17 octobre 2012

Mémoire d’Alzheimer


Vous souvenez-vous de tout ce que vous avez oublié?
 
Les numéros de téléphone de vos amis, les dates importantes, etc. Ont-ils disparu de votre mémoire interne? Avez-vous besoin de bips sonores pour vous rappeler des rendez-vous importants? Comptez-vous sur vos doigts si vous n’avez pas de calculatrice i-Pad? Sauriez-vous réciter un poème par cœur? Votre mémoire est dans votre téléphone intelligent?
 
On dit qu’en ce moment, il y a plus de téléphones intelligents que d’humains (intelligents?).  :-)  
 
Nous ne faisons plus travailler notre mémoire, alors elle risque de s’atrophier, tout comme le corps qui ne bouge pas. On peut bien nous prédire que la maladie d’Alzheimer touchera de plus en plus de gens avant qu’ils n’atteignent un âge vénérable
 
Et, parlant d’âge vénérable, je relisais récemment L’étranger d’Albert Camus. Dans mon jeune temps, ce livre était à l’index, incroyable, non?! Quoiqu’il en soit, ça faisait très longtemps que je ne l’avais pas relu. C’est fou comme certains détails qui nous échappent à un moment nous accrochent à un autre.
 
Telle cette description réaliste, froide et crue :
«… C’est à ce moment que les amis de maman sont entrés. Ils étaient en tout une dizaine, et ils glissaient en silence dans cette lumière aveuglante. Ils se sont assis sans qu’aucune chaise grinçât. Je les voyais comme je n’ai jamais vu personne et pas un détail de leurs visages ou de leurs habits ne m’échappait. Pourtant je ne les entendais pas et j’avais à croire à leur réalité. Presque toutes les femmes portaient un tablier et le cordon qui les serrait à la taille faisait encore ressortir leur ventre bombé. Je n’avais encore jamais remarqué à quel point les vieilles femmes pouvaient avoir du ventre. Les hommes étaient presque tous très maigres et tenaient des cannes. Ce qui me frappait dans leurs visages, c’est que je ne voyais pas leurs yeux, mais seulement une lueur sans éclat au milieu d’un nid de rides. Lorsqu’ils se sont assis, la plupart m’ont regardé et ont hoché la tête avec gêne, les lèvres toutes mangées par leur bouche sans dents, sans que je puisse savoir s’ils me saluaient ou s’il s’agissait d’un tic. Je crois qu’ils me saluaient. C’est à ce moment que je me suis aperçu qu’ils étaient tous assis en face de moi à dodeliner de la tête, autour du concierge. J’ai eu un moment l’impression ridicule qu’ils étaient là pour me juger. ()
      À présent c’était le silence de tous ces gens qui m’était pénible. De temps en temps seulement, j’entendais un bruit singulier et je ne pouvais comprendre ce qu’il était. À la longue, j’ai fini par deviner que quelques-uns d’entre les vieillards suçaient l’intérieur de leurs joues et laissaient échapper ces clappements bizarres. Ils ne s’en apercevaient pas tant ils étaient absorbés dans leurs pensées. J’avais même l’impression que cette morte, couchée au milieu d’eux, ne signifiait rien à leurs yeux. Mais je crois maintenant que c’était une impression fausse.»
 
Brrrrr. Publié en 1942. Mais, voilà qu’aujourd’hui, c’est pire! Il n’y a même plus de «lueur sans éclat» dans le regard des vieillards et malades, dopés à l’extrême, prisonniers de leur confusion et de leur démence, qu’on voit dans les centres d’hébergement.
 
Le droit de choisir de mourir conformément à ses valeurs de liberté et de dignité  
 
En passant, L’AQDMD – Association Québécoise pour le Droit de Mourir dans la Dignité – célèbre son cinquième anniversaire par un évènement-bénéfice samedi le 20 octobre; Denys Arcand est l’invité d’honneur et l’on présentera le film Visa de départ. J’ignore s’il reste des billets, mais je vous encourage à faire un don et à devenir membre, et si vous ne le pouvez pas, à vous procurer le formulaire «Directives de fin de vie et mandat en cas d’inaptitude» (c’est gratuit) – visitez :
 
Vous aimerez peut-être le libellé Euthanasie.

13 octobre 2012

Maitrise mentale 1


Les pensées entrent et sortent - laissez passer...

Dur, dur d’astreindre nos pensées à un régime draconien. Notre agitation mentale est si ancrée dans la négativité que l’exercice proposé ci-après semble irréalisable la première fois qu’on essaye. Et puis, il faudra peut-être y revenir de temps à autre. Par contre,  c’est cumulatif, le degré de vigilance augmente à chaque fois. Cela n’éliminera pas les difficultés quotidiennes ni ne changera le monde (globalement), mais cela peut améliorer le nôtre car nous y répondrons autrement.
 
Diète mentale de sept jours 
Comment changer votre vie (et le monde) en une semaine
Par Emmet Fox*

Les diètes intéressent de plus en plus le grand public. Les journaux et les magazines regorgent d'articles sur le sujet. Les étagères des librairies sont remplies de livres expliquant le mystère des protéines, de l'amidon, des vitamines et ainsi de suite. En ce moment, tout le monde se soucie de son alimentation. Les experts vous disent que, physiquement, «vous devenez ce que vous mangez», et que tout votre corps est en fait composé de la nourriture que vous avez absorbée. Ce que vous mangez aujourd'hui, disent-ils, circule dans votre sang, et après quelques heures, votre circulation sanguine construit tous les tissus qui composent votre corps - et voilà.

Bien sûr, aucune personne sensée ne contestera cela; c’est tout à fait vrai. Mais la chose la plus étonnante c’est le temps que le monde a pris pour le découvrir. Néanmoins, dans cette brochure, il sera question d’une diète d’un niveau infiniment plus profond, dont les effets sont beaucoup plus considérables; il s’agit de la diète mentale.

De tous les facteurs qui influencent votre vie, votre diète mentale est le plus significatif. C'est la nourriture que vous donnez à votre esprit qui détermine la qualité de votre vie. Ce sont les pensées et les sujets que vous entretenez qui vous créent ainsi que votre environnement. L'état de votre corps, sain ou malade, l'état de votre fortune, prospère ou inexistante, l'état de votre foyer, heureux ou malheureux, en fait, l'état actuel de votre vie est entièrement conditionnée par les pensées et les sentiments qui vous avez entretenus dans le passé, par le ton habituel de vos pensées. Et votre qualité de vie de demain, de la semaine prochaine et de l'année prochaine, sera entièrement conditionnée par les pensées et les sentiments que vous choisissez d’entretenir, maintenant et plus tard.

En d'autres termes, vous choisissez toutes les situations de votre vie en choisissant d’entretenir certaines pensées plutôt que d’autres. La pensée est la véritable force causale de la vie, et il n'y en a pas d’autres. Vous ne pouvez pas cultiver un état d’esprit et avoir un environnement qui ne le reflète pas. Cela signifie que vous ne pouvez pas changer votre environnement sans changer votre esprit, ou que vous ne pouvez pas changer votre esprit sans qu’un changement d’environnement en résulte.

Voilà donc l’ultime clé de la vie : si vous changez votre esprit, vos conditions de vie doivent changer aussi - votre corps doit changer, votre travail quotidien et vos autres activités doivent changer; votre foyer doit changer. L’entière tonalité de votre vie doit changer – car le fait d’être habituellement heureux et joyeux, ou déprimé et craintif, dépend entièrement de la qualité de votre nourriture mentale.

Je vous en prie, soyez conscient que si vous changez votre esprit, vos conditions de vie changeront spontanément. Le renouvèlement de notre esprit nous transforme. Pour cette raison, la diète mentale restera la chose la plus importante de votre vie.

On pourrait dire qu’il s’agit d’une grande loi cosmique; et sa véracité devient évidente lorsqu’elle est présentée de cette façon. En fait, je ne connais aucune personne réfléchie qui niera cette vérité essentielle. Cependant, notre façon de penser nous est si familière que nous ne prenons jamais le recul nécessaire pour l’examiner objectivement; voilà ce qui constitue le principal obstacle à son application.

Pourtant, voilà tout ce que vous devez apprendre. Vous devez vous entrainer à choisir l’objet de vos pensées à chaque moment, ainsi que votre tonalité émotionnelle, ou la couleur de vos émotions. Oui, vous pouvez choisir votre humeur. En fait, si vous ne le pouviez pas, vous n’auriez aucun contrôle sur votre vie. Les pensées régulièrement entretenues chez une personne façonnent son humeur; et en définitive, cette disposition d’esprit caractéristique fera son bonheur ou son malheur.

Vous ne pouvez pas être en santé, ni être heureux, ni être prospère, si vous votre état d’esprit est constamment négatif. Si vous êtes maussade, ou hargneux, ou cynique, ou déprimé, ou suffisant, ou malade de peur, votre vie ne peut pas être digne d'être vécue. Si vous n’êtes pas déterminé à cultiver un état d’esprit positif, vous pouvez renoncer à tout espoir d'obtenir de la vie quelque chose qui en vaille la peine, autant vous le dire très franchement.

Si vous ne décidez pas maintenant de sélectionner attentivement, pendant toute la journée, le genre de pensées que vous voulez entretenir, il vaut mieux abandonner tout espoir de vous façonner une vie à votre gout, parce que c'est la seule manière d’y arriver.

En résumé, si vous voulez une vie heureuse ou qui vaut la peine, et c’est ce que Dieu  vous souhaite, vous devez commencer immédiatement à prendre l'habitude de sélectionner et de contrôler vos pensées. Ce sera extrêmement difficile dans les premiers jours, mais si vous persévérez, vous trouverez cela rapidement plus facile. Ce sera l'expérience la plus intéressante de votre vie. En fait, le contrôle des pensées est un passetemps très captivant, et plus palpitant que n'importe quoi d’autre. Vous serez étonné des choses intéressantes que vous découvrirez à propos de vous; et vous obtiendrez des résultats quasiment au début.

Cependant, beaucoup de gens connaissent cette vérité, mais leurs efforts pour contrôler leurs pensées sont sporadiques. Comme je l'ai déjà mentionné, la façon de penser étant routinière, et les impacts de l'extérieur constants et variés, ils ne font guère de progrès. Il faut procéder autrement. Vous devez prendre l’habitude de penser différemment de sorte que si vous êtes préoccupé ou inattentif vous pourrez répondre à ce qui se passe avec la même conscience. Cette nouvelle habitude doit être définitivement acquise, et celle-ci peut s’établir en quelques jours. Le procédé est simple : pendant une semaine,  décidez de vous consacrer uniquement au développement de cette nouvelle habitude, et considérez tous les évènements du quotidien moins importants que cette tâche. Ce sera littéralement un point tournant. Si vous le faites, il est certain que toute votre vie changera pour le mieux. En fait, rien ne pourra éventuellement rester pareil. Cela ne signifie pas simplement que vous serez en mesure d'affronter vos difficultés présentes dans un meilleur état d’esprit; cela signifie également que les difficultés s’en iront. Si vous agissez en conformité avec cette grande loi, vous n’échouerez pas. Réalisez-vous qu'en travaillant ainsi, vous n'aurez plus à changer les situations? En appliquant cette loi, elles changeront automatiquement. Vous ne pouvez pas intervenir directement. Vous avez souvent essayé et échoué, n’est-ce pas? Essayez la diète mentale de sept jours et vous verrez.

Voilà donc le régime en question : pendant sept jours, vous ne devez pas vous attarder un seul instant à de quelconques pensées négatives. Vous devez vous surveiller pendant toute la semaine, comme un chat qui guette une souris; et vous ne devez sous aucun prétexte laisser votre esprit s'attarder sur une pensée qui n'est pas positive, constructive, optimiste ou bénéfique. Cette discipline est si intense que vous ne pourriez pas tenir consciemment beaucoup plus d'une semaine, mais je ne vous demande pas de le faire. Une semaine suffira, car après, l'habitude de penser positivement aura commencé à s’installer. Des changements extraordinaires se seront déjà produits, ce qui vous encouragera énormément, et il en sera de même dans le futur. Ce nouveau mode de vie sera tellement attirant et plus facile que l'ancien, que votre mentalité s'ajustera presque automatiquement.

Mais les sept jours seront laborieux. Je ne peux parler du procédé sans en mentionner le cout. Le jeûne physique est un jeu d'enfant en comparaison, même si vous avez un très bon appétit. La forme la plus épuisante de gymnastique militaire combinée à quarante kilomètres de marche serait douce comparée à cette entreprise. Mais c'est seulement pour une semaine, et cela transformera votre vie pour le mieux. Pour le reste de votre vie ici, et pour l'éternité en fait, les choses seront totalement différentes et iront incroyablement mieux que si vous n’aviez pas passé à travers cette diète mentale.

Ne démarrez pas à la légère, prenez le temps de réfléchir un jour ou deux. Vous pouvez débuter n’importe quand dans la semaine, à n’importe quel moment – en vous levant le matin, avant ou après le petit déjeuner, avant ou après le déjeuner, peu importe, mais une fois que vous aurez commencé vous devez passer à travers des sept jours. C'est essentiel. Le but est de garder cette discipline mentale ininterrompue pendant sept jours afin d’orienter votre esprit vers cette façon différente de penser, une fois pour toutes.

Si vous faites un faux départ, ou même si tout va bien durant deux ou trois jours et que pour une raison quelconque  vous «lâchez», le mieux est de laisser tomber pendant plusieurs jours, puis de repartir à zéro éventuellement. Il ne doit y avoir aucune interruption, aucun aller-retour, en quelque sorte. Vous souvenez-vous de Rip Van Winkle? Il faisait régulièrement serment de ne plus boire, mais aussitôt qu’un voisin lui offrait un verre il disait : «celui-là ne compte pas.» Eh bien, ce genre d’attitude ne fonctionne pas avec la diète mentale de sept jours. Si vous ne tenez pas compte de chaque interruption, la nature le fera. S’il y a interruption, vous devez laisser tomber la diète et recommencer plus tard.

Maintenant, pour prévenir certaines difficultés, examinons la procédure un peu plus en détail.

Tout d'abord, qu’est-ce que j’entends par pensées négatives? Eh bien, toute pensée d’échec, de déception ou de trouble, de critique, de méchanceté, de jalousie, de condamnation des autres ou de soi, toute pensée de maladie ou d'accident, sont des pensées négatives. Autrement dit : toutes les pensées comportant des limites et du pessimisme sont des pensées négatives. Toute pensée que qui n'est pas de nature positive ou constructive, à propos de vous ou de quelqu'un d'autre, est une pensée négative. Cependant, ne vous préoccupez pas trop du classement; avec la pratique, vous n’aurez aucun problème à déterminer si une pensée est positive ou négative. Même si votre mental essaie de vous tromper, votre cœur murmurera la vérité.

Deuxièmement, vous devez clairement comprendre les exigences de cette diète : vous ne devez pas vous divertir avec des choses négatives ni les entretenir. Notez cela attentivement. La pensée qui monte n’importe pas, ce qui importe c’est d’éviter de l’entretenir, ou de jouer avec mentalement. Bien sûr, beaucoup de pensées négatives apparaitront tout au long de la journée. Certaines d'entre elles dériveront apparemment de leur plein gré, provenant du mental débridé. D’autres pensées négatives déferleront par l’intermédiaire d'autres personnes – un comportement, une conversation, des nouvelles désagréables (lettre ou téléphone) ou des crimes et catastrophes vues au bulletin de nouvelles. Cependant, ces choses n'importent pas tant que vous ne les entretenez pas. En fait, ce sont ces choses mêmes qui vous aideront à acquérir la discipline nécessaire pour vous transformer durant cette semaine épique. La chose à faire est de vous détourner de la pensée négative qui se présente. Laissez tomber le journal, cessez de penser à la lettre désagréable ou à la remarque stupide, ou autre. Quand la pensée négative flotte dans votre esprit, il faut immédiatement vous en détourner et penser à autre chose. Pensez à l’analogie suivante. Un homme est assis devant un feu quand soudain un tison atteint sa manche de chemise. S’il le secoue immédiatement, ce sera sans conséquence. Par contre, s’il le laisse là, ne serait-ce qu’un moment, il devra réparer sa manche. Ainsi en est-il des pensées négatives.

Maintenant, que faire des pensées et des situations négatives qu’il est impossible d’éviter aujourd'hui même? Que faire des problèmes ordinaires qui surviendront au bureau ou à la maison? Ces choses n’affecteront pas votre diète mentale pourvu que vous ne les acceptiez pas en les craignant, en y croyant, en étant indigné ou triste ou en leur donnant un pouvoir quelconque. Toute situation négative que vous serez obligé de gérer n'affectera aucunement votre diète. Allez au bureau, affrontez vos responsabilités à la maison, mais ne leur permettez pas de vous ébranler. «Aucune de ces choses ne me dérange et tout va bien». Supposons que vous déjeunez avec un ami dont les propos sont négatifs – n’essayez pas de le faire taire ou de le snober. Si vous le laissez parler sans acceptez de ce qu'il dit, votre diète n’en sera pas affectée. Supposons que vous rentrez chez vous et qu’on vous accueille avec des propos négatifs, des sermons, des reproches, etc., ne les acceptez tout simplement pas. Seul votre consentement mental, ne l'oubliez pas, peut perturber votre diète. Supposons que vous êtes témoin d'un accident ou d'une injustice, plutôt que de réagir avec pitié ou indignation, refusez d’accepter son apparente validité; faites ce que vous pouvez pour redresser la situation, émettez une pensée positive et laissez aller. Vous serez toujours à la diète.

Bien sûr, durant votre semaine de diète mentale, il sera très utile d’éviter les rencontres avec des personnes susceptibles de réveiller le diable en vous. Par exemple, les gens qui vous tapent sur les nerfs, qui vous flattent dans le mauvais sens du poil ou qui vous ennuient. Si c’est impossible, vous devrez être plus discipliné, voilà tout.

Supposons que vous rencontrez une épreuve particulièrement difficile la semaine prochaine, eh bien, si vous avez suffisamment de compréhension spirituelle, vous saurez comment l’affronter de manière spirituelle. Mais, si cette pratique me faisait défaut, je pense que j’attendrais que l'épreuve soit passée avant de commencer ma diète. Comme je l'ai déjà dit, ne commencez pas cette diète à la légère, pensez-y sérieusement avant.

En terminant, je tiens à vous dire que beaucoup de gens trouvent que la diète mentale semble provoquer toutes sortes de difficultés au démarrage, comme si tout se mettait à aller de travers simultanément. Cela peut être déroutant, mais en fait, c'est très bon signe. Cela signifie que les choses bougent. N’était-ce pas le but que nous avions au départ? Supposons que les fondations de votre monde s’ébranlent. Tenez le coup, laissez-le se déconstruire, et lorsqu’il aura basculé, l'image se réassemblera en quelque chose de beaucoup plus près de ce que votre cœur désire.

Le point qui précède est d’une importance vitale, et plutôt subtil. Ne voyez-vous pas que le fait de se concentrer sur les difficultés est en soi une pensée négative, et que c’est ce qui vous a probablement poussé hors de votre diète mentale? Le remède n'est pas, bien sûr, de nier qu’en apparence votre monde se déconstruit, mais de refuser de prendre une apparence pour la réalité. 

Une dernière mise en garde : ne dites à personne que vous faites une diète mentale, ou que vous avez l'intention de le faire. Gardez ce formidable projet strictement pour vous. Une fois que vous aurez réussi vos sept jours de diète mentale et sécurisé vos efforts, laissez un délai raisonnable s'écouler pour que votre nouvelle mentalité s’actualise. Par la suite, vous pourrez raconter votre histoire aux gens que vous croyez aptes à en profiter.

Et finalement, n'oubliez pas qu’aucune parole, qu’aucune personne ne peut éventuellement vous faire abandonner votre diète mentale. Seule votre propre réaction au comportement de l'autre personne peut le faire.

-------
* Notes biographiques : 
Emmet Fox (30 juillet 1886 - 13 août 1951) est une des principales figures de la mouvance Nouvelle Pensée (New Thought) au sein du christianisme américain. Pasteur de la Science divine, il est essentiellement connu pour ses écrits spirituels prônant la pensée positive. Il eut une influence importante sur les débuts des Alcooliques Anonymes aux États-Unis. Nouvelle Pensée (New Thought) est un courant de pensée philosophique et religieux qui s'est développé dans la seconde moitié du XIXe siècle aux États-Unis et existe encore de nos jours. Ce courant, à ne pas confondre avec le New Age, couvre un ensemble d'organisations, de philosophes et de théologiens partageant une série de croyances métaphysiques. Les principales organisations appartenant à ce courant sont les églises de l’Unité, de la Science divine et de la Science religieuse. Bien que partageant certains concepts avec la Nouvelle Pensée, la Science chrétienne ne se reconnait pas comme partie intégrante de cette mouvance et est généralement considérée comme un mouvement dissocié. L’utilisation par ces mouvements du mot «science» ne renvoie pas aux sciences physiques ni à la méthode scientifique, mais s’entend comme une «connaissance» des lois divines. Par ailleurs, ces mouvements n'ont rien de commun avec l'Église de Scientologie. ~ Source : Wikipédia

Maitrise mentale 2

Bien des gens entretiennent une perception biaisée à propos de l’aura (chakras et corps d’énergie subtile), et ce, par ignorance – un exemple : http://www.lapresse.ca/actualites/201209/28/01-4578377-la-theorie-des-chakras-au-primaire.php
Le fait que l’Église de scientologie récupère l'enseignement à sa manière, qui pourrait être incorrecte, n'enlève rien à la réalité du phénomène… franchement, je suis flabeurgastée!  :-)
 
L’aura est malheureusement invisible à la plupart des gens étant donné qu’ils n’ont pas développé leur vision subtile. Mais je suis encore étonnée de voir les gens s’imaginer carburer uniquement à la nourriture physique! Aille, oille. Pourtant, quand on meurt, que ce soit à la suite d’une maladie ou d’un accident, ou même sans incident particulier (il y a des âmes qui choisissent d’expérimenter l’avortement), en réalité, c’est simplement l’énergie qui se retire du corps. Mais, c’est quoi cette énergie?! Vous aimerez peut-être :
http://airkarma-mestengo.blogspot.ca/2010/11/chapitre-15-la-robotique-humaine.html

Alors, un peu pour démystifier certaines zones apparemment obscures, mais pourtant «lumineuses», et en même temps corroborer l'article Maitrise 1, je me permets de reproduire quelques clichés illustrant les effets de nos attitudes mentales/émotionnelles et comportements sur notre aura. Non pas dans le but de se culpabiliser, mais plutôt de réfléchir… avant de penser.  

Source : Hands of Light: A Guide to Healing Through the Human Field de Barbara Ann Brennan; illustrateur : Joseph A. Smith.


Illustration 11-1 : Auras perçues en sessions de thérapie
A. Aura normale.
B. Musicien en train de performer.
C. Homme donnant une conférence sur son sujet préféré.
D. Homme s’exprimant avec passion au sujet de l’éducation.
E. Femme après une classe intensive en thérapie énergétique.
F. Homme qui porte souvent une chemise de cette couleur. 
G. Femme méditant pour intensifier son champ aurique.
H. Femme enceinte; les couleurs pastelles sont souvent associées à la féminité.


Illustration 11-2 : Auras perçues en sessions de thérapie
A. Enfant de 11 ans en train de jouer.
B. Une femme vivant des émotions intenses associées à la mort de son père.
C. Colère exprimée.
D. Colère tournée contre soi.
E. Mucus éthérique formé par la prise de cocaïne.  
F. Homme ayant fait plusieurs trips de LSD.
G. Homme ayant toujours la tête inclinée.
H. L’aura semble porter une charge.


Illustration 12-3 : Systèmes de défense énergétique 
De gauche à droite

Première série 
1. Porc-épic ; 2. Rétraction ; 3. Décalage ; 4. Déni verbal ; 5. Succion orale ;
6. Crochets ; 7. Empoigne mentale

Deuxième série 
1. Tentacules ; 2. Rumination silencieuse ; 3. Flèches verbales ; 4. Combinaison ;
5. Hystérie ; 6. Endiguement de la frontière ; 7. Exhibition de volonté/pouvoir

Ouah-ha!


Si tu n’as pas assez faim pour manger une pomme,
tu n’as pas faim.
 
Pas faux.
 
Vous pourriez répéter cette phrase-béton-armé à vos enfants (ou petits-enfants) s’ils ont des «attaques de bonbons» à l’Halloween…
 

9 octobre 2012

Corps/esprit réunifiés


Well, well, well... j’ai recommencé à participer à des sessions de Tai Chi. Plus de dix ans sans pratiquer. Dommage pour moi, car c’est réellement fantastique!
 
Je suis motivée parce que je veux augmenter mon bienêtre et ma paix intérieure. Mais aussi parce que, avec l’arrivée massive d’immigrants chinois au pays, il me parait crucial de maitriser les baguettes et le Tai Chi – if you can’t beat them, join them… J’apprends même le chinois avec ‘google translator’; pas fameux, mais c'est mieux que rien.  :-) 
 
J’aime bien les Chinois, mais leur réputation de fins requins en concurrence commerciale peut déranger (ah, la soupe aux ailerons...). Et nous ne sommes pas assez naïfs pour ignorer qu’ils louchent sur nos terres arables et nos minerais; même que des fois, ça fait quasiment peur.  :-)
 
Blague à part, les Chinois font preuve de grande finesse en bien d’autres domaines, disons... plus «humanistes». Ma foi, leur plus formidable invention serait peut-être le Tai Chi.
 
Donc, parallèlement à mes sessions, je relis avec grand intérêt l’ouvrage «Tai Ji, Danse du Tao» de ce maitre tout à fait humaniste qu’est Chungliang Al Huang (une édition de 1984 préfacée par Alan Watts).
 
Extrait de cette préface :
«… je voudrais dire que Huang enseigne de façon tout à fait inhabituelle pour un maitre asiatique, aussi bien, d’ailleurs, que pour un maitre occidental, d’après ce que je peux en juger par mes études. Il part du centre et non de la périphérie. Il communique une compréhension des principes de base, avant d’entrer dans la précision de détails méticuleux. Il se refuse à «casser» le mouvement Tai Ji, pour le décomposer en exercices à la «un, -deux, -trois» et transformer ses élèves en robots. Que ce soit dans le Tai Ji, dans le zen ou le yoga, l’enseignement traditionnel se fait habituellement avec une routine qui donne l’impression qu’il faut passer par de longues périodes répétitives et que l’ennui est indispensable à l’apprentissage. De cette manière, un élève pourra pratiquer une discipline pendant des années sans avoir pu réellement sentir ce qu’il faisait! C’est aussi vrai pour la théologie, le droit, la médecine ou les mathématiques que pour le Tai Ji. D’où la totale incompétence de beaucoup de «maitres» qui ne transmettent que de pâles imitations de la réalité. On trouve, à l’Est comme à l’Ouest, la même force ou la même faiblesse humaine. Nombreux sont les bouddhistes, hindous ou taoïstes qui ressemblent à nos évêques pompeux, à nos chirurgiens férus de bistouri, à nos érudits prétentieux, qui prennent le plus souvent l’arbre pour la forêt.
       Le Tai Ji illustre un des principes les plus subtils du taoïsme, connu sous le nom de «wou wei». On peut le traduire littéralement par «non agir», mais son véritable sens serait plutôt «agir sans force»; «agir en s’accordant au flux des forces naturelles», ce qui est la définition du mot «Tao». C’est en observant la dynamique de l’eau qu’on peut mieux le saisir. Le «wou wei» peut se comparer à l’art de la voile – où l’on se sert avant tout de son intelligence – plutôt qu’à celui de l’aviron, qui demande principalement de la force musculaire. Dans toutes les disciplines telles que voile, surf, ski ou vol à voile, il est exclu de prendre les virages à angle droit car on serait obligé d’affronter les éléments par la seule force musculaire. Mieux vaut savoir tirer parti de l’eau, du vent ou de la pesanteur.
       L’esprit «wou wei» est donc de faire des courbes, de préférence à des zigzags! Le monde biologique dans son entier est fait de courbes; même l’eau, sa principale composante. Comme le dit Lao-tseu, bien que l’eau soit douce et faible, elle finit toujours par vaincre ce qui est dur et rigide. Apprendre avec Huang, c’est retrouver le mouvement du vent et de l’eau, non seulement dans la pratique Tai Ji mais dans le cours de la vie de tous les jours. En suivant «la voie de l’eau», Chungliang Al Huang est aussi frais qu’un ruisseau de montagne bouillonnant, aussi puissant, aussi profond, que le fleuve Yang Tseu Kiang.» [] (1973)

Dans l’introduction à l’édition française, Christine Saïto dit ce qui suit :
«… L’art du Tai Ji contient la VIE et c’est cette VIE qui anime tout l’enseignement de Chungliang. Il nous invite à sortir d’une forme plus ou moins maitrisée, coupée du quotidien et à laquelle nous sommes trop attachés. Notre «forme» est ce que nous sommes, la manière qu’a chacun de se tenir, de se déplacer, de se comporter. Le Tai Ji existe avant et après les 108 mouvements.
       Chungliang Al Huang parvient à transmettre l’esprit de la philosophie taoïste et à communiquer son aspect universel grâce à sa connaissance de l’Occident. Il rend sensible et palpable le taoïsme – non de façon intellectuelle, mais par le geste, par le mouvement et par la connaissance intuitive. L’intuition – cette fleur fragile – trop souvent écrasée par la raison, nous rend apte à saisir ce qui est impossible à exprimer par les mots et nous aide à être plus subtils et plus vrais dans la vie de tous les jours. Nous pouvons alors entrer en contact direct avec l’autre, le monde et notre soi. Par cette ouverture, cette rencontre, nous vivons notre appartenance à la communauté humaine.» (1984)

Propos de Chungliang Al Huang :
‘Tai Ji’ est un mot chinois pour désigner une réalité qui peut se ressentir dans différentes formes de disciplines. Le yoga, dans son essence, peut être Tai Ji; le zen aussi. ‘Tai Ji’ est un concept, une philosophie, mais aussi une expérience : il faut le vivre pour connaitre. On ne peut le définir, car il est sans limites. Sa signification sera celle que vous lui donnerez – aussi simple ou particulière – aussi profonde ou universelle que vous l’estimerez. En un sens, le Tai Ji ne sera ni plus ni moins que la compréhension que vous en aurez, ou que la définition que vous tenterez d’en faire; cependant, il dépassera toujours les limites que vous lui fixerez.
[…]
Certains disent que l’oriental met sa force et son poids dans le bas-ventre, ce qui lui donne une sensation de sécurité – tandis que l’occidental aurait tout dans sa tête, ce qui le ferait presque «capoter»; ce serait là leur principale différence. Il est vrai que dans notre civilisation occidentale, nous donnons la prépondérance au cerveau. Nous ne faisons que parler, réfléchir, analyser tout en détail; nous prenons de la distance vis-à-vis des choses et nous ne les assimilons pas parfaitement. Nous avons une telle quantité de machines pour faire le travail à notre place que nous sous-employons nos capacités physiques. Il nous faut donc redonner de l’importance au corps pour rétablir notre équilibre, et travailler avec notre «corps-esprit» tout entier.
       Bien des gens réalisent aujourd’hui que leur corps a besoin d’une plus grande activité. Ils marchent, font du jogging, de la bicyclette, de la natation et pensent ainsi qu’ils ont fait leur plein d’exercice. Mais c’est une division entre le «temps-consacré-au-corps » et le «temps-consacré-à-l’esprit». Vous faites de même en séparant le «temps-du-travail» du «temps-des-loisirs», quand vous travaillez très dur pour arriver un jour à prendre des vacances dans un endroit qui vous plait. Cette façon de faire maintient une coupure dans votre vie. Travailler ne devrait pas être une corvée; se distraire ne devrait pas aboutir à un surmenage! Les deux devraient pouvoir s’harmoniser. Pour retrouver équilibre et unité dans votre vie, vous pouvez vous aider d’activités qui ne recourent ni au mental ni à l’usage de la parole. C’est en cessant de parler que vous aurez une chance de vous ouvrir et de devenir réceptif à ce qui se passe dans votre corps, en même temps qu’autour de vous.
       Le Tai Ji est l’un de ces moyens. Il peut vous aider à relâcher vos tensions en disciplinant votre corps et en le laissant vous enseigner lui-même. Votre corps devient alors pour vous un guide et un compagnon pour traverser les difficultés qui surgissent chaque jour sur votre route.

COMMENTAIRE

Tellement vrai! Le Tai Chi aide à cultiver l’attention (qui fait cruellement défaut dans notre civilisation tourmentée), le mouvement conscient et le ressenti. La vigilance, quoi! 


Bonus : c’est pas mal plus intéressant de faire du Tai Chi avec du vrai monde que d’avoir je ne sais combien de prétendus amis Internet qui, en réalité, se fichent totalement de ce que vous vivez.

À visiter : ‘Living Tao Foundation’ – curriculum et vidéos de Chungliang Al Huang  (en anglais)
https://www.livingtao.org/living-tao-foundation/about-chungliang-al-huang/

Vous aimerez peut-être :
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2011/06/sarreter.html

6 octobre 2012

Gratitude

Lundi 8 octobre
Une autre raison de remercier - si vous aimez la lavande :
 
 
On n’imagine pas trouver raisons
De remercier par un matin si gris
 
Cessant de ruminer mon déplaisir
Je vois soudain des mésanges
Voleter dans le feuillage jaune
Tels de petits anges gracieux
 
J’entends des corbeaux
Croasser leur partance prochaine
Une pomme tombe de haut
Dans la mouvance, sans faire de bruit 
 
Une odeur de terre noire s’élève
Mêlée du parfum des dernières fleurs
Le vent pousse sur les nuages et
Des pans de ciel bleu surgissent
 
La gamine danse dans l’eau
Comme Billy Elliot! 
Le chien est tout crotté   
Ils sont heureux
 
Et moi aussi…
 
Un delta de bernaches!
Merci mère Nature
Pour tes somptueux présents  
Mon cœur est à toi!
 
~ Boudabla, 6 octobre 2012
 

5 octobre 2012

La bactérie E-coli vous inquiète?

Soyez serein, soyez végétarien!  
(Commentaire anonyme)

Vegan, c’est encore mieux... 

Chaine alimentaire… Oui, la révolution chimique a tout contaminé. Mais plus vous éliminez de maillons de la chaine (produits et sous-produits animaux, incluant les animaux aquatiques), moins vous accumulez de contaminants et de toxines.

Cartooniste : Dan Piraro

Surveillez vos animaux de compagnie – leur nourriture est généralement fabriquée à partir de déchets de planchers d’abattoirs libellés «sous-produits animaux». 

La fichue question à 1000$ concernant le mythe de la protéine animale :  


Où prenez-vous vos protéines?



"Deux végétariens s'il-vous-plait."

 Vous aimerez peut-être les libellés «Végétarisme» et «Zoofriendly»

4 octobre 2012

Le Griot et sa kora

Un documentaire autobiographique sur Cissoko.
L'on dit de ce musicien sénégalais qu'il est un maitre de la kora. L'entendre suffit pour le croire. Paix, beauté, tranquillité, douceur. Excellente vitamine pour l'âme... Vous aimerez peut-être l'entendre :
http://artdanstout.blogspot.ca/2012/10/ablaye-cissoko-et-volker-goetze.html


3 octobre 2012

Qualité de vie

Why your life sucks …And what you can do about it
[Pourquoi votre vie ne marche pas Et ce que vous pouvez y faire]
Par Alan Cohen 

Vous trouverez dans "L'art est dans tout" une traduction des titres/sous-titres et quelques extraits-clé pour chacun des chapitres de ce livre; un aide-mémoire si vous fonctionnez déjà de cette manière. Car même si l’on a de petits éclairs d’illumination ici et là, rien n’est définitif. Et puis comme nous sommes rarement nous-mêmes, on ne devrait pas dire «chassez le naturel, il revient au galop», mais plutôt «chassez le conditionnement, il revient en force».

Lien : http://artdanstout.blogspot.ca/p/qualite-de-vie.html

À propos de l'auteur

Alan Cohen reprend à sa manière des notions de psychologie et de philosophie zen/bouddhique et vulgarise A Course in Miracles. Ce genre d’enseignement peut nous être familier, mais à mon avis, ce qui fait la différence, ce sont ses paraboles et ses témoignages personnels racontés avec tellement d’humour. On s’y retrouve.

Tout est dans l’art de redire les choses…

Il est l'auteur de 24 livres très inspirants, dont le bestseller The Dragon Doesn’t Live Here Anymore, A Deep Breath of Life et le classique Are as Happy as Your Dog?

Ses livres ont été traduits en 24 langues étrangères, mais pas en français; je pense que je vais le lui suggérer…  

http://www.alancohen.com/online-store/books/

Ses enseignements constituent un chaleureux mélange de vision, d'intimité, d’humour et de sagesse sur le chemin de la croissance personnelle, professionnelle et spirituelle. Il aime tirer des leçons de la vie quotidienne et trouver la beauté dans ce qui semble banal. Beaucoup de lecteurs et de participants aux séminaires ont rapporté que ses conférences et séminaires les avaient encouragés, inspirés et aidés à obtenir plus de succès et d’autonomie dans leur vie personnelle et professionnelle.

Regard différent

Parfois on a juste besoin d’une nouvelle perspective!
À chaque matin quand j’ouvre les yeux, je me dis : J’ai (non pas les évènements) le pouvoir de me rendre heureux ou malheureux aujourd’hui. Je peux choisir l’un ou l’autre. Hier est mort et demain n’est pas encore là. Je n’ai qu’une seule journée, aujourd’hui, et j’y serai heureux. ~ Groucho Marx
 
Retour sur une perspective élargie de la vie (déjà publié sur ce blogue) :  
 
Mon regard sur la vie ou sa beauté dans la fragilité
Par André Baechler, thérapeute
 
La vie terrestre n'est pas une fin en soi et nous ne naissons pas forcément pour mourir vieux. Pleurant sa jeunesse qui s'en va, l'être humain s'accroche à sa vie dans l'obsession, pour finir par ne plus voir qu'elle, oubliant qu'elle n'est qu'une forme, une étape qui ne fait que passer. Elle se terminera comme elle a commencé. Nos vies sont des passages que nous tentons vainement de figer, de prolonger, d'immortaliser. En nous opposant ainsi au mouvement naturel de l'existence, nous tuons la vie, nous noyant dans l'illusion d'une éternité terrestre.
 
Une vision restrictive de notre Être
 
Nombreux de nos problèmes découlent de cette vision restrictive de qui nous sommes. Il est tout simplement impossible de vivre l'instant présent lorsque nous sommes obsédés par l'idée de notre propre mortalité et de celle de nos proches. Oui, la vie est un passage, quelles que soit nos cultures ou nos croyances. Tout au fond de nous, nous le savons, mais notre obsession de l'immortalité nous l'a fait oublier. Notre but n'est pas de vivre le plus longtemps possible, mais bien de nous enrichir de ce parcours, quelle qu'en soit sa durée. La vie est un passage, un privilège que nous nous offrons, afin d'expérimenter l'amour dans ce monde de dualité.
 
La vie terrestre : une étape de l'éternité
 
Nous ne pouvons qu'admettre que nous ne venons pas à la vie sans bagages. Chaque être humain voyant le jour hérite bien sûr d'un bagage génétique, mais aussi et surtout d'un bagage qui lui est propre, contenant toutes ses richesses, ses expériences et blessures personnelles cumulées avant sa naissance. La question m'importe peu de savoir si nous ne faisons qu'un passage sur terre, ou si nous expérimentons de multiples vies, mais il est évident pour moi qu'il y a un avant, et un après. En fait, il y a un toujours, bien au delà de notre concept terrestre du temps. Rien de notre essence ne peut mourir.
 
J'existe, bien au delà de ma vie présente. Et moins je m'identifie à la forme qui passe, plus j'existe intensément, intemporellement, au delà de tout ce qui peut m'arriver. Ce parfum d'éternité, cette béatitude, cette sensation profonde d'avoir toujours existé m'emplissent alors d'une paix incommensurable : la vie ne fait que se transformer, elle se métamorphose, mais ne meurt jamais.
 
La qualité plutôt que la quantité
 
Il m'importe peu de vivre longtemps, mais il m'importe de vivre intensément. L'âge n'est pas mon ennemi. J'aime mon corps, mais je ne suis pas mon corps. Je l'aime et le respecte pour ce qu'il me permet d'explorer mais je sais qu'il vieillit, depuis longtemps déjà. Je suis fier de son âge, du temps qui passe, tout en restant conscient de l'intemporalité de mon essence. La mort n'est autre qu'une naissance à une nouvelle forme de vie, une naissance sans doute bien moins traumatisante que celle vécue lors de notre arrivée sur terre. Vivre vieux n'est pas mon but premier. Vivre pleinement est mon objectif.
 
Chaque jour, je me sens prêt à mourir. Cela n'a rien de macabre, je savoure ma vie pleinement et je ne suis pas pressé de franchir cette étape, même si depuis ma naissance je m'en approche inexorablement chaque jour un peu plus. Je me sens tout simplement serein à l'idée que je puisse m'en aller maintenant... comme dans de nombreuses années. Ainsi je savoure avec délectation chaque nouveau jour qui commence, tel un privilège quotidiennement renouvelé. Se préparer à mourir, c'est apprendre à mieux vivre.
 
Nager à contre courant
 
Et pourtant, tout au long de ce parcours, l'être humain s'obstine à nager à contre courant de ses aspirations profondes et à s'accrocher au connu, au reconnu, à tout ce qu'il croit indispensable à sa vie, à tant de valeurs futiles qui l'asservissent. Je pense là aux biens matériels, immobiliers, qu'il oublie souvent devoir quitter un jour. Il s'identifie à eux, se berçant d'une note d'éternité, s'emprisonnant ainsi dans un monde clos et fermé, allant souvent jusqu'à l'étouffement. Et lorsque la vie l'invite, souvent par la force, à retrouver le grand air, les murs de sa prison dorée s'effondrent. Même une forteresse n'est jamais éternelle.
 
Impermanence
 
S'il est une notion que j'ai côtoyée ces dernières années, c'est bien celle de l'impermanence, très souvent évoquée dans le bouddhisme. La mort est bien là pour nous rappeler que nous ne faisons que passer et que rien de ce que nous avons tracé sur cette terre ne nous survivra. Nous pouvons y laisser un nom, une œuvre, un empire, mais tout finira immanquablement par disparaître. Tout sauf l'amour que nous aurons semé sur notre chemin et qui poursuivra à fleurir bien au-delà de notre passage.
 
L'univers est en constante mutation et rien de ce qui est physique ou matériel n'est fait pour durer éternellement. Tout se transforme dans une logique qui souvent nous échappe. L'impermanence est l'essence même de la vie.
 
Tel un labyrinthe
 
La vie est semblable à un gigantesque labyrinthe. Notre mental permet de l'explorer de l'intérieur, n'offrant qu'une vision restreinte et infime de la totalité. Nous pouvons rester là, tapis dans notre coin à observer et juger les autres qu'y s'y déplacent sans même comprendre où ils vont et ce qu'ils vivent, sans accepter qu'il y a de multiples façons de se déplacer dans un labyrinthe et que chaque itinéraire est riche en apprentissage, même s'il demande parfois de revenir sur son chemin pour en prendre un autre. Ce regard limité sur la vie amène à lui seul au jugement et au sentiment de détenir LA vérité, qui n'est en fait qu'un point de vue parmi une infinité d'autres.
 
Mais il est possible également de l'explorer dans sa troisième dimension avec le regard du cœur, qui alors nous élève et nous amène à survoler le labyrinthe. Nous le découvrons alors dans son ensemble et dans sa perfection. Tout devient plus clair, il prend un sens et toute notion de jugement disparaît. Comment aurait-on encore envie de juger une telle perfection? Le labyrinthe n'est plus une fin en soi, un but absolu, mais fait partie d'un univers plus vaste, il est une étape, une expérience initiatique. Il n'a plus rien de tortueux et ses multiples dessins/desseins nous inspirent profondément. Le regard du cœur nous élève et dans le cœur il n'y a jamais d'impasse.
 
Accepter l'inacceptable à nos yeux demande beaucoup d'humilité. C'est reconnaître que nos peurs, nos blessures et nos conditionnements nous empêchent de nous élever suffisamment pour découvrir le sens de la vie dans sa globalité. La révolte ne fait que restreindre notre regard et nous enfermer dans ce que nous croyons être la réalité. Accepter ce qui nous entoure sans juger est le premier pas vers un regard nouveau, l'accès à une dimension nouvelle, pleine de sens.
 
Intense et fragile à la fois
 
La vie est indissociable du mouvement, elle est intense par sa fragilité. Fragile, parce que dépendante de tellement de facteurs que nous ne contrôlons pas. La vie ne peut être figée. Lorsque nous tentons de l'immortaliser, nous la tuons. Est-elle plus passionnante vécue en sécurité dans les entrailles d'un bunker? Ou alors les cheveux au vent dans l'aventure quotidienne? Est-il préférable de vivre libre un jour ou enfermé durant un siècle? Mes propos ont pour but de vous titiller en suscitant une réflexion profonde, intérieure. Ils traduisent mes certitudes intimes, ma foi, et s'ils éveillent en vous des questionnements ou vous bousculent, alors ils ont atteint leur but.
 
La vague et l'océan
 
La vague est une manifestation de l'océan. Elle naît des courants qui le parcourent et finit immanquablement par se fondre à nouveau en lui. La vague donne toute sa beauté à l'océan, mais elle n'existe pas en tant que telle, elle est une danse de l'éphémère sur l'océan de l'éternité.
 
Ainsi toutes les vagues se forment et disparaissent dans le mouvement de la vie. Si la vague pense qu'elle n'est qu'une vague, alors elle se trouve séparée du tout et entre dans le cycle de la naissance et de la mort. Mais lorsqu'elle se sait partie intégrante de l'océan, elle découvre qu'elle est éternelle et qu'elle existe bien au-delà de sa forme. La forme est une manifestation dans toute sa beauté, mais elle ne fait que passer. L'océan lui ne meurt jamais.
 
Nous sommes les vagues de l'océan de la vie...
 
 
COMMENTAIRE
 
Quand on voit les choses ainsi, l’emprise des petits et grands drames s’affaiblit notablement.