Bonne nouvelle : le maire de Montréal, M. Coderre, a déclaré qu’il n’y aurait pas de rodéo urbain l’année prochaine. Saluons cette sage décision. Si l’on dénonce les mauvais coups, on doit souligner les bons.
Cela dit, il reste le dossier calèches. Le propriétaire du business,
dont l’écurie est inadéquate, délabrée et insalubre, a eu gain de cause et continue
de faire circuler ses calèches dans les bouchons de circulation du
Vieux-Montréal et du centre-ville. Si les Montréalais votent pour l’équipe Projet Montréal, peut-être que les
choses changeront. Beaucoup de traditions dépassées et désormais injustifiables
ne méritent d’être préservées, notamment les calèches et les rodéos.
Marc Bekoff avait écrit au maire de Montréal
pour exprimer son indignation au sujet
du rodéo urbain NomadFest (extrait) :
«Alors
que la foule assistant au rodéo hurle avec enthousiasme devant le «concours»
qui se déroule entre l’humain et l'animal, toute personne ayant des sentiments
et étant familière avec le comportement des mammifères peut voir que l'animal
est réticent, et plus encore, qu’il est terrifié, souvent blessé et plongé dans
la douleur. Le seul participant volontaire au rodéo est l'humain.»
Notre rapport avec les animaux est appelé à
changer, et cela passera immanquablement par l’éducation. Les articles ci-après
indiquent que si la tendance se maintient, ce sont les enfants qui éduqueront
leurs parents.
«Comment
se fait-il que les gens disent aimer les animaux et qu’ils les tuent?»
Marc Bekoff, Ph.D. (Animal emotions)
Le 20 août 2017 | Psychology Today
J'aime beaucoup travailler avec les jeunes
et parler du comportement animal, de conservation, et de la relation humain-animal
[...]. Beaucoup de jeunes s'intéressent de près à ces sujets et posent souvent des
questions qui ne sont pas de leur âge. Non seulement sont-ils bien renseignés
sur les comportements animaux puisqu’ils observent les différents compagnons
qui partagent leur maison, mais ils regardent
aussi d’excellents documentaires à la télévision. Plusieurs sont aussi très
préoccupés par la façon dont on les maltraite, ils posent des questions qui démontrent
l’empathie et la compassion qu’ils ressentent envers le sort des autres
animaux.
Je fais
toujours attention quand j’aborde la question ou d'autres sujets avec des
jeunes, et je les laisse déterminer le cours de la discussion. Discuter de la
violence envers les animaux peut être traumatisant, mais, en raison de la
facilité d'accès aux médias de masse, la plupart des jeunes en savent bien plus
que j’en savais à leur âge et même plus âgé. Ils posent des questions sur des
animaux dont je n'ai jamais entendu parler, tel ce rare rongeur d'Amérique du
Sud qu’une fillette trouvait «vraiment cool». Je lui ai demandé de se
renseigner sur son nouveau «favori» et de donner une courte présentation devant
la classe, ce qu'elle a fait. Un jeune posait des questions sur la durabilité, et il en savait déjà pas mal
sur ce que signifie «vie durable».
Lors
d’une discussion, tandis que je parlais de l’extermination des loups, Jean, âgée
de 6 ans, a demandé «Comment se fait-il que les gens disent qu'ils aiment
les animaux et qu’ils les tuent?», et quelques autres jeunes ont abondé dans le
même sens. Ils étaient très sérieux et voulaient vraiment en parler. Cela a mené
à un débat général sur les enfants et les animaux, et nous avons parlé des
jeunes néo-zélandais qui, dans le cadre du programme scolaire régulier, sont poussés
à tuer des animaux; ensuite ils ont dit qu’on en faisait des marionnettes et qu’on
les rabaissait de toutes sortes de façons.
Concernant
la situation en Nouvelle-Zélande, tous les enfants étaient choqués et perturbés
d’entendre parler du programme visant à tuer des opossums et d’autres animaux.
Quand j'ai demandé si quelqu'un voulait participer, pas un seul n’a levé la
main. Quelques enfants ont dit qu'ils ne le feraient pas même si cela leur
méritait d’être expulsé de l'école. Je les ai félicités de leur attitude
positive envers les autres animaux, et tout ce que j’espérais c’est que leurs
enseignants et leurs parents soient d'accord avec eux. [Voyez les extraits du
second article sur la Nouvelle-Zélande]
[...]
Ce
que j'ai vraiment apprécié de ces discussions c’est l’attention que les jeunes
portent aux sujets «chauds», et à quel point ils sont renseignés et expriment
facilement et librement leurs opinions. Tout cela m'a donné espoir pour
l'avenir.
Quand
les gens disent aimer les animaux et leur font du mal, je suis heureux qu'ils ne
m'aiment pas
Juste avant la fin de la discussion, un
garçon a dit «Le mot amour signifie que vous aimez vraiment quelqu'un, non?»,
et une fillette a ajouté «J'aime mon chien et jamais je ne lui ferais de mal,
et je serais vraiment enragée si quelqu'un essayait de le faire». Tous les
enfants étaient d'accord. Plusieurs étaient vraiment confus au sujet de l'amour,
et je me disais que beaucoup d'adultes le sont aussi; mais c'est un autre sujet
dont on a abondamment parlé sur Psychology Today [...]. Néanmoins, entendre quelqu’un
dire qu’il aime les animaux puis le voir les brutaliser et les tuer sème
facilement la confusion tant chez les jeunes que les adultes. [...]
Travailler
avec les enfants est un cadeau
Travailler avec les jeunes est un cadeau, et
je repense à nos conversations stimulantes longtemps après. Leur vif intérêt
pour la vie des autres animaux et la facilité avec laquelle ils posent des
questions, y compris celles qui sont centrées sur des sujets difficiles, est
incroyablement rafraîchissant.
~~~
En Nouvelle-Zélande les
autorités scolaires incitent les enfants à tuer des animaux
La guerre contre les loups et les marsupiaux
(opossums et kangourous) en Nouvelle-Zélande est épouvantable. Les féroces prédateurs
humains, dans leur immense besoin de tout contrôler, de tout mettre à leur
main, ne laissent pas les populations animales se réguler d’elles-mêmes. Nous
choisissons d’exterminer ou de préserver des espèces selon nos humeurs. Ce
faisant nous perturbons l’ordre naturel des choses. Éliminez les loups, et les
populations de cervidés augmenteront démesurément. Massacrez les cervidés,
d’autres conséquences désastreuses surgiront. Les rats d’égouts sont les vrais éboueurs de nos ordures et si
nous produisions moins de déchets, ils seraient moins nombreux. Le principe est
le même pour tous les êtres vivants : sans nourriture, on meurt. Bien sûr,
ils peuvent générer des maladies et c’est pourquoi on nous a appris à nous
méfier, à les craindre et à éprouver de la répulsion. Mais peut-être que si
nous les exterminons, nous ferons face à des problèmes plus graves car il y a
longtemps que nous avons dépassé les limites des dépotoirs. En ce moment, c’est
la guerre aux écureuils à Montréal. Certains ont commencé à les empoisonner et d’autres
à les manger. Saviez-vous que les écureuils contribuent largement à la
reforestation? Rien à faire, nous ne comprenons rien à rien. Ce n’est pas la
sagesse qui va nous mener à l’extinction...
Inciter
les jeunes à la violence envers les animaux : les Néo-Zélandais appliquent
des principes psychologiques bien connus
Marc
Bekoff, Ph.D.
Le 16 juillet 2017 | Psychology Today
Je me suis réveillé ce matin avec un déluge
de courriels concernant la résolution du gouvernement néo-zélandais d’exterminer
les prédateurs d’ici 2050. Bien sûr, tous les Néo-Zélandais n’appuient pas cette
guerre violente contre des animaux non-humains, mais on dit que plusieurs sont
d’accord.
Dans
un essai intitulé Youngsters Encouraged
to Kill Possum Joeys in New Zealand (Les jeunes encouragés à tuer les
opossums en Nouvelle-Zélande), Jasmijn de Boo, PDG de New Zealand SAFE For Animals (1), a écrit : «Une majorité de
la population néo-zélandaise semble appuyer le programme d’extermination ‘Predator Free 2050’, qui diabolise les
opossums, les rats et les hermines.» On
me dit que leur nombre pourrait être aussi élevé que 98 %. [...]
Travaillons
fort pour que la violence n’engendre pas la violence
Il est essentiel de lutter contre l’incitation
à tuer d'autres animaux chez les jeunes. [...] En enseignant aux jeunes à
respecter les autres animaux le plus tôt possible, nous pourrions voir une
baisse de la violence à l'égard des non-humains et de la violence à l’égard des
humains. [...]
Il
est bien connu que la violence peut traverser les frontières des espèces et
qu'il est essentiel de travailler fort pour que la violence n’engendre pas la
violence. Les enseignants et tous ceux qui encouragent les jeunes à tuer
d'autres animaux doivent être pris à partie, car ce qu'ils font est injustifiable
et incroyablement inhumain. Quelqu'un m'a écrit ce matin : «Ils savent exactement
quoi faire pour perpétuer la haine envers les animaux.» [...]
On
doit enseigner la compassion, l'empathie et la gentillesse aux jeunes, au lieu
de les pousser à tuer d'autres animaux pour le plaisir. On devrait leur
enseigner que la vie de chaque individu compte. Ces leçons profiteraient à
tous.
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(1) Compassion through knowledge
One of
the key areas of SAFE's work is education. Since 2004 SAFE has been committed
to creating a strong and effective national learning programme.
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C’est
plus facile d’aimer et ça ne coûte rien : on n’a pas besoin d’armes.
L’auteur de l’article fait parler son chien Chipper (un chien de thérapie) :
Tout ce que vous faites, je le fais mieux. Je blague. En quelque sorte. La vérité est que parfois les animaux sont plus doués que les humains pour apporter du réconfort et de la joie aux autres – en particulier aux enfants handicapés, aux jeunes délinquants et aux patients âgés atteints de démence. Vous avez probablement entendu parler de chiens de thérapie, mais saviez-vous que les chats, lapins, cochons, ânes, chevaux, dauphins, poissons, hamsters, moutons, lamas, alpagas, oiseaux et poules font beaucoup pour que les gens se sentent aimés?
Si vous voulez faire équipe avec un animal
pour égayer votre communauté, mais que vous n'avez pas la chance d'avoir un âne autour
de la maison, pas de panique. Un vieux chien ou chat (ou un lapin, etc.) sera parfaitement
à la hauteur.
Voici des moyens pour vous et votre animal de
répandre de la bonté :
– Amenez votre animal dans un centre de
soins, un refuge pour victimes de violence, un accueil pour sans-abri, une
école, un orphelinat, ou un foyer de personnes handicapées. Votre animal doit
être amical, bien entraîné, et très propre. Certains endroits nécessitent que
votre compagnon soit un animal de thérapie certifié, alors assurez-vous de ne
pas vous présenter sans vous être renseigné. (Il peut y avoir une organisation
à proximité qui pourrait vous prêter un ami à quatre pattes pour faire du
bénévolat.)
– Accueillez temporairement un animal de
refuge jusqu'à ce qu'on lui trouve un foyer permanent. Des milliers de bons
chiots, chatons, chiens et chats sont euthanasiés dans les refuges à tous les
jours parce que les gens n'ont pas fait stériliser leurs animaux de compagnie.
Nombre d'entre eux pourraient être sauvés si davantage de personnes étaient
volontaires pour les héberger un bout de temps.
– Si vous n'avez pas déjà un animal de
compagnie, alors vous devriez probablement sauter dans votre voiture maintenant
et aller tout droit au refuge le plus près de chez vous.
Random
Acts of Kindness | April 11, 2014
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