes, car ils croient que cela contribuera à les faire élire.» (Graham Dodds, professeur au Département de science politique de l’Université Concordia)

Article intégral :

Et pourquoi le monde entier se méfie-t-il de Trump?

Je suis en train de lire Too Much and Never Enough / How my family created the world’s most dangerous man, par Mary L. Trump, PhD, nièce de Donald Trump.

[Trop et jamais assez / Comment ma famille a créé l'homme le plus dangereux du monde] 

Coup dur pour l’ego surdimensionné de Donald Trump qui se croit sorti de la cuisse de Jupiter. Robert, son frère cadet décédé le 15 août dernier, avait essayé sans succès de stopper la vente du livre de Mary Trump. Et pour cause. D’abord parce que l’ouvrage témoignage de l’atmosphère «toxique» dans lequel les enfants de Fred Trump ont évolué, et ensuite parce que Donald Trump est décrit comme une personnalité narcissique et un menteur pathologique.
   On se souvient qu’un groupe de psychiatres américains avait espéré rendre public un bilan de santé mentale de Donald Trump basé sur ses gestes et ses décisions connues du public. Mais leur code de déontologie les en empêchait parce qu’ils n’avaient pas rencontré et évalué le «client» en personne. Mary L. Trump connaît le «patient» car ayant vécu dans la Maison elle était aux première loges. Sans porter de diagnostic officiel, elle est en mesure d’analyser les comportements psychologiques de la famille et du président. (La psychologue clinicienne a enseigné à l’université dans les domaines du traumatisme, de la psychopathologie et de la psychologie du développement.)
   Sans détenir de diplôme en psychologie, il était facile de voir à quel point Donald Trump est immature et dysfonctionnel – en ce qui me concerne j’ai trouvé dès le départ qu’il avait des caractéristiques de psychopathe. Ce livre confirme les impressions négatives que beaucoup de monde éprouve à son égard. Notons qu’il n’est pas le seul psychopathe à gérer une grande nation, ils sont nombreux en ces jours sombres... et comme ils se reconnaissent entre eux, habituellement ils n’aiment pas leurs miroirs.

Je mets le livre à l'envers sur ma table de chevet le soir pour éviter de voir ce sourire de faux-jeton en me réveillant le matin!

Ces quelques paragraphes du début illustrent bien l’ambiance corrosive instillée par le père; la première partie s’intitule d’ailleurs The Cruelty is The Point [La cruauté est le but].

(Traduction avec DeepL.com)  

P. 13 (Prologue) :  

Le fait est que les pathologies de Donald sont si complexes et ses comportements si souvent inexplicables qu'un diagnostic précis et complet nécessiterait une batterie complète de tests psychologiques et neuropsychologiques auxquels il ne se soumettra jamais. À ce stade, nous ne pouvons pas évaluer son fonctionnement au quotidien car il est, dans l'aile ouest, essentiellement institutionnalisé. Donald a été institutionnalisé pendant la plus grande partie de sa vie d'adulte, il n'y a donc aucun moyen de savoir comment il s'épanouirait, ou même survivrait, seul dans le monde réel.

P. 43/45 (The First Son) :

Fred Sr [père] a également détruit Donald, mais pas en l'étouffant comme il l'a fait avec Freddy [Fred Jr]; il a plutôt court-circuité la capacité de Donald de développer et de vivre tout le spectre des émotions humaines. En limitant l'accès de Donald à ses propres sentiments et en rendant plusieurs d'entre eux inacceptables, Fred a perverti la perception du monde de son fils et a endommagé sa capacité à y vivre. [...] Aucun de ses parents n'avait interagi avec lui d'une manière qui l'aidait à donner un sens à son monde, ce qui a contribué à son incapacité de s'entendre avec les autres, un tampon constant entre ses frères, ses sœurs et lui. Cela a également rendu sa lecture des repères sociaux extrêmement difficile, voire impossible, pour lui – un problème qu'il rencontre encore aujourd'hui. [...] Les règles de la Maison, du moins celles qui s'appliquaient aux garçons – être dur à tout prix, mentir est correct, admettre ses torts ou s'excuser est une faiblesse – se sont heurtées aux règles qu'il a rencontrées à l'école. Les convictions fondamentales de Fred sur la façon dont le monde fonctionne – dans la vie, il ne peut y avoir qu'un seul gagnant et tous les autres sont des perdants (une idée qui empêchait essentiellement la capacité de partager) et la gentillesse est une faiblesse – étaient claires. [...]
   L'arrogance croissante de Donald, en partie une défense contre son sentiment d'abandon et un antidote à son manque d'estime de soi, a servi de couverture à son insécurité grandissante.  [...] La vie à la Maison rendait tous les enfants mal à l'aise avec les émotions, d'une manière ou d'une autre – soit en les exprimant, soit en y étant confrontés. C'était probablement pire pour les garçons, pour lesquels la gamme acceptable des sentiments humains était extrêmement étroite. (Je n'ai jamais vu aucun homme de ma famille pleurer ou exprimer de l'affection autrement que par la poignée de main qui ouvrait et concluait toute rencontre). Se rapprocher d’autres enfants ou figures d'autorité a pu être ressenti comme une dangereuse trahison de son père. Néanmoins, les manifestations de confiance de Donald, sa conviction que les règles de la société ne s'appliquaient pas à lui, et l’étalage exagéré de sa propre valeur ont attiré certaines personnes vers lui. Une large minorité de gens confondent encore son arrogance avec force, sa fausse bravoure avec accomplissement, et son intérêt superficiel pour eux avec charisme.

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Un ouvrage que j’ai hâte de lire...  

«L’effet Trump» : l’extra-terrestre de la Maison-Blanche

Au début de la crise de la COVID-19, le jeune fils de Charles-Philippe David dit au politologue montréalais : «Trump est comme un extraterrestre qui vit dans un univers parallèle.» Cela suggère à David l’idée d’un livre, L’effet Trump, sur la redéfinition de la politique étrangère américaine par un virus enfin personnifié! L’auteur analysera par étapes en un brillant crescendo les décisions éclair d’un président de plus en plus seul.
   Il insiste avec justesse sur la solitude de Trump et de l’Amérique, depuis l’arrivée au pouvoir en 2017 de l’homme imprévisible, rompu à «la diplomatie du tweet». [...]
   Obsédé par son intérêt personnel au point de le confondre avec celui de l’Amérique, Trump suscite la résistance... [...]

Cote du critique Michel Lapierre : ★★★★
Le Devoir / 26.08.2020

L’effet Trump. Quel impact sur la politique étrangère des États-Unis?
Charles-Philippe David, PUM, Montréal, 2020, 168 pages


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Citation du jour :

«La peur et la propagande sont un mélange fatal pour la vérité.»