La pandémie
est une crise humanitaire, non pas
une crise économique qui en est une
conséquence.
Parmi les
avantages du confinement :
– importante
réduction de la pollution atmosphérique (smog) et sonore (bruit – construction,
transport routier/aérien, etc.)
– feux
d’artifice polluants interdits (1)
– absence de
touristes (2)
Dommage, les
touristes ont déjà commencé à ravager certains lieux de villégiature de
prédilection.
Une cohorte de
touristes dépourvus de conscience, de savoir-vivre et de respect ont laissé des
ordures dans les rues de Rawdon, sur les trottoirs, les terrains privés, les
tables à pique-nique, dans l’eau et la forêt du parc des Cascades. Je comprends
les régions qui souhaitent fermer la porte aux abrutis qui souillent leurs
territoires.
Pourquoi
s’asseoir dans l’eau sur une roche à Rawdon pour
texter quand on peut le faire chez soi dans son bain...?
Photos :
vidéo Instagram Marie Soleil Brière
Aux grands maux les grands remèdes. Envahie durant la fin de semaine par
des centaines de visiteurs plus ou moins respectueux voulant profiter des
berges de ses bucoliques cascades, la municipalité de Rawdon, dans Lanaudière,
a décidé, lundi, que l’accès à ses parcs serait réservé à ses résidants, au
moins pour une semaine.
C’est que la fin de semaine [20-21 juin] a
été pénible. Le site du parc des Cascades a été littéralement envahi par des
visiteurs. Les mesures sanitaires en ces temps de COVID-19 étaient impossibles
à respecter, comme en témoignent de nombreuses photos publiées sur les réseaux
sociaux. La police a dû être appelée en renfort, dimanche, pour gérer la circulation
hors du commun, et le manque de civisme de nombreux visiteurs éphémères a été
dénoncé de toutes parts.
Audrey
Ruel-Manseau / La Presse 22 juin 2020
Y’a de quoi
devenir touristophobe – un scénario similaire s’est déroulé au parc national du
Mont-Saint-Bruno en fin de semaine.
«L’homme
descend du singe, non pas du sage.» ~ Boucar Diouf
On a demandé
au caricaturiste Serge Chapleau s’il était optimiste ou pessimiste.
Réponse : «Très optimiste, car je suis témoin en permanence de la bêtise
humaine.»
Rétrospective
Chapleau – Profession : Caricaturiste, au
Musée McCord, jusqu’au 7 mars 2021
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(1) Le feu
d’artifice, ce sont 15 minutes de féérie
pour 50 à 70 bombes... Réaliser une telle manifestation nécessite une
préparation extrêmement précise et rigoureuse car une simple petite erreur peut
être mortelle pour un artificier ou un spectateur.
Le feu d’artifice : un cocktail de
produits chimiques
Le souffre,
le baryum, le magnésium, le chlore et le sulfure constituent les éléments
principaux entrant dans la fabrication des pièces pyrotechniques.
Les projectiles sont nombreux, mais la plus
courante est la bombe. Sphérique ou cylindrique, elle est constituée d’une
chasse pour la charge explosive, d’une espolette pour le retardement et la
prise d’altitude, et d’une sphère d’éclatement pour la composition
pyrotechnique.
Placée dans un mortier, la bombe est
propulsée dans l’air grâce à de la poudre noire. Mélange de souffre (10%), de
charbon (15%) et de salpêtre (75%), cette poudre, originaire de Chine, permet
la propulsion, la couleur, le bruit, l’allumage de la bombe, la propagation et
le retardement. Elle permet aussi la combustion, faisant souffrir
l’environnement.
En
explosant, la bombe libère des millions de particules de poussières très fines
et du gaz qui peuvent se rabattre sur les spectateurs en raison du vent où se
maintenir dans l’atmosphère quelques jours puis se déposer dans l’environnement
(forêts, champs, mer...).
Ces particules
issues de l’explosion d’un feu d’artifice, seraient 5 fois plus polluantes que celles du smog, estime une étude menée
par la ville de Montréal.
(2) Autre
avantage du confinement : l’horrible tourisme de masse polluant et destructeur
a cessé d’exister temporairement.
L’industrie touristique a graduellement implanté
le tourisme dans tous les pays du monde comme étant une source de revenus indispensable
pour les «locaux». Pas un seul centimètre de plage, de parc forestier, de
montagne, de ville et de village n’échappe à cette activité mercantile.
Pourquoi? Parce que les revenus sont proportionnels aux immenses cruisers et
autres moyens de transport qui sillonnent la planète. Si ce n’était pas extrêmement
lucratif pour les promoteurs, ça n’existerait pas.
Des mégatendances
touristiques à l’image de notre monde
Le tourisme
serait responsable d’environ 5 % des émissions de gaz à effet de serre dans le
monde, dont près des trois quarts découlent du transport aérien (40 %) et
automobile (32 %). Les événements météorologiques extrêmes frappent, quant à
eux, durement les régions côtières où se concentre l’offre touristique de
nombreux pays. Et puis, la «surfréquentation touristique» peut aussi infliger
des dommages, tant à l’environnement qu’au tissu économique, social et culturel
des communautés d’accueil. l’OCDE se demande également si, en cette ère
d’hyperconnectivité technologique, mais de tensions géopolitiques et
sécuritaires, le monde penchera plus vers «une citoyenneté mondiale» ou «le
repli sur soi».
J’opine du
bonnet (5/5) :
Tourisme : «L’enfer, c’est les autres»
Benoit Léger /
Libre opinion
Le Devoir 19
juillet 2019
Photo: Cagkan Sayin / Getty Images. «Les touristes visitent les hauts
lieux comme ils vont au Walmart, espérant combler le vide de leur être en
consommant toujours davantage dans une boulimie de l’avoir», estime l'auteur.
Demandez aux
gens ce qu’ils comptent faire à la retraite et une fois sur deux ils vous
diront qu’ils veulent voyager. Or il semble qu’ils tiennent parole à en juger
par ce que j’observe depuis que j’y suis, moi, à la retraite. Le tourisme de
masse m’assomme, et de plus d’une façon.
D’abord, il y a tous ces clients d’Airbnb
qui prennent la moitié des logements de ma rue du Plateau. Dans un va-et-vient
continuel de valises à roulettes, ils se relaient sans que jamais l’on voie
l’ombre d’un propriétaire. Ils font la fête jusqu’aux petites heures, mettent
leurs déchets à la rue n’importe quand et n’importe comment. Ils viennent d’un
peu partout dans le monde pour dépenser leurs dollars chez nous pendant que
nous dépensons les nôtres chez eux.
Que viennent-ils faire ici au juste? Ils
auraient pu faire la même chose à la maison. Qu’y a-t-il ici qu’ils n’ont pas déjà
à Paris, à Londres ou à Tokyo? Ils se prennent en photo devant les peintures
murales de notre immeuble comme s’il s’agissait des grottes de Lascaux. Ils
envahissent le mont Royal comme s’ils voyaient un parc urbain pour la première
fois. Ils font la queue devant les restos des guides touristiques. Et surtout,
activité suprême du touriste de masse, ils font les magasins et achètent les
mêmes produits «made in China» qu’ils ont chez eux.
Ma copine et moi avons décidé cette année de
fuir la ville en allant séjourner aux Îles-de-la-Madeleine. Ce havre de paix et
de silence allait nous permettre de nous ressourcer. Un peu prévenus, nous
avons eu la bonne idée de nous y rendre en juin plutôt qu’en juillet ou en
août. Nous avons ainsi évité de justesse les hordes de vacanciers qui
envahissent les lieux dès que le thermomètre dépasse un peu les vingt degrés.
Déjà, le dernier week-end avant notre retour, nous avons senti la différence.
Cap-aux-Meules était devenue Old Orchard.
Remplir le vide
L’avidité des
voyageurs ne connaît pas de fin. Avidité comme dans remplir le vide. Avidité
comme dans désirer quelque chose avec violence. Ils visitent les hauts lieux de
l’humanité comme ils vont au Walmart, espérant combler le vide de leur être en
consommant toujours davantage dans une boulimie de l’avoir. Tout cela est en
effet très violent.
J’ai vu aux Îles des gens faire un
égoportrait devant les plus beaux paysages du monde sans jamais prendre ne
serait-ce que quelques minutes pour les observer et méditer sur la mesure de
l’espace et du temps. Ils cochent une liste comme s’ils étaient à l’épicerie et
se pressent d’aller ensuite se faire bronzer sur la plage, armés de leur
portable. Écouteurs aux oreilles, canette de bière à la bouche, le vide se
comble par tous les trous.
Il en va du tourisme comme du reste. Le plus
est l’ennemi du mieux. Huit milliards de Terriens qui s’agglutinent, bougent et
consomment constamment, c’est le désastre assuré. Bien sûr, même si je tente de
m’y soustraire le plus possible, je participe un peu à tout ça. Le problème,
c’est toujours les autres.
Y a-t-il trop de touristes sur la
planète?
Yanik Dumont
Baron
ICI Radio-Canada
Info 5 septembre 2019
Vous l’avez
peut-être remarqué lors de vos vacances estivales : certaines destinations sont
submergées de touristes. Une situation particulièrement visible en Europe, le
continent le plus visité.
«Du monde», il y en vient beaucoup à Venise.
Plus de 30 millions de touristes chaque année. Soit 500 touristes pour chaque
résident. L’équivalent d’un milliard de visiteurs sur l’île de Montréal en un
an!
«Riche et pauvre, tout le monde a le droit
de visiter. Il suffit que les personnes se comportent décemment et qu'elles
respectent la ville.»
Justement, avec le tourisme de masse, Venise
a découvert qu’ils ne sont pas tous aussi respectueux. «Certains jettent des
déchets dans le canal», lance le jeune gondolier Jacomo. «D'autres s’y
baignent. Venise, ce n'est pas Disneyland... on ne peut pas faire ça!»
Il n’y a pas que Venise qui vit des jours
surchargés. Lisbonne, Reykjavik, Phuket, Tokyo, des parcs nationaux d’Amérique
du Nord. Un peu partout sur le globe, les destinations populaires sont prises
d’assaut.
L’an dernier, 1,4 milliard de personnes ont
visité un autre pays, selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT). C’est
environ le cinquième de la population mondiale. Un nombre qui devrait bondir à
1,8 milliard d’ici 2030, d'après l’OMT.
La baisse des coûts du transport aérien
explique en partie cette explosion du tourisme. Plusieurs viennent de pays
émergents, comme de l’Inde ou de la Chine.
Le tourisme est maintenant une industrie
mondiale qui pèse lourd : 1600 milliards de dollars américains dépensés en
2017, selon l'OMT. L’équivalent de 10 % de toute la richesse générée sur la
planète.
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