20 janvier 2012

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Désolant comme on peut gâcher sa vie en ruminant…  


Au retour de ma randonnée du matin, un voisin m’a abordée. Il voulait m’entretenir du dernier objet de ses doléances. J’ai coupé net en lui disant sur un ton cordial : «Vous savez M. Untel, je n’écoute pas les ragots, les médisances ou les calomnies, même pas les vérités. Je préfère nourrir ma tête avec plus intéressant.»

Nous avons la fâcheuse habitude de ruminer en boucle les contrariétés, critiques, jugements, obsessions, déceptions, blessures d’égo, et j’en passe. Et nous oublions que c’est bien là ce qui finit par nous rendre malades. Pourtant, nous pouvons choisir de nourrir notre esprit avec des pensées plus constructives. À noter que les obsessions «positives» ne sont pas mieux; l’obsession ne mène nulle part car en occupant tout l’espace mental, elle ne laisse aucune place à la pensée créative.

Rumination = stress = souffrance = déséquilibre hormonal = perturbation du système nerveux = épuisement = … ? … (si rien n’est fait pour stopper l'envahissement destructeur du mental inférieur).


***
Le tournant

Une vie libre et riche de compassion – c’est ce que nous recherchons tous, ici. C’est-à-dire une vie à part entière, une vie humaine vraiment digne de ce nom. Or, une telle forme d’existence est nécessairement sans entraves : elle ne s’attache à rien, pas plus à une pratique qu’à un maitre ou même qu’à la Vérité. Car s’attacher à la Vérité, c’est la perdre de vue. ()

Nous construisons un bien étrange montage que nous appelons moi, mais comme nous ne sommes que des bricoleurs amateurs, nous ne tardons pas à nous sentir quelque peu dépassés par notre création qui parait écrasée par le manque d’espace. Le moi a beau avoir fière allure, nous nous sentons trop à l’étroit, gênés aux entournures.

C’est là qu’arrive le moment crucial du choix; il y a deux attitudes possibles, une fois qu’on découvre l’inconfort et les angoisses du moi. La première consiste à faire comme si de rien n’était, comme si notre séjour était de tout temps prédestiné. On se contenterait alors de redécorer la pièce en trompe-l’œil ou avec des miroirs. La deuxième façon de réagir serait de constater qu’il faut trouver le moyen de faire sortir le moi à l’air frais et à la lumière, pour laisser respirer cette pauvre créature crispée qui étouffe. 

La pratique spirituelle commence au moment où l’on se met à examiner l’égo qu’on a construit. On a renoncé à essayer de modifier l’environnement en trichant avec la décoration, et on se décide à faire sortir l’égo pour mieux l’observer à la lumière du jour. Ce n’est cependant qu’une étape transitoire, car la finalité de la vie humaine va bien au-delà de la simple analyse des mécanismes de l’égo, puisqu’il s’agit de rejoindre la route – le cours naturel des choses – pour vivre enfin comme un humain à part entière.

La première chose qui nous pousse à bouger, c’est le sentiment de claustrophobie qu’on éprouve à l’intérieur des murs de l’égo. On sait qu’il va falloir faire  quelque chose pour faire tomber ces maudits murs. Et, lorsqu’on décide de faire sortir l’égo sur la terrasse pour le regarder à la lumière du jour et avec un peu plus d’espace et de recul, c’est l’amorce d’un changement important. Sur le plan de la pratique spirituelle c’est un tournant capital. Que pouvons-nous faire pour le favoriser?

On a tendance à penser que, pour prendre un nouveau départ, il faut d’abord faire table rase de tout ce qui a précédé. Renoncer à son ancienne vie afin d’en commencer une nouvelle. Mais j’aimerais que nous nous interrogions un peu sur le renoncement : à quoi faut-il renoncer? Au monde matériel, tel qu’il nous apparait, ou à notre univers mental et affectif?

La plupart des religions encouragent leurs fidèles à renoncer aux biens de ce monde. Traditionnellement, le moine ne doit posséder qu’une petite boite dans laquelle il range ses quelques affaires indispensables. Peut-on parler de vrai renoncement? À mon avis, non, bien qu’il s’agisse d’une pratique utile. Un peu comme si quelqu’un qui adore les sucreries se privait de dessert pendant quelque temps pour apprendre à mieux se connaitre en observant ses réactions.

Nos tentatives de renoncement peuvent aussi prendre une autre forme : quand on commence à se sentir mal à l’aise dans la jungle de ses pensées et de ses émotions, on a envie de quitter ce monde-là, de s’en débarrasser en l’abandonnant derrière soi. On aimerait renoncer à cet univers mental et affectif qui nous pèse car on se sent coupable de pensées et sentiments mauvais. Cependant, là encore, il ne s’agit pas d’un authentique renoncement; on ne fait que réagir en fonction d’une idée préconçue : la notion du bien et du mal.

Certains, déçus par le quotidien, font même une ultime tentative et décident de renoncer à tout pour vivre une vie entièrement consacrée à la spiritualité. Une démarche formidable, pour qui sait vraiment ce que cela veut dire – ce qui n’est la plupart du temps pas du tout le cas, malheureusement. C’est en effet dans le cadre d’une soi-disant pratique spirituelle qu’on rencontre les interprétations les plus fausses du renoncement, et qui sont d’autant plus malfaisantes qu’elles sont insidieuses, parce qu’on est convaincu d’être du bon côté de la barrière. On aspire à une vie de pureté et de sainteté, on se veut différent des autres, on s’installe peut-être même dans un coin perdu, calme et tranquille, à l’écart de tout. Tout ça est très joli et part d’un bon sentiment, mais l’ennui, c’est que ça n’a rien à voir non plus avec le vrai renoncement.

Alors qu’est-ce donc que le renoncement authentique? Existe-t-il même? Il vaudrait peut-être mieux parler de détachement : la plupart du temps, nous croyons «renoncer» quand nous tentons de modifier certains détails de notre vie auxquels nous accordons, comme à nous-mêmes, une importance démesurée, alors qu’en réalité, on n’a pas besoin de renoncer à quoi que ce soit.

Il suffit de comprendre que le renoncement authentique n’est pas autre chose que le détachement.

La pratique ne consiste pas à éliminer de force l’attachement, en laissant tomber les choses ou les gens auxquels on est attachés, mais à le percer à jour. On peut avoir une immense fortune sans y être attaché, ou n’avoir que trois sous et y être farouchement attaché. Ceux qui ont compris la nature de l’attachement ont souvent tendance à ne pas s’encombrer de trop de biens, quoique ce ne soit pas une règle générale. En effet, ce n’est pas tant ce qu’on possède qui compte que l’attitude qu’on a par rapport à ce qui nous appartient. La plupart du temps, notre pratique achoppe sur notre manie de toujours vouloir manipuler la réalité – notre esprit ou notre environnement. Par exemple, on voudrait à tout prix arriver à calmer son esprit, sans comprendre que ce n’est pas le va-et-vient des pensées qui est gênant, mais l’attachement qu’on éprouve à leur égard. Les émotions sont parfaitement inoffensives – ce ne sont que des pensées, des créations de l’esprit – tant qu’on ne se laisse pas dominer par elles en s’y attachant; mais dès qu’on s’y attache, les ennuis commencent pour tout le monde. Voilà la première difficulté qu’on rencontre dans la pratique : prendre conscience du poids de l’attachement dans notre vie. Si vous faites zazen avec beaucoup de patience et de persévérance, vous vous rendrez compte que votre vie est entièrement sous l’emprise de l’attachement – comme chez nous tous. Chacun de nous n’est que la somme des liens qui l’attachent aux choses et aux êtres.

Comprenons bien qu’on ne se débarrasse pas de l’attachement de force. En revanche, si on apprend à en reconnaitre la véritable nature, il s’évanouira doucement et imperceptiblement, comme un château de sable progressivement englouti par les vagues à marée montante. Il s’écroulera et disparaitra. Où ira-t-il donc?

Tant que l’on garde une image idéalisée de soi, des autres ou de la vie, on reste prisonnier de l’attachement.

Il ne s’agit pas de se débarrasser de nos attaches ou d’y renoncer, mais de cultiver l’intelligence et la lucidité naturelles de l’esprit qui permettent seules d’en percer la nature : impermanente et vide de réalité. Vous n’avez pas besoin de chercher à vous débarrasser de quoi que ce soit. Mais sachez que les liens les plus lourds et les plus insidieux sont ceux que nous forgeons au contact de ce que nous prenons pour des vérités spirituelles. L’attachement au soi-disant spirituel est le plus gros obstacle à une spiritualité authentique. Il est impossible d’être vraiment libre et capable d’amour tant qu’on reste attaché à quoi que ce soit.

Lorsque vous ferez zazen aujourd’hui, n’oubliez pas l’essentiel : cultiver le détachement. Sachez persévérer et souvenez-vous que vous avez le choix : à chacun de décider s’il tient ou non à vivre une vie libre et riche de compassion.

Charlotte Joko Beck
Soyez zen … en donnant un sens à chaque acte à chaque instant; Pocket 
***
Vous aimerez peut-être :

- Les extraits du libellé «Joko Beck»
- L’onglet «Changement de fréquence» ci-haut  
- http://situationplanetaire.blogspot.com/2011/12/quite-brainy.html 

18 janvier 2012

Le liant qui a le plus désuni

Renversant d’examiner attentivement ces statistiques.

Source : Wikipédia

Estimations des appartenances religieuses de la population mondiale :

Estimations D. Barrett 2011 []

Chrétiens (2,31 milliards), dont :
   Catholiques (1,16 milliards)
   Protestants (426 millions)
   Chrétiens indépendants (378 millions)
   Orthodoxes, (271 millions)
   Anglicans, (88 millions)
   Autres chrétiens, (36 millions)
Musulmans, (1,58 milliards) dont
   environ 75% de sunnites[
   entre 10 et 20% de Chiites
Hindous (952 millions)
Non-religieux (658 millions)
Bouddhistes (468 millions)
Religions chinoises (458 millions)
Religions tribales (269 millions)
Athées (137 millions)
Nouvelles religions (NMR) (63 millions)
Sikhs (25 millions)
Juifs (15 millions)

Chiffres d'adherents.com []

Chrétiens (2,1 milliards)
Musulmans (1,2 milliard)
Sans religion (agnostiques, athées etc.) (1,1 milliard)
Hindouistes (900 millions)
Religions chinoises (394 millions)
Bouddhisme (376 millions)
Religions tribales (300 millions)
Religions africaines et afro-américaines (100 millions)
Sikhs (23 millions)
Juche (15 millions)
Spirites (15 millions)
Juifs (14 millions)
Mormons (13 millions en 2007) []
Bahaïsme (7 millions)
Jaïns (4,2 millions)
Shintoïstes (4 millions)
Caodaïstes (4 millions)
Zoroastriens (2,6 millions)
Tenrikyo (2 millions)
Néo-païens (1 million)
Unitaristes (800 000)

Chiffres de Chartsbin.com en 2011

Rastafariens (600 000)
Scientologie (500 000)
Christianisme (2 262,45 millions)
Islam (1 426,56 millions)
Hindouisme (900,36 millions)
Agnostisme (799,19 millions)
Religions chinoises (445,43 millions)
Bouddhisme (396,53 millions)
Religions tribales (210,49 millions)
Athéisme (157,53 millions)
Shintoïsme (106,60 millions)
Nouvelles religions (59,07 millions)
Sikhisme (23,77 millions)
Judaïsme (15,62 millions)
Spiritisme (13,58 millions)
Bahaïsme (8,15 millions)
Taoïsme (6,79 millions)
Confucianisme (6,11 millions)
Jaïnisme (6,11 millions)

16 janvier 2012

Guérison d'un cancer de classe 4B

À voir sur Air Karma :
Vidéo d'Anita Moorjani : EMI -- Guérison d'un cancer de classe 4B
En anglais avec sous-titrage en français.


Témoignage extrêmement touchant d'une expérience de mort imminente vécue par une jeune femme indienne à Hong Kong.

"Aux frontières de la mort - Anita a reçu un diagnostic de cancer lymphatique en 2002, qui prit une tournure terminale en 2006. Elle est tombée dans le coma, et alors que les médecins avisaient sa famille qu'il ne lui restait que quelques heures à vivre. Elle a traversé dans l'Au-delà et est revenue en ce monde avec une compréhension nouvelle de sa vie et de sa «raison d'être» sur la terre. C'est ce qui l'a guérie de son cancer. Anita est née à Singapore, de parents indiens. Éduquée en anglais, elle vit à Hong Kong depuis l'âge de 2 ans."

Un commentaire sur Youtube qui dit exactement ce que je pense :

"Ce témoignage vaut tous les livres, ateliers et conférences qui nous éclairent sur la nature de la vie, le sens de notre présence et le liant commun à toute l'humanité."

***

Une guérison plutôt spectaculaire …

Bien sûr, ce genre de témoignage tient de l’hérésie pour les scientifiques de la médecine traditionnelle. Mais, il faut être capable de capter sa sincérité et sa spontanéité pour comprendre ou avoir vécu une expérience similaire. À voir jusqu'au bout si vous croyez que vous valez le temps que ça prendra...

Un excellent complément à la série "Changement de fréquence".

Le fond du message : cesser d’avoir peur et se permettre d’être soi-même, non pas ce qu’on imagine être ou ce que les autres attendent.

Intéressant cette partie du témoignage où elle dit qu'elle vivait dans la peur, et faisait tout pour plaire aux autres, les protéger, etc., sans jamais penser à elle, à sa propre vie... Nous savons depuis un bon moment que le cancer est fréquemment un résultat de cette attitude où l'on préfère s'occuper des autres que de soi.

15 janvier 2012

Quelque chose change

«Comment venir à bout de ses ennemis?»
se lamentait Diogène. Plutarque aurait répondu quelques siècles plus tard :
«En devenant un homme de bien.»


 Pensée juste – Action juste
L’expression de la sagesse

Si nous réalisons qu’une compréhension empathique de l’autre crée un climat de confiance,
alors, quelque chose change.

Si nous comprenons que l’ignorance est la source de tous les conflits,
et que nous nous efforçons de la dissiper,
en restant silencieux quand les mots sont superflus,
alors, quelque chose change.

Si nous comprenons que la connaissance sans sagesse
mène à la mort de l’âme,
alors, quelque chose change.

Si nous comprenons que tout ce qui entrave le développement spirituel
ne devrait pas être réprimé mais dissipé,
alors, quelque chose change.

Si nous réalisons que la colère ou la dispute,
peu importe qui est fautif,
est une réaction impulsive servant à blâmer au lieu de comprendre,
et si nous sommes indulgents,
même envers ceux que nous blâmons,
alors, quelque chose change.

Si nous adoptons le langage de l’amitié et de l’amour,
et si nous essayons de contribuer au bienêtre de chacun,
alors, quelque chose change.

Si nous encourageons la réalisation intérieure,
sans désir de convaincre, 
alors, quelque chose change.

Si nous mettons de côté ce qui sépare
pour faire valoir sur ce qui unit,
alors, quelque chose change.

Si nous cessons de miser sur les résultats
pour faire ce qui doit être fait à chaque instant,
alors, quelque chose change.

Si nous réalisons que la vertu suppose la soumission aux lois de la Vie,
non pas à notre propre code éthique,
alors, quelque chose change.

Si nous acceptons que la recherche de sécurité,
bien que ce soit un désir compréhensible,
freine la liberté de l’âme, point Oméga de l’évolution,
alors, quelque chose change.

Si nous sommes conscients que la peur,
ressentie par la créature en chacun de nous,
voile les aspirations de notre Être intérieur, dont l’essence est divine,
alors, tout change

Et nous voyons le miracle que l’Esprit peut accomplir.

(Auteur inconnu, traduction maison)

***

Something changes
Right Thought – Right Action
The Expression of Wisdom

If we are aware that a compassionate understanding of others creates trust,
then something changes.

If we understand that ignorance is the source of all conflict,
and if we strive to dissolve it, keeping silent when words are superfluous,
then something changes.

If we understand that knowledge without wisdom leads to death of the soul,
then something changes.

If we understand that anything that hampers spiritual development
should not be repressed but dissolved,
then something changes.

If we realise that being angry or arguing with someone,
regardless of who may be at fault,
is an impulse reaction through which we blame rather than understand,
and if we understand even those whom we blame,
then something changes.

If we practice the language of friendship and love,
and if we try to contribute to the well-being of everyone,
then something changes.

If we try to promote a path of inner realisation,
without any desire to convince,
then something changes.

If we set aside that which separates
and emphasise that which unites,
then something changes.

If we abandon the desire for results
and do what must be done at each moment,
then something changes.

If we are aware that virtue demands submission to the laws of Life,
and not to our own rules or ethics,
then something changes.

If we accept that any search for security,
although and understandable desire,
opposes freedom of the soul, the Omega point of evolution,
then something changes.

If we are aware that fear,
experienced by the creature in all of us,
veils the aspiration of our inner Being, whose essence is divine,
then everything changes.

And we witness the miracle that Spirit can accomplish.

(Author unknown)

13 janvier 2012

La poule aux oeufs d'or

Illustration: J-C Bauer

La poule aux œufs d’or
Par Jean de la Fontaine

(Inspiré de la fable d’Ésope ci-après)

L'avarice perd tout en voulant tout gagner.
             Je ne veux, pour le  témoigner,
Que celui dont la poule, à ce que dit la fable,
            Pondait tous les jours un œuf d'or.
Il crut que dans son corps elle avait un trésor :
Il la tua, l'ouvrit, et la trouva semblable
À celles dont les œufs ne lui rapportaient rien,
S'étant lui-même ôté le plus beau de son bien.
            Belle leçon pour les gens chiches!
Pendant ces derniers temps, combien en a-t-on vus,
Qui du soir au matin sont pauvres devenus,
            Pour vouloir trop tôt être riches!

***
La femme et la poule
Par Ésope

Une femme veuve avait une poule qui lui pondait tous les jours un œuf. Elle s’imagina que si elle lui donnait plus d’orge, sa poule pondrait deux fois par jour, et elle augmenta en effet sa ration. Mais la poule devenue grasse ne fut même plus capable de pondre une fois le jour.

Morale : Lorsqu’on cherche par cupidité à avoir plus que l’on n’a, on perd même ce qu’on possède.

***
Parlant d’or … parlons de prêts

Ils* ne trouveront pas l’œuf en or dans leur nid. Leurs rugissements sont affolants, mais en réalité, ils ressemblent à des tigres édentés.

L’effacement de la dette est la seule façon de sortir du trou. Soyons lucides, aucun pays ne pourra rembourser (à des conditions qui relèvent de l'usure la plus outrancière) ceux-là mêmes qui ont creusé le gouffre; surtout qu’en réalité, ce sont eux qui possèdent déjà tout l’or et l’argent de la planète. C’est digne de l’Avare ou l’école du mensonge de Molière. 

Je me demande bien s’il y a de courageux gouvernants, présidents ou aspirants... qui auront l’audace de réclamer l’annulation de ces dettes ridicules? Compteur à zéro pour tous. Puisque de toute façon nous sommes insolvables, tous autant que nous sommes…

* À noter : ce "ils" ne vise pas une nation ou un groupe en particulier, il s'agit d'un ensemble, d'un système global dont la seule préoccupation est le gain et le profit.

Rappel : François Pesant

Photo François Pesant - affiche de l'exposition
http://www.tohu.ca/fr/activites/fiche.aspx?aid=442

À l'émission "C'est bien meilleur le matin", une chroniqueuse mentionnait que des ONG proposent que les recycleurs soient traités comme des employés de la ville, c'est-à-dire, qu'ils soient reconnus et salariés. De plus, on recommande que les recycleurs collectent les objets directement chez les citadins plutôt que de trier dans les immenses dépotoirs. Une alternative vraiment brillante... C'est probablement relié à l'initiative d'Albina Ruiz qui fait la promotion de cette nouvelle forme de recyclage en Amérique du Sud et en Inde; sa conférence : http://www.thersa.org/events/video/vision-videos/albina-ruiz

Rappel
L'industrie du recyclage à Delhi

Entrée gratuite.

Visites commentées par le photographe, samedi le 14 janvier à 11h et 13h.
Nombre de places limité.  

Conférence  présentée gratuitement le mardi 17 janvier à 19 h en présence de François Pesant (photojournaliste), Béatrice Vaugrante (Amnistie Internationale) et Karel Mayrand (Fondation David Suzuki).
Le nombre de places est limité et sur inscription seulement.
Réservation : billet@tohu.ca ou 514 376-TOHU (8648)
Du 11 janvier au 12 février 2012, tous les jours de 9 h à 17 h

À voir : http://www.francoispesant.com/

Compléments d'information à la fin de cet article : 
http://situationplanetaire.blogspot.com/2012/01/cervelle-decureuil.html

11 janvier 2012

Les voisins - Neighbours



Neighbours, par Norman McLaren, 1952
Production de l'Office National du Film du Canada

L'histoire de l'humanité en 8,6 minutes.
Ça commence à se gâter à peu près au bout de 3 minutes... hum.
Je n'ai jamais oublié ce film.  
Un petit rappel, étant donné qu'en ce moment ça sent la guerre à plein nez...

Parlant de cervelle



Un peu d'humour...

Didier Reinach a été conférencier à l’École nationale d’administration à Paris et chargé de cours à l’École Supérieure de Commerce d’Amiens (France). Il a travaillé en Europe, entre autres, pour des organisations comme Volkswagen, Chanel, le Crédit Lyonnais et au Canada pour Transcontinental, la BDC, Telus, Hydro-Québec, Desjardins, HEC Montréal et de nombreuses PME.

Co-auteur du livre Les Fabuleuses Richesses Économiques du Cerveau publié aux Éditions Émergences.

10 janvier 2012

Cervelle d’écureuil

Aujourd’hui, j’observais un écureuil traverser sur le câble électrique au-dessus d’un boulevard. On voit souvent ce phénomène maintenant. Je suppose qu’à force de voir leurs petits copains se faire écraser ils ont appris qu’il valait mieux emprunter un autre chemin pour éviter le roadkill. Et je n’anthropomorphise pas en disant cela… Ils sont capables d’apprendre, au même titre que nous. 


Alors, avant de rire de la cervelle des oiseaux, des écureuils et autres, nous ferions mieux de réévaluer notre propre cervelle supérieure. À chaque forme physique sa forme d’intelligence… l’une ne vaut pas mieux que les autres. D’autant que celle que l’espèce humaine privilégie me semble présenter de nombreuses lacunes.

«L’animal a cet avantage sur l’homme qu’il ne peut être sot.» ~ Victor Hugo

«Le jour où l’on comprendra qu’une pensée sans langage existe chez les animaux, nous mourrons de honte des les avoir enfermés dans des zoos et de les avoir humiliés par nos rires.» ~ Boris Cyrulnik

«Tout ce verbiage sur la dignité, la compassion, la culture ou la morale semble ridicule lorsqu’il sort de la bouche même de ceux qui tuent des créatures innocentes, pourchassent des renards que leurs chiens ont épuisés, ou même encouragent l’existence des combats de taureaux et des abattoirs. Toutes ces explications, selon lesquelles la nature est cruelle et donc nous sommes en droit d’être cruels, sont hypocrites. Rien ne prouve que l’homme soit plus important qu’un papillon ou qu’une vache. Je considère le fait d’être devenu végétarien comme la plus grande réussite de ma vie. Je ne prétends pas sauver beaucoup d’animaux de l’abattoir, mais mon refus de manger de la viande est une protestation contre la cruauté… Personnellement, je ne crois pas qu'il puisse y avoir de paix dans ce monde tant que les animaux seront traités comme ils le sont aujourd’hui.» ~ Isaac Bashevis Singer

“Animals are reliable, many full of love, true in their affections, predictable in their actions, grateful and loyal. Difficult standards for people to live up to.” ~ Alfred A. Montapert

“I ask people why they have deer heads on their walls. They always say because it’s such a beautiful animal. There you go. I think my mother is attractive, but I have photographs of her.” ~ Ellen DeGeneres

“I think I could turn and live with animals; they are so placid and self-contained… They do not lie awake in the dark and weep for their sins. They do not make me sick discussing their duty to God.” ~ Walt Whitman

Vous aimerez peut-être :
http://airkarma-mestengo.blogspot.com/2010/11/la-preeminence-sur-les-animaux.html

***

Si vous aimez les cervelles d’oiseaux : Serge Beaudette – des photos magnifiques et un parcours «naturaliste» exceptionnel  
http://www.pitpitpit.com/index.htm

J’ai mentionné ce photographe dans l’article suivant  
http://situationplanetaire.blogspot.com/2010/07/deux-pour-un.html

***

Ah, toute cette belle intelligence humaine perdue…

1. La guerre

Hier soir j’ai regardé le pseudo documentaire «Je veux voir» portant sur la reconstruction du Liban (d’après un scénario de Zeima Saab De Melero, réalisé par Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, avec Catherine Deneuve et Rabih Mroué; 2008). J’ai aimé la grande simplicité de ce film et ses silences qui parlaient très fort.

La scène où l’on transporte les matériaux de construction, la pierre et les objets (sauf la ferraille qui se vend bien) provenant des villes bombardés pour les décharger en bordure de mer est frappante. «Il est plus facile et rapide de démolir que de reconstruire», disait Rabih Mroué. 

Et alors, je n’ai pu m’empêcher d’imaginer les familles qui vivaient à l’intérieur des murs de ces maisons en ruine, dans leurs objets. Ce qu’un journaliste décrivait ainsi en 2007 :
«Mais, dans tout le Liban, les tonnes de gravats des vieilles toitures et des immeubles d’appartements sont méthodiquement soulevées et l’on retrouve en dessous des familles entières, se tenant dans les bras des uns des autres au moment de la mort, lorsque l’aviation israélienne écroulait leurs maisons sur eux.» 

Conclusion : le bilan macabre des conflits guerriers qui ont eu lieu partout sur la planète entre 1950 et 2007 se situerait autour de 85 millions de morts. En près de 60 ans! - même pas la durée moyenne d’une vie de babyboumeur!

Nous sommes des champions.

2. La main-d’œuvre des pays dits «émergeants»

Après avoir présenté Les réfugiés du climat à La TOHU en 2010, le photojournaliste François Pesant est de retour pour présenter son exposition L’industrie du recyclage à Delhi, du 11 janvier au 12 février 2012.

L’industrie du recyclage à Delhi, met à nu les conditions de vies de plus de 170 000 indiens qui vivent à la solde de 8500 tonnes des déchets à Delhi. Des images émouvantes qui reflètent la dure réalité de ces milliers de migrants défavorisés qui n’ont pour unique gagne-pain que la cueillette et le tri des ordures. Le photographe jette un regard sur les conditions de vies de ces «ragpickers», qui souvent vivent à même les dépotoirs, mais aussi sur l’industrie du recyclage en général, de la matière première, aux différents maillons de la chaine d’intermédiaires jusqu’à la revente des matériaux recyclés. Venez admirer la trentaine de clichés noir et blanc, qui explorent étape par étape ce problème grandissant des sites d’enfouissement à Delhi, mais également les effets néfastes qu’il entraine sur la population.

À voir : http://www.francoispesant.com/

Biographie
Amoureux de l’image, François Pesant développe tardivement un engouement à croquer sur le vif des scènes avec sa caméra d’amateur. La passion du jeune trentenaire devient sa profession, après un stage avec Jacques Nadeau, photographe émérite du Devoir. Il donne d’ailleurs avec ce dernier des cours de photographie de presse à l’Université de Montréal. Diplômé en sociologie de l’Université Concordia, il conjugue ce domaine d’expertise à celui de la photo en s’intéressant particulièrement aux enjeux de droits humains et environnementaux dont ses clichés sont un puissant témoignage.

Récipiendaire de plusieurs distinctions de renom à l’instar du Prix Lux (2009, 2010, 2011) et du Prix Antoine-Desilets (2010, 2011), François Pesant collabore avec plusieurs journaux et magazines notoires comme Le Devoir, La Presse, L’Actualité et The Walrus. Lors de son dernier passage à la TOHU en 2010 avec l’exposition Les refugiés du climat, il dévoilait des images bouleversantes de la vie quotidienne de refugiés environnementaux.

Conférence
Une conférence sur le sujet de l’exposition sera présentée gratuitement le mardi 17 janvier à 19 h en présence de François Pesant (photojournaliste), Béatrice Vaugrante (Amnistie Internationale) et Karel Mayrand (Fondation David Suzuki). Le nombre de places est limité et sur inscription seulement.

Encan silencieux
François Pesant s’associe à Amnistie Internationale pour offrir un encan silencieux de son travail. Toutes les œuvres présentées dans l’exposition seront mises en vente. La moitié des profits servira à financer les futurs projets de l’artiste et l’autre moitié financera les campagnes d’Amnistie Internationale.

Horaire
Du 11 janvier au 12 février 2012, tous les jours de 9 h à 17 h

Vernissage
Le jeudi 12 janvier 2012 dès 18 h
Réservation : billet@tohu.ca ou 514 376-TOHU (8648)

9 janvier 2012

Beauté de la pollinisation



Pendant que nous continuons de nous entretuer et de polluer au nom de la croissance économique, les esprits bienveillants qui gouvernent la nature continuent de créer de la beauté avec les moyens du bord, ceux qui restent. Pour combien de temps encore puisque les exterminateurs se multiplient?

Pas d’abeilles, pas d’insectes, pas de papillons, pas d’oiseaux, pas de pollinisation, pas de fleurs, pas de plantes, pas de champs, pas d’arbres. Pas de nourriture, pas d'eau. De l'alsphalte en masse. On nous balancera par hélicoptère des poches de foin OGM ou de riz au formaldéhyde par la tête.

Est-ce vraiment ce que nous voulons? Il y a moyen de prospérer autrement qu'avec les énergies fossiles et des inventions inadéquates. Passons à autre chose!

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Jour d’expo des nouveaux modèles de voitures à Détroit. On est encore dans le luxe et le pétro-carburant par-dessus la tête. Hum.

De l’air, de l’air, donnez-nous de l'air!

Curieusement, j’ai reçu cette information pas plus tard qu’hier :

Le constructeur indien Tata Motors prévoit faire sillonner sa voiture à air comprimé, Mini Cat, dans les cités indiennes en aout 2012. La voiture couterait environ 365,757 roupies (soit 8177 $).

La Mini Cat est un véhicule urbain léger, avec châssis tubulaire et carrosserie en fibre de verre. Un microprocesseur contrôle toutes les fonctions électriques de la voiture.

Selon les concepteurs, il en coute moins de 50 roupies par 100 km, soit à peu près un dixième du cout d'une voiture fonctionnant au gaz. Son kilométrage est presque le double de celui de la voiture électrique la plus perfectionnée. Sa vitesse de pointe est de 105 km heure (ou 60mph) et aurait une autonomie d'environ 300 km (ou 185 miles).

Comme il n'y a pas de moteur à combustion, le changement d'huile (1 litre d’huile végétale) se fait à intervalle de 50 000 km (ou 30,000 miles). Cette voiture requiert un minimum d’entretien.
Mignonne la p'tite...

Informations datant de 2007 :
20 mars
Le groupe indien Tata parie sur le moteur à air comprimé français

Tata Motors est aujourd'hui le leadeur indien en matière de recherche automobile, le premier vendeur de véhicules à usage commercial et le second en ce qui concerne les particuliers. Le groupe a signé récemment un accord avec un groupe français, le groupe MDI, qui développe depuis 1998 un moteur à air comprimé.

L'air comprimé sert de carburant dans le moteur, même si le terme de carburant est en fait abusif puisqu'il n'y a pas de combustion. Le principal avantage de ce moteur est qu'il ne rejette que de l'air en sortie, la pollution émise durant le processus est celle qui correspond à l'opération de pressurisation de l'air, ainsi que celle correspondant à l'entretien des filtres.

Or, l'opération de pressurisation peut être réalisée avec de l'énergie électrique, bien moins polluante que les énergies dérivées du pétrole. Par ailleurs, le système est avantageux par rapport à un véhicule électrique puisqu'il n'est pas nécessaire de produire une batterie, élément dont le recyclage est toujours problématique. Le gain écologique est indéniable, mais si cette technologie végète un peu depuis quelques années, c'est principalement pour des raisons économiques, et à cause d'un développement technologique qui n'a jamais réellement pu être finalisé pour des raisons financières.

C'est donc un des enjeux majeurs de cet accord que de parvenir à réaliser un véhicule suffisamment autonome et rentable. Tata Motors va donc soutenir la fin du développement et l'optimisation de la technologie pour une application sous licence en Inde.

8 février
Guy Nègre, le créateur de la société MDI en 1990 et l'inventeur d'un modèle de véhicule à air comprimé, a annoncé qu'un accord entre sa société et le constructeur automobile indien Tata Motors avait été conclu pour la future commercialisation d'un modèle doté d'un moteur à air comprimé. En fait, c'est un moteur propre utilisant de l'air comprimé comme carburant, c'est le "zéro pollution" assuré. Tata Motors s'impliquera dans le développement de cette technologie française déjà utilisée sur la MiniCat. Le fonctionnement? Le réservoir se recharge sur une simple prise électrique en 4h pour un cout de 1,50 euros et permet une autonomie de 150 km. Elle se penche actuellement sur une pompe à air comprimé, ce qui permettrait de faire un plein du réservoir en 3 minutes chrono pour un cout d'environ 2,50 euros.

En Inde, Tata Motors est n°1 sur le marché des véhicules commerciaux et n°2 sur le secteur de véhicules particuliers avec plus de 4 millions de véhicules immatriculés. Il est également le 5e constructeur mondial de camions de poids moyens et lourds et le 2e plus gros constructeur d'autobus.

Guy Nègre a déclaré :
"MDI travaille depuis de nombreuses années à la conception de moteurs respectueux de l'environnement. MDI est heureuse de conclure cet accord avec Tata et de travailler avec cet expérimenté et grand groupe industriel pour développer cette nouvelle et économique technologie ainsi que ses diverses applications sur le marché indien qui doit suivre maintenant une règlementation très stricte en matière de protection environnementale. Nous poursuivons le développement de notre propre concept industriel en licenciant dans les autres pays du monde, des petites unités de productions proches des marchés. Nous avons aussi développé cette nouvelle technologie pour d'autres applications où se combine l'économie en matière de couts dans le respect de l'environnement qui est notre priorité."