Posez-vous à côté de vous
Imaginez
que vous avez le pouvoir magique de sortir de votre corps et d’aller vous
asseoir à côté de la personne que vous êtes. Regardez-vous. Comment est cette
personne? À quoi ressemble-t-elle? L’aimez-vous? Pouvez-vous l’aider, la
conseiller?
Entrainez-vous au détachement. Ne vous
accrochez pas aux idées.
Entrainez-vous à la concentration :
méditez
Faites
le vide autour de vous, ne vous laissez pas distraire par les bruits, les
visages, les personnes qui vous entourent. (…) Faire le vide consiste à
neutraliser pensées, désirs et imagination. (…) Seules la patience et la
persévérance peuvent donner un résultat.
La méditation peut se pratiquer partout.
(…) Cette discipline mentale n’a rien à voir avec la vacuité et la torpeur.
C’est le procédé par lequel nous affutons notre conscience et notre attention,
ce qui est extrêmement utile dans la vie de tous les jours. (…)
Le verbe méditer (meditari en latin) signifie « se laisser conduire vers le
centre ». Tout ce qui est fixe domine et bloque l’esprit. Prenez du temps
tout simplement pour « être », afin de laisser votre esprit se
« recharger » en silence. Débarrassez-vous de en temps en temps de
votre image, et revenez à la sensation d’être une personne nouvelle.
Il faut savoir parfois ne rien faire. La
méditation nous aide à comprendre comment fonctionne notre mental. Avant de
pratiquer, les gens n’ont aucune idée du nombre de pensées éparpillées
traversant leur esprit en l’espace d’une seconde. Et ce sont ces pensées qui
compliquent leur vie.
La méditation est une nourriture
psychologique qui nous permet de nous renouveler et de réaffirmer les choses
essentielles. (…) Nous pouvons méditer, c’est-à-dire garder notre esprit
immobile, en marchant, en étant assis, debout ou allongé.
Le silence est d’or
Le
silence permet de prêter attention à tout, d’observer le flot de
« détritus mentaux » qui traversent sans cesse nos esprits. Ne pas
constamment agir : cet apprentissage nécessite une ouverture d’esprit, du
temps et de la patience. Évitez les programmes de télévision, les articles de
journaux qui ne vous apportent rien et vous volent votre temps, votre espace
mental et votre silence. Ce sont des soporifiques qui vous bercent dans une
passivité abrutissante, et du chewing-gum pour les yeux. Le silence vous aidera
à vous étendre dans son vide. Il est un espace réceptif. Laissez-le être votre
guide.
Les autres
Simplifiez votre carnet d’adresses
Choisissez vos relations et soyez tolérant
Rompez
avec les relations stériles. Supprimez celles qui ne vous apportent aucun
soutien. En amour, ne soyez pas esclave de l’autre sexe. Fuyez les gens sans
intelligence : vous ne pouvez jamais être sûr de ce qu’ils pensent ou de
la manière dont ils vont réagir. Il vaut mieux ne plus les fréquenter que les
critiquer. Mais ne confondez pas intelligence avec aptitudes intellectuelles.
Il existe plusieurs formes d’intelligence : l’intelligence du cœur, celle
du bon sens… ce que beaucoup de gens n’ont pas.
Plus que la couleur de la peau, ce sont le
milieu social, l’argent, les croyances, les aspirations qui séparent les êtres.
Les gens sans tolérance et sans compréhension peuvent nous empêcher d’évoluer. Graduellement,
mais surement, réduisez l’importance qu’ils ont dans votre vie. Et ne perdez
jamais une minute à penser aux gens que vous n’aimez pas.
N’essayez pas de vous adapter à des
situations inconfortables et n’exigez pas une sincérité excessive de la part
des autres. Il n’est pas besoin de mettre son cœur à nu pour être plus proche
de quelqu’un. Laissez le monde et ses règles dans la rue, un monde où il faut
sans cesse prendre en considération les besoins des autres, où il faut se
cacher derrière les différents masques que nous sommes obligés de porter.
Nous serions tellement plus heureux si
nous apprenions à vivre avec nos imperfections et avec celles des autres.
(…) Ne vous souciez pas de ce que les
autres pensent ou de ce qu’ils disent de vous. Vous n’en serez que plus libres.
Quand vous compromettez vos rêves et vos propres valeurs pour quelqu’un
d’autre, vous perdez un peu de vous-même, un peu de votre force. Plus vous
compromettrez votre authenticité, moins vous serez fort. Laissez derrière vous
tout ce qui n’est pas enrichissant et coupez les liens avec les croyances, les
valeurs et les obligations qui ont été vôtres dans une période de votre vie
mais qui ne correspondent plus à ce que vous êtes maintenant. (…)
Surveillez vos propos
Une
règle d’or : si vous n’avez rien de gentil à dire, ne dites rien. Les
choses n’ont que l’importance qu’on leur donne. Parlez de misère, et vous aurez
de la misère. Dites des choses drôles et le rire se décuplera. (…)
Ne critiquez pas
Critiquer
ne dira rien sur les gens, mais en revanche en dira long sur vous : vous
êtes une personne qui critique. Quand vous critiquez quelqu’un, vous créez un
problème et ne faites que vous dévaloriser. Juger les autres demande de
l’énergie et vous met dans une situation où vous ne devriez pas être. Critiquer
est surtout une habitude. Entrainez-vous à ne jamais dire de mal de qui que ce
soit, quels que soient vos sentiments. Vite, cette nouvelle habitude deviendra
une seconde nature. Critiquer peut apporter un soulagement, mais il existe
d’autres sujets de conversation. Restez loyal envers les absents. Défendez-les.
Vous gagnerez ainsi la confiance de ceux qui sont présents. Méfiez-vous de la
duplicité. Traitez le monde selon les mêmes principes.
Au lieu de vous occuper des défauts des
autres, occupez-vous des vôtres. Tournez votre esprit vers des choses qui sont
plus agréables que les maux ou les malheurs d’autrui, comme les secrets de la
nature, les histoires vraies, un séjour à la campagne où l’on peut prendre du
plaisir grâce au spectacle, au calme et au réconfort qu’elle offre. Voilà ce
qu’il faut substituer à la curiosité. Nul ne peut vivre à la place d’autrui.
Altruisme et solitude
Prenez soin de vous-même pour mieux aimer
les autres
Beaucoup
de gens vivent dans un brouillard émotionnel; ils accomplissent des gestes
vides, manquent de confiance, se sentent indignes d’être aimés et s’adonnent à
l’alcool au tabac, au travail, à la télévision… (…) Ne vous maltraitez pas.
Traitez-vous avec amour. Découvrez ce qui est pour vous une source de plaisir
et de joie et agissez dans ce sens. Souriez et riez le plus possible. S’estimer
à sa juste valeur, c’est éviter bien du stress. La culpabilité est un poison
qui use.
Pardonnez pour votre propre bien
Pardonner
ne veut pas dire accepter ce qui est arrivé. Cela veut dire que l’on se refuse
à l’adversité qui empoisonne notre vie. Il ne faut pardonner que pour son
propre bien. Mais on ne peut pardonner que quand on ne souffre plus. Personne
ne peut nous blesser si nous ne lui en donnons pas les moyens. La douleur n’apparait
que quand il y a interprétation des faits dans notre esprit. Si l’on se
contentait de ne se placer que comme témoin des faits, nous ne souffririons
pas. On peut parvenir à aller su-delà des interprétations.
Vous êtes seul responsable de vos actes.
Vous n’avez pas à assumer la culpabilité d’une autre personne. Mais ne comptez
pas sur les autres pour être heureux. Les gens réclament aux autres un bonheur
qu’ils ne peuvent se créer. (…) Une personne admirable est quelqu’un qui ne
demande rien, ne regrette rien et n’a rien à perdre. Elle n’est influençable ni
par les gens ni par les choses, et sait trouver en elle des ressources
infinies.
N’essayez pas de changer les autres
En
quoi que ce soit, n’essayez pas de changer les autres. Cela ne fait que
compliquer votre vie. Cela sape votre énergie, vous laisse sans force et…
frustré. Arrêtez d’expliquer. Contentez-vous de laisser les autres se demander
quel est le secret de votre calme et de votre bonheur. (…) Aider les autres,
c’est les amener à penser. Le distingué Arnold Toynbee disait que le futur de
l’humanité dépend du degré où chacun est capable de se retirer et de trouver sa
propre profondeur, et alors d’en faire ressortir ce qu’il a de meilleur pour
aider les autres.
Ce que l’on peut offrir aux autres
(…) Il
n’y aurait pas de voleurs dans une société où nul ne désire accumuler biens et
richesses. (…)
Aider les autres matériellement est bien,
mais les aider à réfléchir est beaucoup plus important. (…) C’est en offrant
aux autres pour exemple notre façon d’être et en respirant le bonheur de vivre,
quelles que soient les circonstances, que l’on peut les amener à ne s’attacher
qu’à ce qui est simple et spontané et leur prouver par notre attitude que le
bonheur est bien plus grand en ne pensant pas trop à soi-même et en réduisant
l’éventail de nos désirs. Certes, la misère du monde ne cessera probablement
jamais, même si toutes les maisons étaient réquisitionnées afin d’être
transformées en un immense asile de charité, mais si tous les pays riches
prenaient véritablement conscience que les ressources de notre planète ne sont
pas inépuisables et qu’ils sont les seuls à en profiter et en abuser, ils
feraient certainement beaucoup plus d’efforts pour moins gaspiller et moins
consommer. S’ils possédaient moins, gaspillaient moins, jetaient moins,
mangeaient moins alors que d’autres meurent de faim, ils parviendraient
peut-être à une plus grande harmonie entre leur for intérieur et leur
comportement extérieur.
Aider les pauvres? C’est notre société
qui est pauvre. Pauvre de croire qu’être heureux, c’est posséder. Pauvre de se
laisser influencer pas la publicité. Pauvre d’accepter de se laisser prendre
dans l’engrenage de la compétitivité. Pauvre de n’être pas libre de vivre plus
simplement. Pauvre de mettre une étiquette sur tout, même sur la générosité. La
pauvreté ne se résume pas à un manque d’argent. Elle signifie aussi manquer de
qualités humaines, spirituelles, intellectuelles. Aider les autres, c’est ne
pas faire montre de ses richesses, c’est vivre simplement et respecter chaque
être humain sans le juger. C’est faire en sorte qu’il ne soit pas jaloux, amer
ou curieux.
Cultivez l’art de vivre seul
Être
seul se dit en anglais alone, ce qui
signifie à l’origine all one, soit « tout
un ». Appréciez les moments en solitaire. En fait être seul n’est pas un
choix. C’est notre condition originelle. Nous sommes tous au plus profond de
notre être, seuls. Cela peut être douloureux pour une personne qui n’en a pas l’habitude,
mais avec le temps, cela devient une précieuse commodité. Ce n’est pas la
solitude matérielle qui est à craindre, mais la solitude spirituelle. Si l’on se
sent perdu, seul, comment pouvons-nous avoir un contact avec les autres quand
ils sont présents? C’est par la solitude que nous pouvons regagner de l’énergie.
La solitude des vrais solitaires n’est qu’apparente. Leur esprit est un monde d’êtres
et d’idées, une caverne secrète où se déroulent mille conversations.
Appréciez la solitude. Considérez-la
comme une situation privilégiée, non comme une épreuve. C’est un don du ciel et
la condition essentielle pour s’améliorer, traiter de sujets sérieux ou bien
travailler. Les moments de solitude sont faits pour planter des graines qui
pousseront et s’épanouiront sur l’inconnu, sur des parties encore non
découvertes de la vie.
Apprenez à apprécier votre propre
compagnie avant d’y être acculé. Il y a des fortes chances que chacun de nous
ait plusieurs années de sa vie à passer seul. Autant s’y préparer, et bien. Vivre
seul est un art qu’il faut apprendre et cultiver. Il y a tant de choses que
nous ne pouvons réaliser que dans le silence et dans la solitude! Méditer,
lire, rêver, imaginer, créer, se soigner…
Apprenez à être heureux pour vous seul :
cuisinez, jardinez, récoltez, embellissez votre corps, votre logis, vos pensées…
Partez de temps en temps passer la nuit dans un petit hôtel, emportez un roman
dans un café ensoleillé, allez piqueniquer au bord de l’eau. Vous pourrez
ensuite doublement apprécier la présence des autres et leur apporter plus que
vous ne l’avez jamais fait. La solitude rend la vie tellement plus riche!
---
NOTE 11 juin : J'ai oublié de mentionner que ce livre s'adressse spécifiquement aux femmes, ce qui est plus évident dans les deux premières parties. J'ai utilisé le genre masculin dans les passages sélectionnés car ils sont valides tant pour les hommes que les femmes. Elle a écrit plusieurs ouvrages sur le sujet, et je suppose qu'ils s'adressent indifféremment aux deux sexes. Quelques titres :
L'art de
l'essentiel : Jeter l'inutile et le
superflu pour faire de l'espace en soi
L'art
des listes : Simplifier, organiser, enrichir sa vie
Faire le ménage chez soi, faire le ménage en soi
Aimer la pluie, aimer la vie
99 objets nécessaires et suffisants
L'art de la frugalité et de la volupté
L'art de la simplicité : la maison
L'art de la simplicité : le corps
L'art de la simplicité : le mental
Les pouvoirs du silence : Retrouver la beauté, la créativité et
l'harmonie
En tout cas, si vous avez besoin de faire le ménage dans votre vie, vous trouverez tout ce qu'il faut pour vous y mettre...
***
Dominique
Loreau vient de publier (mai 2012) un ouvrage intitulé
L’infiniment peu
Sur Babelio :
Si vous avez ce livre en main, c'est que
vous êtes déjà sur la voie de l'infiniment peu.
Dominique Loreau nous enseigne que vivre de
peu est non seulement une vertu mais aussi un élixir de sérénité. Avec ce livre
au format minimal, elle se propose de nous faire cheminer vers la simplicité et
la sobriété pour, bientôt, marcher le nez au vent. Poèmes, extraits de textes,
haïkus égayent cette promenade et nous apprennent que la philosophie du
"peu", c'est avant tout renouer avec l'essentiel et s’alléger de soi-même.
Commentaire d’un lecteur :
Cet
opuscule se lit d'une traite, et ouvre un chemin nouveau. La mise en pratique
ne parait pas aussi simple que la lecture - comme souvent ! - mais, l'enjeu
semble suffisamment attractif et libérateur, pour éveiller le désir de s'y
engager.
Une fois
nos besoins vitaux assurés (s'habiller, se nourrir et se loger), appliquer la
philosophie de l’infiniment peu permet de faire face à n'importe quel
changement ou revers de situation. Il est alors facile de se réjouir de ce
"tout petit peu" dans lequel aucune déception n’est possible, toute
étincelle de joie instinctive réanimée.
"Plus
vite, mieux, plus grand" est aujourd'hui dépassé. La recherche de la
simplification, l'appel à la frugalité devient LA tendance. Saturation
d'informations pléthoriques, perpétuels dilemmes entre carrière et qualité de
vie..., le renoncement à la consommation et à ses ravages s'érige enfin en
vertu au pouvoir libérateur. (Philippe, France)
Biographie
sommaire de Dominique Loreau :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Dominique_Loreau