Retour sur le déversement d’eaux usées dans le fleuve
«Quand il se passe quelque chose d’important, le silence est un mensonge.»
~ A. M. Rosenthal
Nous savons que la manoeuvre est courante dans tous les cours d’eaux et lacs à la grandeur du pays, mais ce déversement colossal qui se fera en un temps record a soulevé un tollé qui a l’avantage de nous sensibiliser encore plus aux conséquences de ce type de pollution.
Nous avons eu droit à beaucoup d’avis d’experts – scientifiques et politiques : un mélange de vérités, de demi-vérités, de mensonges et de fabulations. Comment nous y retrouver?
«C’est quand même pas le Gange», disait stupidement Untel. Bien non, pas encore.
Néanmoins, la prévention a bien meilleur goût!
Trouvons donc des moyens de prévenir, préférablement basés sur le gros bon sens.
L'écologiste et candidat du Parti Vert Daniel Green admet que le déversement doit être fait pour procéder aux travaux requis, mais il suggère une alternative moins radicale et plus sensée. Il mentionnait aussi que l’été très pluvieux a fait en sorte que le fleuve est déjà lourdement surchargé. «La Ville de Montréal aurait pu, par exemple, travailler au mois de février et déverser ces eaux usées quand il n'y a pas de migration de canards et d'autres oiseaux migrateurs, pas de chasseurs, de pêcheurs ou de plaisanciers sur le fleuve», indiquait M. Green en entrevue avec La Presse Canadienne.
Extrait de son site :
«Nous ne pouvons que féliciter la ministre de l'Environnement de faire appliquer la Loi sur les Pêches. Cette loi s'applique sans aucun doute ici, et son objectif, de même que la mission de tous les ministres de l'environnement, consiste justement à protéger l'environnement. Ce projet avait été mal planifié et mal étudié, compte tenu de ses conséquences néfastes.
Cela dit, nous demandons à la ministre Aglukkaq de collaborer avec le maire Coderre dans la réalisation justifiée des travaux de la chute à neige Riverside. Nous demandons à la ministre de rendre disponibles des terrains fédéraux vacants, particulièrement dans l'emprise des ponts Victoria et Champlain, pour y déposer la neige de l'hiver 2015-2016. Rappelons que le gouvernement fédéral est propriétaire de plusieurs vastes terrains à Montréal.
Nous demandons également à la ministre d'autoriser un déversement très restreint en février prochain et limité à la partie de l'intercepteur sud-est (entre les ouvrages de surverse Alepin (LaSalle) et Riverside (Vieux-Montréal) situé directement en amont de la zone des travaux dans le Vieux-Montréal (chute à neige et structures vétustes dans cette partie de l’intercepteur. À cette date, les bactéries dans le rejet seront éliminées par le froid, le volume d’eaux usées à déverser de l'intercepteur sera très réduit (moins de 4 milliards de litre versus les 8 milliards prévus) - il n'y a pas de surverse en hiver puisqu'il n'y a pas de pluie - et il n'y aura pas de présence humaine près du fleuve.»
http://www.equipedanielgreen.net/news/2015/10/6/dversement-de-lgout-de-montral-la-loi-enfin-applique-le-fdral-doit-maintenant-collaborer-avec-montral
Qui est responsable de l’éco-suicide?
Personne et tout le monde.
Ce clip mérite de faire le tour de la planète encore et encore... ne serait-ce que pour prendre conscience de nos incohérences individuelles et collectives. C’est plus facile via l’humour et l’autodérision... À VOIR, UN MUST!
Let's Pollute : Détruisons la planète dans la joie et la bonne humeur
Nominé aux Oscars du court-métrage d'animation 2011. «Un court-métrage satirique conçu dans le style des films éducatifs des années 50. Après un bref historique de la pollution, depuis la révolution industrielle jusqu’à maintenant, le film suit une famille nucléaire à travers une journée ordinaire de pollution. Le narrateur explique que la pollution est une partie essentielle de notre culture et contribue à la vigueur de notre économie. Il fait le lien entre le gaspillage, les habitudes égoïstes de consumérisme et leur allié : la grande entreprise. La perte de contrôle de la pollution de l'air, de l'eau et des terres illustrée par des scènes de destruction lamentable est ironiquement accompagnée de musique joyeuse tandis que le narrateur nous encourage à polluer davantage pour un avenir meilleur.» (Wiki)
Let’s Pollute (English version) : https://www.youtube.com/watch?v=uBAyvqWP-VI
Toutes ces choses impossibles à filtrer
Les eaux dopées
Par Binh An Vu Van
Québec Science, 31/03/2015
Les Québécois ont une drogue de prédilection : la cocaïne. Dans une ville de la taille de Montréal, il s’en consommerait environ 25 000 doses par jour, soit 15 doses par 1 000 habitants. Ces données ne proviennent pas des services d’enquête de la police. Elles ont été calculées par des chimistes et sont, par conséquent, beaucoup plus fiables.
Étudiant au baccalauréat en chimie à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), Nicolas Gilbert s’est immiscé dans le monde interlope de la consommation de drogues illicites armé d’un spectromètre de masse, un appareil de chimie analytique qui permet de détecter la présence d’à peu près n’importe quelle molécule dans un échantillon d’eau. Au sein de l’équipe d’André Lajeunesse, professeur au département de chimie-biochimie et physique de l’UQTR, et de Sébastien Sauvé, professeur au département de chimie de l’Université de Montréal, l’étudiant a entrepris d’analyser les eaux usées de deux villes québécoises (les chercheurs refusent de révéler lesquelles, pour ne pas nuire à l’image de ces municipalités).
Les «eaux usées», ce sont ces eaux provenant de nos toilettes, nos lavabos ou nos baignoires. Elles s’engouffrent dans les immenses canalisations du réseau d’égouts et cheminent vers une station d’épuration, où elles sont «nettoyées» dans la mesure du possible, avant d’être relâchées dans l’environnement – souvent, au Québec, quelque part le long du fleuve Saint-Laurent.
L’équipe d’André Lajeunesse a collecté des échantillons d’eaux usées juste avant qu’elles n’atteignent la station d’épuration. Pendant six mois, à raison d’une fois par semaine, les chercheurs ont mesuré la concentration d’une trentaine de molécules – produits pharmaceutiques, polluants ou autres. Dans la liste de ces substances figuraient trois drogues illicites : la cocaïne, l’ecstasy et le Fentanyl, ce dernier étant un médicament d’ordonnance de 80 à 100 fois plus puissant que la morphine, parfois détourné pour un usage récréatif.
La détection des résidus de drogues présents dans les urines des résidants des deux villes québécoises a révélé quelques faits inusités. Un exemple: alors que la consommation de la cocaïne est plutôt constante de jour en jour, celle de l’ecstasy augmente les week-ends.
Source : http://quebecscience.qc.ca/reportage_qs/Les-eaux-dopees
Il n’y a pas que la dope évacuée par les urines qui voyage dans le fleuve. On retrouve aussi les ingrédients des pilules contraceptives qui affectent la reproduction des poissons, et peut-être la nôtre, puisqu’il est impossible de filtrer ces éléments.
Les microbilles
Les microbilles, ce sont ces infimes particules de plastique que les entreprises mettent dans tout, des cosmétiques à la pâte dentifrice. Ces billes échappent à la plupart des systèmes de traitement de l'eau usée, et les scientifiques croient que ces éléments toxiques sont absorbés et s’accumulent dans les organes des poissons, des mammifères marins et des humains. Énorme, non? Les microbilles, bien que minuscules, sont au centre d’une histoire que certaines des plus grandes sociétés du monde ne veulent pas que les gens comme vous et moi sachent.
Pendant des décennies, ces entreprises nous ont dit que nous étions responsables de la pollution au plastique, que c’était de notre faute, non pas la leur : «vous devriez recycler!», mais, malheureusement, les microbilles ont été conçues pour aller directement dans l'évier!
Comment expliquer la présence de polluants chimiques dans notre sang?
Jean-François Narbonne, auteur de Sang pour sang toxique : des substances aux effets inquiétants (Thierry Souccar Éditions) :
«Notre environnement est contaminé par de nombreuses substances qui se retrouvent dans les aliments que nous consommons, dans l’air que nous respirons, et finalement dans notre sang. Durant les 30 Glorieuses, des substances toxiques faiblement biodégradables et capables de s’accumuler dans les organismes vivants (PCB, pesticides organochlorés, dioxines…) ont été déversées massivement dans l’environnement. Des règlementations ont beau avoir été mises en place pour limiter leur dispersion dans la nature, on les retrouve encore dans le sang et les graisses des individus. Aujourd’hui, les progrès de la chimie on permis l’arrivée dans notre quotidien d’une multitude de nouveaux produits : peintures, détergents, parfums, cosmétiques, plastiques, revêtements anti-tâche, meubles traités aux retardateurs de flamme, insecticides… dont la fabrication et/ou l’utilisation relarguent des substances comme les phtalates, les parabènes, le bisphénol A, les retardateurs de flamme, les composés perfluorés. Or, les effets sur la santé de ces substances toxiques sont de plus en plus inquiétants.»
Une vidéo pour illustrer la pollution industrielle dans le ciel canadien
Mise à jour le jeudi 8 octobre 2015 à 8 h 27 HAE
Une vidéo produite par des scientifiques d'Environnement Canada démontre comment la pollution industrielle se répand dans l'atmosphère des Prairies, notamment en Alberta, avant de se déposer au sol.
http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/environnement/2015/10/08/001-alberta-gaz-petrole-charbon-pollution-dioxyde-souffre-vents-dispersion-zone-urbaine.shtml
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Tous les polluants sont transportés par l’eau et les vents.
Pas besoin d’être un Nobel de la Science pour le comprendre...
Citations du jour :
«Ce qui est redoutable [...] c'est un pouvoir illimité commandé par un esprit borné. Il n'est pas de violence ni de crime qu'il ne faille craindre de mains vigoureuses au service d'une tête faible.» ~ Michel Tournier (Gilles & Jeanne)
«Il divisait les êtres en trois catégories : ceux qui préfèrent n'avoir rien à cacher plutôt que d'être obligés de mentir, ceux qui préfèrent mentir plutôt que de n'avoir rien à cacher, et ceux enfin qui aiment en même temps le mensonge et le secret.»
~ Albert Camus (La chute)
«Le mensonge est recyclable mais il n'est pas biodégradable.»
~ Serge Bouchard (De la fin du mâle, de l'emballage et autres lieux communs)
«Mensonge est un chemin bien court à celui qui s'en aide; mais la fosse est au bout où le menteur se précipite.» ~ Jacques Amyot (Le Bréviaire)
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