31 octobre 2015

Si l’horreur se limitait aux déguisements


L'Alberta, mine d'or pour l'horreur 
   (...) Selon un sondage mené pour le compte du site Retailmenot.ca, les Albertains sont les Canadiens qui dépensent le plus pour les costumes d'Halloween. 
   Il faut dire que la croissance démographique joue aussi en faveur des commerçants. La population albertaine a augmenté de plus de 100 000 habitants annuellement ces dernières années. Ces nouveaux albertains doivent s'acheter des décorations pour célébrer l'Halloween, constate l'économiste de l'Université de l'Alberta, David Caron. «On a une population qui tend à croître à Edmonton. On est peut-être avantagé par rapport à des populations qui sont plus stables, plus sédentaires ... », affirme-t-il.
(ICI Radio-Canada, 2014)

En passant : le montant dépensé par les Canadiens en bonbons, confiseries et grignotines selon les ventes enregistrées par les grands détaillants en octobre 2014 : 397,7 millions de dollars (Statistiques Canada). Tandis que beaucoup d’enfants canadiens ne mangent pas à leur faim, au quotidien. 

Mais, l’horreur albertaine ne se limite pas aux célébrations de l’Halloween – elle est permanente.

Rachel Notley, première ministre de l'Alberta. Photo : PC/Larry MacDougal

Faut-il pleurer avec Rachel Notley et s’apitoyer sur le sort des producteurs pétroliers et gaziers en raison des faibles prix du pétrole? 
   «Elle espère que certains entrepreneurs qui travaillent dans le secteur pétrolier et gazier sauront profiter des milliards de dollars que son gouvernement a prévu injecter et des bas taux d'intérêt pour relancer le secteur de la construction en investissant massivement dans les infrastructures.»


Bien sûr, c’est dommage pour les travailleurs qui ont succombé au rush bitumineux et perdu leur emploi. Mais, ils pourraient toujours se recycler. À mon avis les investisseurs qui soutiendront les entreprises de ménage environnemental (restaurer ce terrifiant trou puant, toxique et mortel) sont ceux qui feront le plus d’argent. Les impôts des contribuables pourraient aussi être utilisés à meilleur escient. Nous devrions plutôt pleurer sur le sort des autochtones, le nôtre et celui du pays en entier. Le futur c'est maintenant.

M. Justin Trudeau ne pourra pas habiter le 24 Sussex Dr. immédiatement car la bâtisse doit être retapée. Je proposerais donc au premier ministre de louer un cottage pour sa petite famille à Fort Chipewyan. Rien de mieux qu’avoir les deux pieds dedans pour comprendre. Peut-être aurait-il une vision plus juste des dégâts environnementaux et des problèmes causés aux nations autochtones? C’est immensément triste et révoltant de voir comment on les a évincés, eux qui ont toujours respecté et préservé leur environnement naturel.

Il est de coutume de regarder des films d’horreur à l’Halloween. Eh bien, j’ai vu deux films de vampires : comment bouffer une province, un pays, voire, un continent. Mise en garde : évitez si vous êtes déprimé, ça va vous achever. Les choses n’ont fait qu’empirer depuis 2012...

To The Last Drop
Niobe Thompson, Tom Radford 2012; 47:33

The small town of Fort Chipewyan in northern Alberta, Canada, is facing up for the fight against The Alberta oil sands, which is arguably now the world’s largest construction project. Its expansion will have an estimated $1.7 trillion impact on the Canadian economy over the coming decades. An area of boreal forest the size of Greece will be affected by industrial activity. Once again the issue is water, but this time it is not just the flow of the river, but the chemicals the current may be carrying downstream from the strip mines and bitumen upgraders. In recent years, Fort Chipewyan has experienced an unusually high rate of cancer. Local fishermen are finding growing numbers of deformed fish in their nets. Residents and the community doctor, worry there could be a connection to the oil sands…

https://thoughtmaybe.com/to-the-last-drop/

Pour plus de scènes d’horreur :

Dirty Oil
Leslie Iwerks 2009; 1:15:49

Dirty Oil looks into the strip-mined regions of Alberta, Canada, where the vast and toxic Tar Sands currently supply the United States with the majority of its oil. Through the eyes of corporate officials, politicians, scientists, doctors, environmentalists and communities directly impacted by the largest industrial project on the planet today, Dirty Oil travels to both sides of Canada to document the irreversible toll the tar sands take, further fuelled by the western world’s addiction to oil…

https://thoughtmaybe.com/dirty-oil/

21 octobre 2015

Le Québec : paradis des pesticides

Déjà en 1995, beaucoup d'agriculteurs se plaignaient de la mafia agroalimentaire : "T'achètes mes pesticides et mes graines ou je détruis ta ferme."

Ça fait partie de l'agro-suicide... Avec le partenariat transpacifique, autant dire adieu définitivement aux produits agricoles sains, non toxiques.



Québec a perdu le contrôle des pesticides

Exclusif - L'utilisation de pesticides agricoles atteint des niveaux records au Québec. De nouvelles données compilées par Radio-Canada montrent une présence préoccupante de ces produits toxiques dans l'environnement. Dans le même temps, le gouvernement provincial réduit ses efforts budgétaires pour trouver des solutions de rechange plus écologiques, et ce sont les vendeurs de pesticides qui en profitent.

Un reportage de Thomas Gerbet

[Extraits] 

«Dès que j'ai commencé à faire des arrosages, j'ai voulu porter une combinaison, parce qu'à l'école on nous a tellement parlé des effets néfastes», raconte Heidi Asnong, 33 ans, productrice de grandes cultures de maïs et de soya à Pike River, dans le sud du Québec. «Des fois, même quand j'arrose avec mon tracteur, dans la cabine, je sens vraiment que j'ai un mal de tête».

Elle aimerait utiliser moins de pesticides pour lutter contre les insectes et les mauvaises herbes, mais elle se sent forcée de le faire.

«L'industrie te pousse toujours à être plus performant, à sortir le plus de rendement, à avoir les champs les plus propres possible.» (Heidi Asnong, agricultrice)  

Le gouvernement du Québec emploie moins d'agronomes qui peuvent aider les producteurs à trouver des solutions alternatives pour protéger les cultures. Leur nombre dans la fonction publique provinciale a chuté en quelques années. Ils étaient 445 dans la fonction publique provinciale en 2010, ils n'étaient plus que 351 en 2014.

Québec a aussi considérablement réduit ses subventions dans les programmes de recherche de solutions plus écologiques.

Article intégral (à lire!) :
http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/National/2015/10/21/001-pesticides-quebec-agriculture-rivieres.shtml

Les 12 salopards
http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/sante/2015/03/25/001-fruits-legumes-pesticides-lepicerie.shtml

20 octobre 2015

Le discours du premier ministre version Zapartistes

L’imitation est réussie – trop drôle!  

Justin Trudeau par Jean-François Nadeau
20 octobre 2015

Soirée électorale des Zapartistes

C’est le jour J et La Fabrique culturelle se retrouve en coulisses avec Les Zapartistes pour vivre un peu de cette soirée électorale et surtout entendre le discours du chef gagnant! Rien de tel qu’un peu d’humour pour analyser un résultat électoral – parce que rire est une si jolie façon de montrer les dents.

Crédits
Coordination : Véronique Labonté
Réalisation, caméra et montage : Jérôme Scaglia
Technicien généraliste : Patrick Millette

Si vous avez accès à la zone, ça vaut le détour :
http://www.lafabriqueculturelle.tv/capsules/5986/le-discours-du-premier-ministre-version-zapartistes

Un mode de scrutin rétrograde

Cette blague ne vise aucun élu en particulier.
C’est juste pour mettre le doigt sur le bobo :
notre système de votation est totalement désuet.

Les suggestions du député libéral Stéphane Dion en vue de modifier notre mode de scrutin se rapprochent de la vraie démocratie : atteindre la proportionnelle modérée en créant des circonscriptions à cinq sièges + un mode de scrutin proportionnel-préférentiel-personnalisé. Ce serait formidable si le projet se concrétisait... un réel changement.

http://www.greenparty.ca/sites/greenparty.ca/files/attachments/p3_un_mode_de_scrutin_pour_le_canada_stephane_dion.pdf

«C'est le malheur de ceux qui ne prennent pas parti dans la politique, qu'ils sont également dégoûtés par toutes les factions et qu'ils ont le sentiment de vivre chez des bandits ou chez des fous.»

«Il n'y a quelquefois pas d'autre moyen de juger d'une opinion politique que de considérer la qualité de ceux qui la professent.»

~ Rémy de Gourmont (Des pas sur le sable...)

15 octobre 2015

Flagrant délit politique

Il est plus facile de duper les gens...
que de les convaincre qu'ils ont été dupés.
-- Mark Twain

Que nous et nos politiciens le sachions ou non, la Nature est partie prenante à toutes nos conventions et décisions, et elle a plus de votes, plus de mémoire, et un sens de la justice plus strict que le nôtre. (Wendell Berry)  


16 octobre 2015 -- Suggestion d'article (dans la veine) : un straight-punch (ou un uppercut) bien envoyé. Bravo!

Le prix Nobel de la médiocrité
Josée Blanchette
Journal Le Devoir, 16 octobre 2015

Dans le fond, si un pays pouvait se voir décerner un prix Nobel de la médiocrité, le Canada serait certainement en lice, sinon bon premier.

C’est ici qu’on flushe (flushera ? flushera pas ?) huit milliards de litres d’eaux usées dans la jugulaire du pays; ici qu’on muselle les scientifiques qui nagent à contre-courant; ici qu’on se demande si ce sera par train ou par pipeline mais toujours la tête dans le sable; ici qu’on a le pied sur les pédales de gaz et de frein en même temps; ici qu’on dénature la nature et qu’on chloroforme la population pour mieux assassiner le bien commun; ici qu’on enfile un déguisement d’Halloween pour aller voter «stratégique» démocratiquement; ici qu’on a trop de géographie, pas assez d’histoire et encore moins de vision périphérique.

Suite : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/452691/le-prix-nobel-de-la-mediocrite

-----------------------------
 
15 octobre 2015
 
Diable! C’est fou le hasard. Tandis que je concoctais ce message, j’entendais cette nouvelle à la radio : 

   De passage à Montréal jeudi, le chef libéral Justin Trudeau s'est défendu d'avoir appuyé le comportement du coprésident du comité de sa campagne électorale nationale, Daniel Gagnier, en insistant sur l'importance de l'enjeu éthique pour son parti. 
   Le départ de M. Gagnier est survenu moins de 24 heures après que le parti eut pris connaissance d'un courriel qu'il a envoyé à TransCanada, a répété le chef libéral. (...) 
   Dans son courriel envoyé à TransCanada, Daniel Gagnier suggère à cinq responsables du projet d'oléoduc Énergie Est d'approcher le plus rapidement possible les bonnes personnes dans les clans libéraux et néo-démocrates, au lendemain du 19 octobre, afin de ne pas reporter la mise en service du projet.
   Le Parti libéral du Canada avait pris sa défense mercredi, affirmant qu'il n'avait enfreint aucune règle en matière d'éthique. En tournée dans la région montréalaise jeudi, le chef libéral a contredit cette position initiale, répétant à plusieurs reprises que les actions de M. Gagnier étaient «inappropriées». 
   Qui est Daniel Gagnier? 
   Daniel Gagnier était inscrit au registre des lobbyistes jusqu'en 2014. Il a déjà présidé l'Institut canadien de politique énergétique, un organisme de lobbyisme de l'industrie qui n'existe plus depuis quelques années. Il a été chef de cabinet de l'ex-premier ministre de Jean Charest de 2007 à 2009, puis appelé à la rescousse pendant la grève étudiante de 2012. De 1995 à 2007, il a fait partie de la haute direction d'Alcan. En 2014, il était également impliqué auprès de Justin Trudeau durant la course à la direction.
(ICI Radio-Canada Info)

Ahurissant. Il s’agit d’une flagrante démonstration de ce que dénonce le documentaire PSYWAR : lobbies, agences de relations publiques, privilèges et pots-de-vin, complicité des grands médias et propagande (à la Edward Bernays). S’il vous reste des illusions sur les partis politiques, c’est à voir avant de voter : https://thoughtmaybe.com/psywar/ . Si vous trouvez trop long, regardez la vidéo du message précédent - un film d'animation de 6:28 min.

Michael Parenti (historien, politologue et critique culturel américain; il a enseigné dans des universités américaines et étrangères) :

«Le réchauffement climatique agit déjà sur nous à grande vitesse et avec des effets rétroactifs peut-être irréversibles! Nous n'avons pas des éons ou des siècles ou plusieurs décennies devant nous. La plupart des gens en vie aujourd'hui n'ont même pas le luxe de se dire ‘après moi, le déluge’ parce qu’ils seront là pour en faire l'expérience. Et si vous pensez que ce sera ‘intéressant’ ou ‘excitant’, demandez aux survivants d’un tsunami ce qu'ils ont ressenti. En ce moment, l’instinct ploutocratique ‘d’accumuler, accumuler, accumuler' peut nous détruire tous une fois et pour toutes.»


«Les questions écologiques ne sont abordées que superficiellement par le système capitaliste. Les ploutocrates sont plus attachés à leur richesse qu’à la terre sur laquelle ils vivent, et plus préoccupés du sort de leurs fortunes que du sort de l'humanité. La crise écologique actuelle a été créée par une minorité au détriment de la majorité. Autrement dit, la lutte au sujet de l'environnement fait partie de la lutte des classes elle-même, un fait qui semble avoir échappé à de nombreux écologistes mais qui est bien compris par les ploutocrates – et c'est pourquoi ils s’emploient impitoyablement à ridiculiser et dénoncer les ‘éco-terroristes’ et les ‘Tree huggers’.» 

John Stauber (écrivain et conférencier, fondateur du Center for Media and Democracy) :

«Les cohortes d’agences publicitaires, de pirates, de lobbyistes et l’industrie des relations publiques (PR...) sont devenues une sorte d'armée d'occupation dans notre démocratie. Quand j'ai découvert la manière typique dont fonctionne l’industrie du PR, j’ai décidé de devenir activiste pour révéler notamment sa façon de manipuler le public et la presse pour contrecarrer les activistes qui défendent l'intérêt public.»

«À titre d’exemple, supposons que je sois propriétaire d’une industrie houillère. J’entends lancer une campagne destinée à convaincre le public américain que les émissions (qui accélèrent le réchauffement climatique) ne sont pas nocives car le réchauffement climatique signifie plus de dioxyde de carbone dans l'atmosphère et que celui-ci favorise la croissance des plantes. N'est-ce pas là la quintessence d'un bon environnement : plus de vert, plus de plantes en croissance? 
   C’est ridicule, absurde. Qui va croire ça? Seulement les détenteurs d’actions dans l'industrie houillère sans doute! Alors, l'industrie financera un groupe d'experts avec des connaissances scientifiques en environnement qui formera une société appelée Greening Earth Society. Et, ces personnes affirmeront sans sourciller : ‘Oui, en effet, un réchauffement climatique semble se produire, mais c'est une bonne chose; nous devrions bien l’accueillir’. 
   Et là, les gens réfléchiront et diront : ‘Vous savez, Greening Earth Society est sûrement un groupe environnemental. Ces gars-là ont un doctorat, ce sont des scientifiques, et je les écoute sur le réseau National Public Radio. Et ils m'assurent que le réchauffement climatique est vraiment une bonne chose pour nous’. Cette technique est efficace, car elle travaille habituellement par l'intermédiaire des médias. 
   Mais gardons-nous de sombrer dans le désespoir, même dans ces situations extrêmes. Il est important que les particuliers retirent leur pouvoir des mains des entreprises, qu’ils s’organisent pour élaborer une vraie démocratie et créent un système économique qui sera juste et durable sur le plan écologique aussi.»

-------
Notre indécrottable égocentrisme serait-il à la l’origine de nos systèmes outrageusement dépourvus d’équité et de compassion?

Au banquet de l’ego, personne ne quitte rassasié.

SUR L’ACTIVITÉ ÉGOCENTRIQUE
Chapitre XIX

La première et dernière liberté
Krishnamurti
Traduction de Carlo Suares 
Préface d’Aldous Huxley
Stock; 1954

(p. 232-137)

Nous nous rendons compte, pour la plupart, que toutes les formes possibles de persuasion et d’incitation nous sont offertes pour nous inciter à résister aux activités égocentriques. Les religions, avec leurs promesses, la menace de l’enfer et les condamnations de toutes sortes, essayent de détourner l’homme de cette constante activité engendrée par le centre du «moi». Comme elles n’y réussissent pas, les organisations politiques prennent leur suite. Là encore, les législations, de la plus simple à la plus complexe, emploient tous les moyens possibles de persuasion – jusqu’aux camps de concentration – pour briser la résistance que l’on pourrait opposer à leurs espoirs utopiques. Et pourtant nous persistons dans nos activités égocentriques, qui semblent être les seules que nous connaissons. S’il nous arrive d’y penser, nous essayons de les modifier, d’en changer le cours; mais il ne se produit pas une transformation fondamentale en nous qui mette radicalement fin à cette activité. Les personnes réfléchies s’en rendent compte et savent aussi qu’il ne peut pas y voir de bonheur tant que cette activité égocentrique ne s’arrête pas. La plupart d’entre nous prenons pour acquis l’idée que cette activité est naturelle et que les actions qui en résultent inévitablement ne peuvent être que modifiées, façonnées, contrôlées. Mais des personnes plus sérieuses et plus fermes dans leur détermination (je ne parle pas de sincérité : on peut être sincère dans l’illusion) doivent découvrir si, étant conscientes du processus total de l’activité égocentrique, il leur est possible d’aller au delà.
       Pour comprendre ce qu’est cette activité, il faut évidemment pouvoir l’examiner, la regarder, être conscient de tout son processus. On a une possibilité alors de la dissoudre. Mais pour en être totalement conscient, il faut avoir la ferme détermination de la regarder en face telle qu’elle est, sans l’interpréter, la modifier ou la condamner. Il nous faut être conscients de tout ce que nous sommes en train de faire, de toute l’activité qui surgit de l’état égocentrique. Une de nos plus grandes difficultés est que dès l’instant où nous sommes conscients de cette activité, nous voulons la façonner, ou la contrôler, ou la condamner, ou la modifier, de sorte que nous sommes rarement capables de la regarder directement. Et lorsque cela nous arrive, très peu d’entre nous savent ce qu’il convient de faire. 
       Nous voyons que les activités égocentriques sont nocives, destructrices; que toute forme d’identification, avec tel pays, tel groupe, tel désir; que la recherche d’un résultat ici ou dans l’au-delà; que la glorification d’une idée; que l’imitation d’un modèle de vertu, etc., sont essentiellement le fait de personnes égocentriques. Tous nos rapports avec la nature, avec nos semblables, avec les idées, sont le produit de cette activité. Sachant tout cela, que devons-nous faire? Toutes les activités de cette sorte doivent volontairement cesser, et cela sans contrainte intérieure ni influence extérieure. 
        S’il est vrai que nous sommes souvent conscients du caractère nocif de cette activité, le désordre qu’elle produit ne nous est perceptible que dans certaines directions, soit que nous le voyions chez autrui et pas en nous-mêmes, soit que, le constatant en nous au cours de nos rapports avec autrui, nous voulions transformer cette activité, lui substituer autre chose, la dépasser. Avant de pouvoir « traiter » ce processus, il est pourtant nécessaire de savoir comment il se produit. Il faut savoir regarder une chose pour pouvoir la comprendre et ce processus égocentrique doit être examiné dans tous ses registres, conscients et aussi inconscients : nous devons connaître ses directives conscientes mais aussi les mouvements égocentriques de nos mobiles inconscients et de nos intentions secrètes. 
       Je ne suis conscient de cette activité du « moi » que lorsque je suis en état d’opposition, lorsque la conscience est frustrée, lorsque le « moi » est désireux de parvenir à un résultat; ou encore lorsque cesse mon plaisir, une satisfaction. 
       L’esprit peut-il être libre de tout cela? (...) 
       Ce processus total de l’esprit ne peut être compris que dans nos relations avec la nature, avec les hommes, avec nos propres projections, avec tout ce qui nous entoure. La vie n’est que relations. Bien que celles-ci puissent être pénibles, nous ne pouvons pas les fuir au moyen de l’isolement, en devenant des ermites ou autrement : il n’y a pas de vie sans elles. Nos tentatives d’évasions ne sont que des indications de l’activité du moi. Mais sitôt que vous percevez tout ce processus en tant que conscience, que vous percevez tout ce tableau dans son ensemble (...). 
       Nous n’avons pas besoin de chercher la vérité. La vérité n’est pas un objet lointain : c’est la vérité en ce qui concerne notre esprit, en ce qui concerne ces activités, d’instant en instant. Si nous sommes conscients de cette « vérité-du-moment », notre perception libère une certaine conscience, ou dégage une certaine énergie, laquelle est intelligence, amour. Tant que l’esprit se sert de la conscience pour des activités du moi, il crée la durée avec ses misères, ses conflits, ses désordres et ses illusions. Ce n’est que lorsque l’esprit, comprenant ce processus total, s’arrête, que l’amour peut «être».

8 octobre 2015

Politique et stratégies de survie

En attendant de voir un changement politique un de ces jours, il faut adopter le métabolisme de la morue antarctique : elle entre dans un état dormant pour survivre aux hivers longs et rudes.

Retour sur le déversement d’eaux usées dans le fleuve

Crédit photo : Radio-Canada  

«Quand il se passe quelque chose d’important, le silence est un mensonge
~ A. M. Rosenthal

Nous savons que la manoeuvre est courante dans tous les cours d’eaux et lacs à la grandeur du pays, mais ce déversement colossal qui se fera en un temps record a soulevé un tollé qui a l’avantage de nous sensibiliser encore plus aux conséquences de ce type de pollution.

Nous avons eu droit à beaucoup d’avis d’experts – scientifiques et politiques : un mélange de vérités, de demi-vérités, de mensonges et de fabulations. Comment nous y retrouver?

«C’est quand même pas le Gange», disait stupidement Untel. Bien non, pas encore. 
Néanmoins, la prévention a bien meilleur goût!
Trouvons donc des moyens de prévenir, préférablement basés sur le gros bon sens.

L'écologiste et candidat du Parti Vert Daniel Green admet que le déversement doit être fait pour procéder aux travaux requis, mais il suggère une alternative moins radicale et plus sensée. Il mentionnait aussi que l’été très pluvieux a fait en sorte que le fleuve est déjà lourdement surchargé. «La Ville de Montréal aurait pu, par exemple, travailler au mois de février et déverser ces eaux usées quand il n'y a pas de migration de canards et d'autres oiseaux migrateurs, pas de chasseurs, de pêcheurs ou de plaisanciers sur le fleuve», indiquait M. Green en entrevue avec La Presse Canadienne.
     Extrait de son site :
«Nous ne pouvons que féliciter la ministre de l'Environnement de faire appliquer la Loi sur les Pêches. Cette loi s'applique sans aucun doute ici, et son objectif, de même que la mission de tous les ministres de l'environnement, consiste justement à protéger l'environnement. Ce projet avait été mal planifié et mal étudié, compte tenu de ses conséquences néfastes.
     Cela dit, nous demandons à la ministre Aglukkaq de collaborer avec le maire Coderre dans la réalisation justifiée des travaux de la chute à neige Riverside. Nous demandons à la ministre de rendre disponibles des terrains fédéraux vacants, particulièrement dans l'emprise des ponts Victoria et Champlain, pour y déposer la neige de l'hiver 2015-2016. Rappelons que le gouvernement fédéral est propriétaire de plusieurs vastes terrains à Montréal.
     Nous demandons également à la ministre d'autoriser un déversement très restreint en février prochain et limité à la partie de l'intercepteur sud-est (entre les ouvrages de surverse  Alepin (LaSalle) et Riverside (Vieux-Montréal) situé directement en amont de la zone des travaux dans le Vieux-Montréal  (chute à neige et structures vétustes dans cette partie de l’intercepteur. À cette date, les bactéries dans le rejet seront éliminées par le froid, le volume d’eaux usées à déverser de l'intercepteur sera très réduit (moins de 4 milliards de litre versus les 8 milliards prévus) -  il n'y a pas de surverse en hiver puisqu'il n'y a pas de pluie - et il n'y aura pas de présence humaine près du fleuve

http://www.equipedanielgreen.net/news/2015/10/6/dversement-de-lgout-de-montral-la-loi-enfin-applique-le-fdral-doit-maintenant-collaborer-avec-montral

Qui est responsable de l’éco-suicide?
Personne et tout le monde.

Ce clip mérite de faire le tour de la planète encore et encore... ne serait-ce que pour prendre conscience de nos incohérences individuelles et collectives. C’est plus facile via l’humour et l’autodérision... À VOIR, UN MUST!



Let's Pollute : Détruisons la planète dans la joie et la bonne humeur
Nominé aux Oscars du court-métrage d'animation 2011. «Un court-métrage satirique conçu dans le style des films éducatifs des années 50. Après un bref historique de la pollution, depuis la révolution industrielle jusqu’à maintenant, le film suit une famille nucléaire à travers une journée ordinaire de pollution. Le narrateur explique que la pollution est une partie essentielle de notre culture et contribue à la vigueur de notre économie. Il fait le lien entre le gaspillage, les habitudes égoïstes de consumérisme et leur allié : la grande entreprise. La perte de contrôle de la pollution de l'air, de l'eau et des terres illustrée par des scènes de destruction lamentable est ironiquement accompagnée de musique joyeuse tandis que le narrateur nous encourage à polluer davantage pour un avenir meilleur.» (Wiki)

Let’s Pollute (English version) : https://www.youtube.com/watch?v=uBAyvqWP-VI

Toutes ces choses impossibles à filtrer  

Les eaux dopées
Par Binh An Vu Van 
Québec Science, 31/03/2015

Les Québécois ont une drogue de prédilection : la cocaïne. Dans une ville de la taille de Montréal, il s’en consommerait environ 25 000 doses par jour, soit 15 doses par 1 000 habitants. Ces données ne proviennent pas des services d’enquête de la police. Elles ont été calculées par des chimistes et sont, par conséquent, beaucoup plus fiables. 
     Étudiant au baccalauréat en chimie à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), Nicolas Gilbert s’est immiscé dans le monde interlope de la consommation de drogues illicites armé d’un spectromètre de masse, un appareil de chimie analytique qui permet de détecter la présence d’à peu près n’importe quelle molécule dans un échantillon d’eau. Au sein de l’équipe d’André Lajeunesse, professeur au département de chimie-biochimie et physique de l’UQTR, et de Sébastien Sauvé, professeur au département de chimie de l’Université de Montréal, l’étudiant a entrepris d’analyser les eaux usées de deux villes québécoises (les chercheurs refusent de révéler lesquelles, pour ne pas nuire à l’image de ces municipalités). 
     Les «eaux usées», ce sont ces eaux provenant de nos toilettes, nos lavabos ou nos baignoires. Elles s’engouffrent dans les immenses canalisations du réseau d’égouts et cheminent vers une station d’épuration, où elles sont «nettoyées» dans la mesure du possible, avant d’être relâchées dans l’environnement – souvent, au Québec, quelque part le long du fleuve Saint-Laurent. 
     L’équipe d’André Lajeunesse a collecté des échantillons d’eaux usées juste avant qu’elles n’atteignent la station d’épuration. Pendant six mois, à raison d’une fois par semaine, les chercheurs ont mesuré la concentration d’une trentaine de molécules – produits pharmaceutiques, polluants ou autres. Dans la liste de ces substances figuraient trois drogues illicites : la cocaïne, l’ecstasy et le Fentanyl, ce dernier étant un médicament d’ordonnance de 80 à 100 fois plus puissant que la morphine, parfois détourné pour un usage récréatif
      La détection des résidus de drogues présents dans les urines des résidants des deux villes québécoises a révélé quelques faits inusités. Un exemple: alors que la consommation de la cocaïne est plutôt constante de jour en jour, celle de l’ecstasy augmente les week-ends.

Source : http://quebecscience.qc.ca/reportage_qs/Les-eaux-dopees 

Il n’y a pas que la dope évacuée par les urines qui voyage dans le fleuve. On retrouve aussi les ingrédients des pilules contraceptives qui affectent la reproduction des poissons, et peut-être la nôtre, puisqu’il est impossible de filtrer ces éléments. 

Les microbilles

Les microbilles, ce sont ces infimes particules de plastique que les entreprises mettent dans tout, des cosmétiques à la pâte dentifrice. Ces billes échappent à la plupart des systèmes de traitement de l'eau usée, et les scientifiques croient que ces éléments toxiques sont absorbés et s’accumulent dans les organes des poissons, des mammifères marins et des humains. Énorme, non? Les microbilles, bien que minuscules, sont au centre d’une histoire que certaines des plus grandes sociétés du monde ne veulent pas que les gens comme vous et moi sachent.
      Pendant des décennies, ces entreprises nous ont dit que nous étions responsables de la pollution au plastique, que c’était de notre faute, non pas la leur : «vous devriez recycler!», mais, malheureusement, les microbilles ont été conçues pour aller directement dans l'évier!

Comment expliquer la présence de polluants chimiques dans notre sang?

Jean-François Narbonne, auteur de Sang pour sang toxique : des substances aux effets inquiétants (Thierry Souccar Éditions) :

«Notre environnement est contaminé par de nombreuses substances qui se retrouvent dans les aliments que nous consommons, dans l’air que nous respirons, et finalement dans notre sang. Durant les 30 Glorieuses, des substances toxiques faiblement biodégradables et capables de s’accumuler dans les organismes vivants (PCB, pesticides organochlorés, dioxines…) ont été déversées massivement dans l’environnement. Des règlementations ont beau avoir été mises en place pour limiter leur dispersion dans la nature, on les retrouve encore dans le sang et les graisses des individus. Aujourd’hui, les progrès de la chimie on permis l’arrivée dans notre quotidien d’une multitude de nouveaux produits : peintures, détergents, parfums, cosmétiques, plastiques, revêtements anti-tâche, meubles traités aux retardateurs de flamme, insecticides… dont la fabrication et/ou l’utilisation relarguent des substances comme les phtalates, les parabènes, le bisphénol A, les retardateurs de flamme, les composés perfluorés. Or, les effets sur la santé de ces substances toxiques sont de plus en plus inquiétants.»

Une vidéo pour illustrer la pollution industrielle dans le ciel canadien 

Mise à jour le jeudi 8 octobre 2015 à 8 h 27 HAE 
Une vidéo produite par des scientifiques d'Environnement Canada démontre comment la pollution industrielle se répand dans l'atmosphère des Prairies, notamment en Alberta, avant de se déposer au sol.

http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/environnement/2015/10/08/001-alberta-gaz-petrole-charbon-pollution-dioxyde-souffre-vents-dispersion-zone-urbaine.shtml

-------

Tous les polluants sont transportés par l’eau et les vents.
Pas besoin d’être un Nobel de la Science pour le comprendre... 


Citations du jour :

«Ce qui est redoutable [...] c'est un pouvoir illimité commandé par un esprit borné. Il n'est pas de violence ni de crime qu'il ne faille craindre de mains vigoureuses au service d'une tête faible.» ~ Michel Tournier (Gilles & Jeanne)

«Il divisait les êtres en trois catégories : ceux qui préfèrent n'avoir rien à cacher plutôt que d'être obligés de mentir, ceux qui préfèrent mentir plutôt que de n'avoir rien à cacher, et ceux enfin qui aiment en même temps le mensonge et le secret.»
~ Albert Camus (La chute)

«Le mensonge est recyclable mais il n'est pas biodégradable.»
~ Serge Bouchard (De la fin du mâle, de l'emballage et autres lieux communs)

«Mensonge est un chemin bien court à celui qui s'en aide; mais la fosse est au bout où le menteur se précipite.» ~ Jacques Amyot (Le Bréviaire)

4 octobre 2015

On vocifère mais on laisse faire...


Pétrole et merde A MARI USQUE AD MARE, d'ouest en est, il semble que nous ne pourrons pas y échapper...

Alertes drapeaux bruns

Le fleuve Saint-Laurent ne mérite pas 1 milliard de dollars pour sauvegarder le peu de salubrité qu’il lui reste? Wow! Couper les coins ronds ne sauvera pas d'argent car à la fin il faudra débourser le double pour réparer les dégâts.

«Il n’y aura aucune conséquence notable», répètent les politiciens, comme si l’eau avait tout d’un coup cessé de transporter tout ce qu’on y déverse. On se moque de nous.

«Après avoir analysé la question durant deux jours, l'administration Coderre a tranché qu'elle n'avait pas d'autre choix que de maintenir sa décision d'aller de l'avant avec le déversement direct de huit milliards de litres d'eaux usées dans le fleuve Saint-Laurent durant sept jours cet automne. 
   Même si elle est incapable de chiffrer le niveau de contamination du fleuve, la Ville assure qu'il n'y aura aucun impact sur la qualité de l'eau potable des municipalités en aval de Montréal. Lors d'une présentation qui a duré une heure à l'hôtel de ville, fonctionnaires et élus sont toutefois restés muets sur l'impact qu'aurait le déversement sur la faune et la flore du Saint-Laurent. La pêche, la baignade et les activités nautiques sont toutefois interdites. «On tape sur les doigts des gens qui jettent des déchets aux abords de nos cours d'eau, a noté M. Traversy. Mais on va accepter que Montréal déverse 8 milliards de litres d'eaux usées dans le fleuve qui est notre patrimoine commun pour le Québec et une source importante d'approvisionnement en eau potable pour nos municipalités.» 
   M. Traversy rappelle que plusieurs villes situées le long du fleuve - Sorel-Tracy, Trois-Rivières, par exemple - ont exprimé des réserves quant à l'impact du projet de Montréal. Une experte de l'École Polythechnique a aussi prévenu que le débit du Saint-Laurent est insuffisant pour complètement dissoudre les déchets qui seront rejetés.»
(Journal La Presse)

Eaux usées de Montréal dans le fleuve : des effets dévastateurs

(Trois-Rivières) Normand Gariépy ne crie pas parce que les eaux usées de Montréal traverseront directement le lac Saint-Pierre pendant sept jours, à partir du 18 octobre, avec la bénédiction du ministre de l'Environnement. Il rageait, hier, parce que ça fait 25 ans que Montréal devrait désinfecter ses eaux usées et que son système actuel déborde régulièrement quand il pleut abondamment. Le déversement annoncé de sept jours, c'est une variation sur un même thème, estime-t-il. «Un peu de condoms, de serviettes sanitaires» dans le tas ne changera pas grand-chose au drame qui se joue déjà dans le fleuve, dit-il.
   Normand Gariépy, c'est celui qui avait obtenu de l'ONU qu'on décerne le titre enviable de Réserve mondiale de la Biosphère au lac Saint-Pierre, cet élargissement spectaculaire et fort précieux sur le plan faunique du fleuve Saint-Laurent.
   Le lac Saint-Pierre, est aussi reconnu comme site RAMSAR, un titre qui regroupe les milieux humides les plus importants du monde dans le but de les protéger et de les mettre en valeur. Malheureusement, le titre n'a pas valeur de loi.
   Ce précieux écosystème aquatique sera donc traversé de manière plus intensive que jamais par les coliformes fécaux et autres bactéries et virus de la Ville de Montréal apportés par l'urine et selles humaines à forte teneur en hormones et en médicaments que les gens évacuent dans les toilettes. (...) 
   Normand Gariépy estime qu'il faut «dénoncer l'écoeuranterie qui se poursuit. Les poissons du fleuve vivent dans la merde.»

http://www.lapresse.ca/le-nouvelliste/actualites/201510/02/01-4906142-eaux-usees-de-montreal-dans-le-fleuve-des-effets-devasteurs.php


Débordements d’eaux usées : Montréal doit minimiser et justifier la pollution du fleuve

Montréal, le 30 septembre 2015 – La population est en droit d’obtenir un minimum d’explications adéquates lorsque vient le temps d’autoriser des travaux qui occasionnent une pollution d’importance, tel le déversement d’eaux usées non traitées directement dans l’environnement. Les citoyens et usagers doivent alors être adéquatement alertés et des mesures sécuritaires doivent être mises en place.
   Dans le cas du débordement de 8 millions de mètres cubes d’eaux usées dans le fleuve Saint-Laurent, pendant au moins une semaine, la Ville a failli à la tâche en n’étant pas en mesure de donner des explications intelligibles. Selon la Fondation Rivières, tout indique que la Ville n’a pas tenté d’identifier des mesures pour réduire les impacts, tel un pompage temporaire des eaux, une conduite temporaire ou l’utilisation de méthode de construction particulières. Rien n’indique le coût de telles mesures de mitigation, ni d’ailleurs le coût qu’occasionnerait cette pollution, avec des eaux pouvant contenir des eaux industrielles fortement contaminées. Les lieux exacts des points de débordements et de la dispersion de la contamination demeurent également obscurs et confus.

Source :
http://eausecours.org/2015/09/communique-de-la-fondation-rivieres-debordements-deaux-usees-montreal-doit-minimiser-et-justifier-la-pollution-du-fleuve/

-------

Exportation de l’eau

Au Canada, personne ne se fait de soucis à propos de l’eau. Nous sommes convaincus que notre pays est richement doté de rivières et de lacs cristallins. Depuis des générations, on nous a inculqué que nos ressources en eaux étaient comme un puits sans fond. Or, ce puits n’est ni aussi profond ni aussi plein que nous le pensons. En vérité, le Canada, qui occupe 7 % des terres émergées de notre planète, possède 9 % de son eau renouvelable. Nous n’avons donc guère plus que notre juste part. Nous ne devons cependant pas nous y tromper. Environ 60 % de l’eau douce du Canada s’écoule vers le nord, alors que 90 % de notre population vit à moins de 300 kilomètres de notre frontière méridionale. En d’autres termes, même s’il y a beaucoup d’eau au Canada, la plus grande partie ne se trouve pas là où nous en avons besoin, dans les zones les plus peuplées de notre pays et, dans ces zones, là où elle est abondante, elle est en train de devenir rapidement polluée et inutilisable. À ce problème, il faut ajouter la sécheresse qui sévit dans certaines régions. 
   En bref, le Canada n’est pas richement pourvu en eau. Voilà pourquoi le gouvernement du Canada s’oppose énergiquement à l’exportation à grande échelle de notre eau. Une autre raison nous motive également : de telles exportations nécessiteraient qu’on détourne des rivières pour faire passer l’eau d’un bassin à un autre, ce qui aurait de terribles conséquences sur l’environnement et la société, surtout dans le Nord, où l’écologie est très fragile et où les cultures autochtones seraient très durement touchées. Nous devons gérer l’eau comme toutes les autres ressources naturelles importantes, avec prudence. Notre but doit être de l’utiliser aujourd’hui de telle façon que nos enfants et, après eux, leurs enfants puissent eux aussi avoir accès à une eau de bonne qualité. Mais surtout, nous devons prendre conscience de sa valeur.

Extrait de l’introduction à la Politique fédérale de l’eau Environnement Canada, 1987
Source : http://eausecours.org/2009/10/exportation-de-leau/

-------

Pipeline d'Enbridge : une décision biaisée et antidémocratique
Ajout de blogue par Patrick Bonin - 1 octobre, 2015 à 17:18

Hier en fin de journée, l’Office national de l’énergie (ONÉ) a donné le feu vert à Enbridge pour l’inversion et l‘augmentation du flux du pétrole qui circule dans son vieux pipeline ligne 9b. Grâce à la complaisance de l’ONÉ, Enbridge pourrait acheminer sous peu de grandes quantités de pétrole des sables bitumineux vers le Québec, soit près de 300 000 barils par jour en provenance de l’Ouest.

Une décision biaisée et antidémocratique
   La décision de l’ONÉ n’est malheureusement pas surprenante sachant que le gouvernement Harper a tout fait pour faciliter l’approbation des projets de pipelines nécessaire à l’expansion de la production de pétrole issu des sables bitumineux. 
   L’adoption du projet de loi mammouth C-38 et l’affaiblissement des protections environnementales par le gouvernement Harper ont rendu l’ONÉ plus biaisée et antidémocratique que jamais. Il importe de rappeler que C-38 a modifié, une panoplie de lois en lien avec l’environnement, dont la Loi de l’ONÉ. À ma connaissance, le pipeline 9b était le premier projet de pipeline à être évalué sous la nouvelle loi. La participation du public a donc été limitée comme jamais dans l’évaluation du projet par l’ONÉ et ce dernier a même refusé d’évaluer l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre (GES) qui sera générée par le projet d’Enbridge.

Suite :
http://www.greenpeace.org/canada/fr/blogue/Blogentry/pipeline-denbridge-une-dcision-biaise-et-anti/blog/54286/

Via : http://www.stopoleoduc.org/