24 juillet 2023

Servitude et obscurantisme religieux

La guerre est déclarée entre scandinaves et musulmans. L'Irak et l'Iran s'en prennent à la Suède et au Danemark. Une histoire de profanation de Coran. Les intégristes musulmans multiplient les manifestations, scandant «Non au diable, oui au Coran!»

«Une foule, c'est quoi? c'est rien, des pécores inoffensives si on leur cause yeux dans les yeux. Mais mis ensemble, presque collés les uns sur les autres, dans l'odeur des corps, de la transpiration, des haleines, la contemplation des visages, à l'affût du moindre mot, juste ou pas, ça devient de la dynamite, une machine infernale, une soupière à vapeur prête à péter à la gueule si jamais on la touche.» ~ Philippe Claudel (Les âmes grises, Stock 2003)

Les religions servent à esclavager leurs fidèles en les empêchant de penser par eux-mêmes. Bonaparte disait aussi que la religion empêchait les pauvres de tuer les riches…

Le propre de plusieurs religions traditionnelles est de damner ou de condamner, de restreindre au maximum les droits et libertés de leurs adeptes, voire de les emprisonner et de les tuer s’ils dérogent de leurs dogmes. La police de la religion et le spectre de la charia sont toujours dans le décor des dictatures islamiques.

Islam chiite ou islam sunnite, du pareil au même. Et je suis persuadée que, comme en Arabie saoudite et en Égypte, en Iran et en Irak il est défendu de se déclarer athée sous peine de graves représailles – fouet, lapidation, incarcération, voire, mort. Les querelles entre chiisme et sunnisme tiennent moins du différend religieux que d’un conflit politique entre deux modèles, deux ensembles géopolitiques.  

Dans les États islamiques, on ne prend pas le port du voile à la légère ni quoi que ce soit qui touche de près ou de loin à la religion d’État. Tandis qu'au Québec les musulmanes revendiquent le droit de porter leur voile au sein de la fonction publique, incluant les écoles, les femmes coincées dans des dictatures islamiques pures et dures militent avec détermination pour avoir le droit de ne pas porter de voile. (À vous d’élucider ce paradoxe...)

«En religion et en politique, les croyances et les convictions des gens sont presque toujours obtenues de seconde main, sans examen, par des autorités qui n'ont pas elles-mêmes examiné les questions en cause, mais qui les ont obtenues de seconde main auprès d'autres personnes non examinatrices dont les opinions à ce sujet ne valaient pas un clou de laiton.» (The Autobiography of Mark Twain)

En passant, si un occidental souille ou brûle une bible, il ne sera pas arrêté, torturé, lapidé, incarcéré ou assassiné! On a le droit d'être athée et de ne pas aimer les prescriptions d'origine religieuse, quelle que soit la confession.  


"Si tu ne crois pas en Dieu, tu vas souffrir et brûler en enfer pour l'éternité." 

La violence n'est pas toujours nécessairement physique. 

19 juillet 2023

Les oubliés des grands feux de forêt

«Si tu ne t'occupes pas de la nature, la nature s'occupera de toi.» On a l'impression d'être dans la deuxième partie de l'adage…

Il y a sûrement des complotistes assez tordus pour prétendre que ces feux sont l'oeuvre de l'élite et des gouvernements pour nous faire croire aux changements climatiques!!!


À chaque année quand arrive la saison des feux de forêts je publie ce poème de l'écrivaine Élyane Rejony. Tout comme elle, je suis bouleversée en imaginant la panique et la souffrance qu'éprouvent les animaux. C'est tout le vivant qui brûle, la flore, les insectes, les oiseaux, les petits et grands mammifères, le bétail prisonnier des étables, les animaux domestiques et de compagnie…

Cette année, au début, la SOPFEU (Société de protection des forêts contre le feu) avait évoqué la possibilité qu'une majorité des incendies avaient été déclenchés à cause de la négligence des randonneurs ou des campeurs. La Société demandait aux gens depuis le mois de mai de s'abstenir d'aller en forêt. Les Québécois sont bornés et têtus pour ne pas dire carrément stupides. Incapables de se priver d'un feu de camp. En cas d'interdiction, ce sont pourtant des infractions criminelles.

Les directives étaient claires pour l'ensemble des régions du Québec :

• Interdiction de fumer en forêt

• Interdiction de faire des feux à ciel ouvert (en forêt ou à proximité)

• Éviter de circuler et de pratiquer des activités en forêt

• Foyers extérieurs : Optez pour un foyer muni d’un pare-étincelles (disposez le foyer sur un pavé ou sur un sol dégagé en terre battue, en sable ou en gravier. Installez votre foyer à au moins trois mètres de la propriété ou d’une construction potentiellement inflammable (ex : clôture, gazebo, abri, cabanon, etc.). Ne laissez jamais le feu sans surveillance. Éteignez complètement votre feu avant de quitter. N’oubliez pas que les cendres peuvent rester chaudes jusqu’à sept jours. Assurez-vous qu’elles soient bien refroidies avant de les jeter.)

https://sopfeu.qc.ca/organisation/

ASTUCE : où que vous marchiez dehors, si vous fumez, apportez un gobelet à café avec couvercle, mettez-y de l'eau et éteignez vos cigarettes dedans. Je fumais quand j'étais jeune et c'est ce que nous faisions. Simple et efficace! 

BILAN : plus de 10 millions d'hectares de forêts boréales sont partis en fumée au Canada, d'un océan à l'autre. 

Des flammes d'un océan à l'autre : le Canada a franchi le seuil de 10 millions d'hectares de forêt partis en fumée cette année alors que les incendies continuent de faire rage dans presque toutes les provinces et tous les territoires, à l'exception du Nouveau-Brunswick, de l'Île-du-Prince-Édouard et du Nunavut. Selon le Centre interservices des feux de forêt du Canada (CIFFC), près de 900 brasiers faisaient rage au pays en date de vendredi, en légère hausse par rapport au bilan précédent.  

Radio-Canada

Le Québec est actuellement aux prises avec le plus important brasier de l’histoire de la province. Le titanesque incendie, qui dévore depuis quelque temps la forêt boréale, à l’est de la Baie-James, s’étendrait désormais sur une superficie de 1 041 769 hectares, soit presque la taille de la Montérégie.

https://www.msn.com/fr-ca/actualites/quebec-canada/le-plus-grand-brasier-de-l-histoire-du-qu%C3%A9bec-fait-rage-dans-la-for%C3%AAt-bor%C3%A9ale/ar-AA1dUG0D?ocid=mailsignout&pc=U591&cvid=180f7ac6da464bc78d0d5cf9448059ad&ei=30

~~~

Bravo au système de justice de la Nouvelle-Écosse qui applique la loi :

Une femme écope d’une amende de 29 000 $ pour un feu extérieur pendant l’interdiction en N.-É.

Une femme de Lantz, une municipalité située à environ 50 kilomètres au nord d'Halifax, a été condamnée à payer une amende de près de 29 000 $ pour avoir allumé un feu en plein air sans surveillance au moment où l'interdiction de brûlage est en vigueur dans l'ensemble de la province.

     Le caporal Chris Marshall, de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), indique que des agents se sont rendus sur les lieux d'une propriété privée où brûlait un feu à ciel ouvert vendredi après-midi.

     Ils y ont constaté qu'un feu non surveillé brûlait dans un foyer et ont utilisé un tuyau d'arrosage pour éteindre les flammes.

     Ils ont remis à une femme qui habite la maison construite sur cette propriété une contravention pour avoir allumé un feu à moins de 1000 pieds des bois pendant une interdiction de feu, ce qui entraîne une amende de 28 872,50 $.

     Pendant ce temps, les autorités affirment que le plus grand feu de forêt de l'histoire de la Nouvelle-Écosse continue de brûler sans être maîtrisé samedi mais qu'il ne se propage plus.

     Le ministère provincial des Ressources naturelles et des Énergies renouvelables indique qu'environ 130 pompiers s'efforcent d'éteindre cet incendie de 234 kilomètres carrés qui a débuté le 27 mai près du lac Barrington, dans le comté de Shelburne.

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1986896/feux-nouvelle-ecosse-amende-interdiction


Poème de l'écrivaine Élyane Rejony

Introduction :

(…) Je pense beaucoup à ces gens morts, poursuivis par les flammes, sans issue. Je pense à ces gens qui ont vu brûler leur maison. À ceux qui ont eu très peur, qui s'en sont sortis, qui ont abandonné leur véhicule pour fuir. La douleur humaine se partage «naturellement», surtout lorsqu'elle est servie en spectacle sur un plateau au moment de l'apéritif.

Je crois que l'empathie réelle ne doit pas se contenter de notre anthropocentrisme culturel. Mes pensées empathiques se tournent aussi vers les êtres les plus humbles, les plus oubliés. Les animaux souffrent autant que nous en brûlant. Je pense à leur détresse et à leur douleur : comme nous ils ont peur, ils essaient de fuir mais parfois ils sont attachés ou enfermés. Et ils ont mal, et ils hurlent, comme les humains qui se consument.

On nous parlera peut-être, en passant, des milliers de «bêtes» qui rapportent de l'argent (et encore), et je comprends bien l'intérêt légitime des hommes.

Dans notre monde où la sensiblerie est bien plus vilipendée que le cynisme ou la cruauté, il ne me paraîtrait pas superflu d'évoquer, en passant, le fait que de nombreux êtres vivants sont morts dans les incendies. Juste pour rappeler que les êtres humains ne sont pas les seuls êtres vivants de la planète. Mais que vaut un être vivant s'il n'est pas un humain ? Rien du tout. Notre société se moque déjà de la vie humaine, alors pensez, les animaux…

On nous répète en boucle que la prise de conscience écologique avance, que l'humain comprend enfin l'importance du reste de la nature en dehors de lui. L'environnement, les biotopes, la faune, la flore…Tu parles !

Mon avis de poète paraîtra peut-être étrange à ceux qui oublient que les animaux ont un cerveau, un système nerveux, et qu'ils souffrent, qu'ils ont peur, comme nous. Dans le regard éperdu d'un chien ou d'un chat recueilli, on peut lire la reconnaissance et l'affection, que l'on ne voit d'ailleurs pas briller dans les yeux de tous les humains. Alors?

Les poètes sont là pour faire penser à ce qui s'oublie facilement. Je n'aime ni le racisme, ni le sexisme, ni l'espécisme.

J'ai écrit, il y a des années, ce petit texte, pour ne pas oublier les détails «inutiles».

FLAMMES

Incendies en Catalogne en juillet 2012  / Samedi, 4 août 2012 

Dans le grand incendie des collines, dévoreur de sève et de sang,

Sous les hurlements sauvages du feu

personne n'entend

crépiter les souris, les musaraignes au fin minois,

brûler vivants les petits lézards, les orvets et les salamandres,

les biches, les marcassins, les blaireaux, les furets,

s'étouffer les oisillons au nid,

craquer les tortues calcinées, les fourmis consumées,

les coccinelles carbonisées,

Suffoquer les petits lapins épouvantés dans leur abri,

personne n'entend

Milliers de victimes minuscules,

vivantes, muettes

Humbles vies palpitantes d'espoir

comme nous,

effacées du monde sans ménagement

effacées de la vie

et du monde vivant

sans empathie

oubliées des journalistes et des bilans

niées

effacées

ignorées des braves gens.

Braves gens.

D'après les premières enquêtes, le feu serait parti d'un mégot … Un mégot. Un humain serait donc responsable du désastre. Mas il a droit, lui, par sa seule nature d'humain, à l'empathie humaine. Pourtant les animaux, que nous méprisons officiellement, puisqu'ils n'ont juridiquement que le statut d'objet, ne jettent jamais de mégot.

~~~

Faim, intoxication, brûlures, et mort par le feu, voilà le sort des oubliés.

MOURIR BRÛLÉ

Description scientifique

Tout dépend de la taille du bûcher : si l'on vous précipite dans un grand bûcher avec de gros rondins, vous mourrez sûrement avant que les flammes ne vous touchent, empoisonné au monoxyde de carbone; la mort en soi n'est pas douloureuse. Si le bûcher est petit et mal alimenté, vous pouvez d'abord mourir d'hypovolémie (en gros votre corps se vide de ses fluides, notamment le plasma sanguin en voulant "traiter" les brûlures) ou tout simplement d'une "décomposition thermique" lors de laquelle la chaleur provoque la rupture des molécules.  

Description sous hypnose

Cette description rejoint celle d’une personne en état d'hypnose. Un psychiatre d’Oxford a fait de nombreuses recherches sur le sujet avec des personnes capables de se projeter sous hypnose dans le corps d'une personne en proie aux flammes. Il fut critiqué pour son attitude non scientifique car l’hypnose n'avait pas la cote. En 1962, lors d’une session, une femme a décrit la mort par le feu avec une précision stupéfiante :

     «Je ne savais pas qu’on saignait quand on meurt par le feu. Je pensais que le sang s’asséchait tout d’un coup dans cette effroyable chaleur. Mais je me suis mise à saigner abondamment. Le sang se répandait à flots en sifflant dans les flammes. Le pire était mes yeux. … J’ai essayé de fermer les paupières, mais je n’y suis pas parvenue. Alors les flammes ont commencé à m’arracher les yeux avec leurs doigts infernaux…»