Nos amies les plantes, tome III
Encyclopédie des plantes
Par Daniele Manta et Diego Semoldi
Éditions Famot, Genève
Extraits de l’introduction, parution 1977 :
La plante est, pour l’homme, une garantie de survie. Tant que nous verrons à nos pieds des étendues de verdure, nous pourrons être rassurés et penser que la vie est encore possible sur terre. Nous ne voudrions pas nous trouver, devant le spectacle d’une planète à l’agonie. Souhaitons pouvoir disposer toujours d’un vallon fleuri où délasser notre âme et notre corps.
Nous avons oublié la Nature. Et cependant il suffirait d’aller la trouver, de passer une heure à contempler la vie mystérieuse d’un champ. Chaque brin d’herbe, chaque buisson a sa raison de vivre ou de mourir. Mességué dit vrai : nous nous sommes fait de fausses idées sur l’utilité ou la nocivité de certains êtres vivants : parlons des animaux, des plantes, des insectes. Entre bêtes et plantes existe une merveilleuse complicité. Efforçons-nous de ne pas la gâcher. Mességué écrit : « Nous nous conduisons à peu près sur la Terre que Dieu nous a donnée comme un éléphant dans le magasin de porcelaine, saccageant tout sur notre passage, alors que nous devrions veiller avec infiniment de tendresse à n’écraser ni le plus petit brin d’herbe, ni la plus timide fourmi. »
Combien de crimes commettons-nous dans la nature! Finalement, ils se retournent contre nous-mêmes, puisque nous faisons partie de la nature. Qu’avons-nous fait par exemple en débroussaillant les sous-bois? Nous avons tué des centaines de milliers de fourmis et d’insectes divers. Ce faisant, nous avons exterminé cette vaillante armée d’artisans et d’ouvriers qui assuraient l’ordre botanique. Voyez par exemple ce qui est arrivé au ver de terre : les Américains, après l’avoir persécuté et pourchassé, sont maintenant en train de le réhabiliter, créant de véritables usines pour son élevage.
Dans nos facultés de médecine, à côté de la chaire d’herboristerie et de phytothérapie, il devrait aussi y avoir une chaîne de phytosociologie. Parfaitement! Les plantes et les herbes sont organisées en classes sociales, avec une hiérarchie sociale, des privilèges, et probablement des injustices sociales; il ne serait pas étonnant de lire dans un journal de l’an 3815 après J.-C., une nouvelle du genre : « Accord conclu entre le syndicat des conifères et le syndicat des ombellifères ».
[…]
Les plantes ont une sensibilité, le saviez-vous? Cela est désormais prouvé scientifiquement. (…) Les savants parlent, en se référant à la sensibilité des plantes, d’une « aura » comparable à une sorte de champ magnétique produit avec plus ou moins d’intensité par la plante. (…) Comme cela arrive aussi entre êtres humains, il y a des plantes dotées d’une aura fortement rayonnante, et pour cela, d’une individualité, ou mieux d’une personnalité très forte. D’autres, au contraire, sont moins bien dotées. Ceci semblerait prouver que, comme il advient entre êtres humains et entre animaux, les plantes aussi sont sujettes aux sympathies et aux antipathies. (…)
La Nature ne finit jamais de nous émerveiller. Il suffit de savoir la regarder et la comprendre. (…)
Qu’arrive-t-il donc dans ce mystérieux laboratoire qu’est la terre, sous laquelle naît la vie?
Sous terre, à deux doigts de la surface, tout s’enchaîne mystérieusement, solidement. Dans la nature, rien ne se perd, rien n’est détruit car tout se transforme, et est rendu à la vie sous d’autres formes. Il y a de quoi rester stupéfait devant le miracle de la vie végétale. Nos installations industrielles pour la fabrication de simple ammoniac à partir de l’azote et de l’hydrogène ne résistent pas à la comparaison avec l’activité de ce microscopique bacille qui n’a besoin ni d’électricité à haute tension ni de très hautes températures. Nous voulons parler du Bacillus radicicola, doué d’une faculté peu commune : celle de se nourrir d’azote gazeux, comme nous respirons l’oxygène, et de l’utiliser pour fabriquer les substances albumineuses nécessaires à la construction d’un nouveau protoplasma cellulaire.
Micro-organismes, plantes, animaux, hommes sont liés et dépendent étroitement les uns des autres en un équilibre miraculeux. C’est celui qu’on désigne de nos jours, en sacrifiant à la mode, par l’expression « d’équilibre écologique ». Un beau jour, sur quelques mètres carrés de champ où, à quelques pas sous terre s’élabore la vie… -- et même, il faudrait dire « se ré-élabore la vie… -- …un beau jour, disions-nous, arrive un bulldozer conduit par un être humain. La machine creuse, retourne, jette dans un effrayant désordre ce merveilleux équilibre. Personne ne s’est aperçu de rien. Un coin de nature a été saccagé et violé. Passe un promeneur qui, sur ce massacre, jette un œil distrait et continue tout aussi distraitement son chemin. Pour lui, il ne s’est rien passé. Et pourtant, ce monde dans lequel il vit n’est plus comme avant.
Oui, il faut que nous apprenions à regarder la nature, et surtout pour accepter d’en être complice. Nous sommes tous dans la même barque du destin. On a tué une violette? C’est un peu de nous-mêmes qu’on a tué. Ce chansonnier a raison quand il affirme que « l’important, c’est la rose »…
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Nous n’avons rien compris. Le style de vie à la Mad Men s’éternise.
Dans des messages récents il était question de croissance/décroissance, et je disais que «le temps était venu de choisir»
Ça?
Ou ça?
Car bientôt à la soupe populaire nous irons tous quêter notre potage aux carottes de pétrole et crottes de schiste (humour noir…).
Blog de sensibilisation et revue de presse : http://lesamisdurichelieu.blogspot.ca/
Terminons sur une note réjouissante : certains ont déjà choisi.
Jean-Martin Fortier a choisi de devenir jardinier-maraîcher et d’en faire son gagne-vie. Il disait dans une interview qu’il déteste les bulldozers et qu’il n’en utilise aucun.
Le maraîchage sur petite surface
http://lejardiniermaraicher.com/
Depuis quelques années déjà, beaucoup de gens s’intéressent aux méthodes de maraîchage sur petite surface que nous avons développées aux Jardins de la Grelinette. La rentabilité et la dimension de notre micro-ferme semblent inspirer plusieurs d’entre vous à démarrer leur propre projet d'agriculture écologique. Voici donc, au meilleur de ma connaissance, différentes ressources et conseils qui traitent de maraîchages biologiques ainsi que plus d’informations au sujet des équipements et outils que nous utilisons dans nos jardins. Je vous invite également à vous abonner au blogue pour rester en contact de mes trouvailles, recherches et trucs sur comment cultiver son jardin pour en vivre.
Parcours :
« En 2000, après mes études universitaires à l’école de l’environnement de l’université McGill à Montréal, j’ai entrepris un séjour à l’étranger de deux années, qui en fin de compte, m’aura initié au métier de jardinier-maraîcher. Depuis ce temps, mon seul travail rémunéré est de faire pousser des légumes biologiques et de les vendre directement à des consommateurs solidaires et désireux de se nourrir localement. En 2005, après avoir jardiné comme salarié et à mon compte sur une terre louée, je me suis établi de façon définitive sur un site de quatre hectares localisé à Saint-Armand, au sud du Québec. À l’installation de mes nouveaux jardins, j’ai appliqué le savoir-faire que j’avais acquis en maraîchage diversifié et en permaculture pour faire de notre micro-ferme, un lieu de très haute productivité maraîchère sur une surface cultivée de moins d’un hectare. Le nom qui a été donné à l’entreprise et au site est la Grelinette, l’outil-symbole par excellence du travail manuel et efficace en jardinage écologique. Vous trouverez plus d’informations sur la ferme, notre projet d’ASC et sur la possibilité d’effectuer un stage dans nos jardins en visitant le www.lagrelinette.com »
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