«La croissance infinie est impossible dans une biosphère dont les ressources sont limitées et en déclin. Celles et ceux qui prétendent le contraire prônent la pensée magique. La lucidité scientifique impose notre réveil. Elle en appelle à une grande transition écologique de notre économie. (...) Quel est ce monde où la création de richesses s’appuie sur l’éradication de la vie? Nous sommes les dernières générations à pouvoir empêcher l’irréparable. Nous ne serons pas complices de l’implacable destruction de notre avenir. À ce stade de notre histoire, notre inaction est devenue le symptôme de notre échec moral.» (Extrait du manifeste)
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«Nous avons besoin de la nature, que nous y mettions le pied ou non. Il nous faut un refuge même si nous n'aurons peut-être jamais besoin d'y aller. Je n'irai peut-être jamais en Alaska, par exemple, mais je suis heureux que l'Alaska soit là. Nous avons besoin de pouvoir nous échapper aussi sûrement que nous avons besoin d'espoir; sans cette possibilité, la vie urbaine pousserait tous les hommes au crime ou à la drogue ou à la psychanalyse.» [On peut cocher, c'est fait...!]
«Un homme à pied, à cheval ou à vélo voit plus, sent plus et savoure plus de choses en un seul mile qu'un touriste à moteur en cent milles.»
~ Edward Abbey (1927-1989)
À la fin des années cinquante Edward Abbey travaille au Parc national des Arches, au coeur de l'Utah. Lorsqu'il y retourne une dizaine d'années plus tard, il constate que le «progrès» est passé par là : des sentiers caillouteux ont été goudronnés, des parkings aménagés, et des distributeurs automatiques de boissons gazeuses installés. «Tout système économique qui ne peut que ‘croître ou mourir’ est traître à tout ce qui est humain. L'esprit pionnier associé à la prise de possession et à la domestication de l'environnement détruit le monde. Et le pionnier appelle son oeuvre ‘civilisation’.»
«La plupart des choses dont je parle ont déjà disparu. Ce n'est pas un guide de voyage, c'est une élégie que je vous donne à lire. Un tombeau...»
Désert solitaire, Edward Abbey; traduction : Jacques Mailhos; Gallmeister, 2010
Une apologie de la vie sauvage du Sud-ouest étasunien, un pamphlet politique «vert», une exhortation à une remise en question de notre modèle économique, publié la première fois en 1968 (Desert Solitaire: A Season in the Wilderness). Nous n’avons pas ‘entendu’ le cri d’alarme et ne l’entendons toujours pas. «Ne vous découragez pas, conclut Abbey, le Christ aussi a échoué.»
Sentiment without action is the ruin of the soul. ~ Edward Abbey
Image : John Baustein
Le dernier livre d’Edward Abbey :
I picked up Abbey's final book again yesterday, "A Voice Crying in the Wilderness," written as he was dying, small, containing mostly one-liners plucked from his journals as a way of summation – by no means his greatest work.
On Philosophy, Religion and So Forth: "Whatever we cannot easily understand we call God; this saves much wear and tear on the brain tissues," and "Belief? What do I believe in? I believe in sun. In rock. In the dogma of the sun and the doctrine of the rock. ...
Life and Death and All That: "Men have never loved one another much, for reasons we can readily understand: Man is not a lovable animal." ...
On Writing, Etc.: "Our suicidal poets (Plath, Berryman, Lowell, Jarrell, et al.) spent too much of their lives inside rooms and classrooms when they should have been trudging up mountains, slogging through swamps, rowing down rivers. The indoor life is the next best thing to premature burial."
Music: "The best argument for Christianity is the Gregorian chant. Listening to that music, one can believe anything – while the music lasts."
On Nature: "I come more and more to the conclusion that wilderness, in America or anywhere else, is the only thing left that is worth saving."
Source: Frank D. Myers, Chariton, Iowa, United States (lucascountyan.blogspot.ca)
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