Je ne suis pas chimiste, mais d’après moi, les gaz volatiles ne se volatilisent pas nécessairement. Les molécules se déposent sur l’eau, pénètrent le sol, se propagent dans l’air, s’accumulent dans les nuages et font le tour du monde. Pas vrai? La chimie industrielle est une arme de destruction efficace; mine de rien, elle s’infiltre partout et empoisonne tout.
Bref, étant donné que les océans, c’est fini, que les terres arables, c’est fini, je me dis qu’il faut faire preuve d’imagination pour nous ajuster en matière de bouffe. Les étagères de librairies débordent d’ouvrages sur la gastronomie, mais personne ne nous propose des façons d’y combiner les résidus toxiques. J’ai donc pensé à des recettes adaptées à notre nouvelle réalité.

Une
idée de menu de Nôwel (à
classer dans humour s.v.p.) : 
Apéritifs 
Champagne Nuage d’azote à bulles sauteuses  
ou 
Lagon Gris écumeux 
ou 
Cocktail explosif Nucléo 
Potages 
Velouté d’algues bleues 
ou 
Crème de maïs OGM gélifiée 
Entrées
Caviar nappé de mayoschiste 
ou 
Raviole de foie,
émulsion de gras trans  
ou 
Nid d’oiseau aux sauterelles moléculaires 
Main 
Pavé de saumon Mercure  
ou 
Oie des Neiges et bulles de chevrotine  
ou 
Cerf grillé et boules de sapin gélifiées 
ou 
Tartare de dauphin pétrolé 
Légumes et verdure 
Pommes de terre Roundup rissolées 
Émulsion phosphatée de légumes du jour 
Salade décomposée 
Vins millésimés 
Blanc de Jaunes E-102 
Rosisco E-123 
Desserts 
Fondue au Chocopétro coulant  
ou 
Mousse volcanique cendrée  
ou 
Bûche chocolatée aux pépites d’amiante 
Exit
Billes de Brew de café 
Thé en spray 
Eaux-de-mort 
COMMENTAIRE
La gastronomie dite moléculaire semble reprendre du ruban. Bizarrement cette façon labo de dé-cuisiner pour cuisiner (ou de déconstruire pour reconstruire) utilise, entre autres, des cartouches de gaz pour siphonner les aliments, de l’azote liquide pour en gélifier d’autres, des injections, et ainsi de suite. De la sculpture alimentaire parfois digne des mobiles de Calder.
On dirait qu’on ne sait plus quoi inventer pour satisfaire aux caprices des blasés de la gastronomie ne sachant pas comment dépenser leur fortune. En moyenne, les menus de dégustation peuvent couter entre 180 et 400 dollars par personne.
Tristement pour ceux qui aiment le gout des aliments «tels quels», la plupart des fruits et légumes ont maintenant perdu leur saveur originelle puisqu’ils sont saturés d’engrais chimiques, de pesticides et autres poisons.
It’s a plague.
Il y a des luxes d’une indécence impossible à avaler. 



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