11 août 2017

Du mauvais côté de la clôture

Photo: Susan Walsh. Democratic underground.com – March 2, 2014. Youth activists held a rally on Sunday outside of the White House demanding President Obama to stop construction of the proposed Keystone XL pipeline that would carry tar sands south across the country from Alberta, Canada to Texas. About 1,000 were expected to turn out for the protest, many of them university students. An estimated 300 people locked themselves to the White House fence before being arrested by security. The protest comes just days after a report from the State Department’s Inspector General found that there was no conflict of interest in the fact that the contractor hired to write an Environmental Impact Statement on the pipeline also worked for major oil companies involved in its construction. Updated: Rally organizers peg the number arrested at around 400. Buses were brought in to cart away those who’d been arrested. 

La lutte contre les pipelines de TransCanada et Trans Mountain se poursuit. C’est le genre de problème qu’on ne peut pas résoudre en étant «moitié-moitié», c.-à-d. à la fois pour et contre. Or c’est l’attitude du gouvernement libéral (1). On ne peut pas réduire notre impact environnemental tout en continuant d’extraire, de vendre et de faire circuler de plus en plus de pétrole brut d’ouest en est, du nord au sud et outre-mer. On ne peut pas prétendre respecter les propriétaires agricoles ni les Premières nations tout en détruisant leurs terres et en les expropriant pour installer des sites d’exploitation pétrolière, forestière et minière, et des pipelines (2).

Du côté de l’océan atlantique –

Dix baleines noires mortes en un mois. Les animaux (terrestres et marins) sont le baromètre de la pollution et du déclin généralisé des espaces naturels. Les baleines noires nous envoient un gros message, mais nous souffrons de myopie environnementale. Ne nous décourageons pas. Nous pourrons bientôt célébrer notre large contribution à leur extinction et nous péter les bretelles en prenant des selfies avec les derniers spécimens en arrière-plan, une larme au coin de l’oeil...

Du côté de l’océan pacifique –
La Colombie-Britannique veut contester Trans Mountain en cour
11 août 2017 | La Presse canadienne | Canada

Vancouver Le gouvernement de la Colombie-Britannique souhaite se joindre à la contestation judiciaire du projet d’expansion de l’oléoduc Trans Mountain, entre l’Alberta et la côte ouest.

Le gouvernement néodémocrate, élu en mai, a demandé au juge à la retraite Thomas Berger de le conseiller sur la marche à suivre pour obtenir la qualité d’intervenant dans la contestation judiciaire de l’approbation donnée par le gouvernement fédéral de Justin Trudeau, l’automne dernier. Les néodémocrates de la Colombie-Britannique se sont toujours opposés au projet, alors que le précédent gouvernement libéral de Christy Clark l’avait approuvé plus tôt cette année.
    Le projet de 7,4 milliards de Trans Mountain, filiale de Kinder Morgan Canada, triplerait la capacité de l’oléoduc qui achemine déjà le pétrole des sables bitumineux albertains d’Edmonton jusqu’à Burnaby, près de Vancouver. Cet accroissement du débit multiplierait aussi par sept le nombre de navires pétroliers qui mouilleraient dans la grande région de Vancouver.
   Ottawa a rejeté en novembre 2016 le controversé projet d’oléoduc Northern Gateway, d’Enbridge, qui devait se rendre jusqu’au nord-ouest de la Colombie-Britannique, mais il a approuvé le projet de Trans Mountain. Le gouvernement Trudeau a par ailleurs donné son feu vert au prolongement de la canalisation 3 d’Enbridge entre l’Alberta et le Wisconsin.
    Le nouveau premier ministre de la Colombie-Britannique, John Horgan, avait promis en campagne électorale, au printemps dernier, qu’il utiliserait « tous les moyens à sa disposition » afin de stopper le projet Trans Mountain. Plusieurs communautés des Premières Nations et certaines municipalités contestent déjà le projet devant les tribunaux.
    Trans Mountain espère que le projet se mettra en branle en septembre, mais le ministre de l’Environnement de la Colombie-Britannique, George Heyman, a rappelé que la province avait approuvé jusqu’ici seulement trois des huit plans de gestion environnementale qui permettraient à Trans Mountain de lancer les travaux.


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(1) Il doit être très difficile de dire «non» aux frères Koch quand on mange dans leurs mains. Leur empire regroupe une multitude de grandes entreprises qui produisent et utilisent les énergies fossiles dans tous les pays du monde. C’est pas rien!

À la tête de la pyramide. Les sables bitumineux albertains transitent déjà vers les États-Unis depuis longtemps. Pourquoi un shortcut? D’abord on veut faire passer le transit de 590 000 à 830 000 barils par jour et pouvoir l’acheminer plus rapidement vers les raffineries du Golf du Mexique. Les frères Koch sont les investisseurs majoritaires du site d’extraction de l’Alberta, et le brut canadien leur coûte moins cher que le brut vénézuélien. Une fois le brut raffiné au Texas, l’entreprise vendra son gaz, non pas aux États-Unis, mais à l’étranger. Ce qui indique clairement qu’il ne s’agit pas de «réduire la dépendance aux importations de pétrole de l’étranger» comme elle le prétend, mais bien d’augmenter les profits de ses pétrolières. Charles et David Koch empochent chacun autour de 1,8 millions de dollars par heure (13 millions par jour), et luttent contre la protection de l’environnement à grand renfort de désinformation et de faits alternatifs (mensonges) sur le réchauffement climatique (statistiques 2016).
   Bon, vu leur âge avancé, ils vont bien finir par mourir un jour. Mais cela ne règlera pas notre problème car ils ont préparé une imposante relève à travers les écoles et les universités qu'ils subventionnent.

Le journaliste Lee Fang enquête depuis longtemps sur les activités de l’empire Koch et ses quelque 450 think tanks d'Atlas Network répandus sur trois continents; le but est de promouvoir le mouvement libertarien, le néolibéralisme à la Thatcher/Reagan et de détruire toute initiative socialiste dans les pays où ils ont mainmise avec l'appui des gouvernements :  
   Sphere of Influence: How American Libertarians Are Remaking Latin American Politics Before ending the interview, Chafuen intimated that there was more to come: more think tanks, more efforts to overturn leftist governments, and more Atlas devotees and alumni elevated to the highest levels of government the world over. “The work is ongoing,” he said.

Voici un portrait sans édulcorant de Justin Trudeau par Bill McKibben. L’écrivain et conférencier reconnu mondialement est un farouche opposant au Keystone Excel Pipeline.

Stop swooning over Justin Trudeau. The man is a disaster for the planet.
By Bill McKibben | The Guardian April 17, 2017

Donald Trump is so spectacularly horrible that it’s hard to look away – especially now that he’s discovered bombs. But precisely because everyone’s staring gape-mouthed in his direction, other world leaders are able to get away with almost anything. Don’t believe me? Look one country north, at Justin Trudeau.
   Look all you want, in fact – he sure is cute, the planet’s only sovereign leader who appears to have recently quit a boy band. And he’s mastered so beautifully the politics of inclusion: compassionate to immigrants, insistent on including women at every level of government. Give him great credit where it’s deserved: in lots of ways he’s the anti-Trump, and it’s no wonder Canadians swooned when he took over.
   But when it comes to the defining issue of our day, climate change, he’s a brother to the old orange guy in Washington.
   Not rhetorically: Trudeau says all the right things, over and over. He’s got no Scott Pruitts in his cabinet: everyone who works for him says the right things. Indeed, they specialize in getting others to say them too – it was Canadian diplomats, and the country’s environment minister, Catherine McKenna, who pushed at the Paris climate talks for a tougher-than-expected goal: holding the planet’s rise in temperature to 1.5C  (2.7F).
   But those words are meaningless if you keep digging up more carbon and selling it to people to burn, and that’s exactly what Trudeau is doing. He’s hard at work pushing for new pipelines through Canada and the US to carry yet more oil out of Alberta’s tar sands, which is one of the greatest climate disasters on the planet. [...


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(2) La notion de propriété privée est une illusion. Si quelqu’un se trouve sur le trajet d’un oléoduc, en vertu de la clause d’expropriation administrative pour cause d’utilité publique, il devra céder le passage. Cette manœuvre est élastique et sert généralement les intérêts privés des grandes compagnies.

Expropriation administrative pour cause d'utilité publique. Quelle saloperie.

Cette semaine, TransCanada défendait, devant une Commission, le parcours de l’oléoduc Keystone XL au Nebraska. Des opposants ont présenté leurs objections. J’en ai écouté un bout  en direct mercredi sur CBC. En fait, c’est complètement inutile puisque personne n’empêchera TransCanada de creuser. Les cinq membres élus de la Commission comptent quatre républicains et un démocrate qui devront soit approuver ou rejeter le parcours d’ici le 23 novembre prochain.
   Mais des agriculteurs ont décidé de leur barrer le chemin coûte que coûte en installant des panneaux solaires sur le parcours. Génial.

KXLP Nebraska – Ranchers Fight Keystone XL Pipeline by Building Solar Panels in Its Path

It's one of several creative protests against pipeline companies trying to use eminent domain to take private land.

By Phil McKenna | Inside Climate News | July 11, 2017

After years of battling Canadian pipeline giant TransCanada over the controversial Keystone XL pipeline, Nebraska rancher Bob Allpress is taking an unusual step to protect land that has been in his family since 1886.
   In the coming weeks, Allpress plans to install solar panels in the middle of a 1.5-mile long strip of land, a proposed pipeline route that bisects his 900-acre ranch and that TransCanada has threatened to take by force through a legal process known as eminent domain.
   "Not only would they have to invoke eminent domain against us, they would have to tear down solar panels that provide good clean power back to the grid and jobs for the people who build them," Allpress said. [...]
   "It's critical when we are fighting a project like KXL to show the kind of energy we would like to see," said Jane Kleeb, a Nebraska resident and president of Bold Alliance, one of several environmental and Native advocacy groups behind the project.
   TransCanada declined to comment.
   Though largely symbolic each installation would consist of roughly 10 panels the solar projects provide a clean energy alternative that doesn't require land seizure or pose a risk to the environment.
   “These solar projects don’t use eminent domain for private gain and don’t risk our water,” Kleeb said.
   Eminent domain allows the government or private companies to take land from reluctant owners who are paid fair market value. The proposed project must benefit the public; something that landowners and environmental advocates argue is not the case with Keystone XL. [...]

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