29 avril 2010

Les pièges de l'hyper richesse

J’entendais hier à la radio que les richissimes de la planète sont en train de s’approprier tous les derniers spécimens en voie d’extinction de la planète – notamment des tigres et des chats rares pour leurs griffes, leurs dents, leur fourrure, leur cuir, etc., des oiseaux exotiques pour leurs plumes colorées, etc. Ils s’en font faire des vêtements, des bijoux, des aphrodisiaques et autres inutilités du genre, tel une manteau de tigre vendu à 450 000 $!

Goldman Sachs n’est qu’une façade pour la gouvernance qui modélise le contexte social et géopolitique de la planète; le nom qu’on lui donne - gouvernement occulte, nouvel ordre mondial ou élite – importe peu. Il s'agit de groupes d'hyper riches qui contrôlent les institutions financières, les marchés boursiers, les sociétés multinationales, les religions, l'éducation, les médias, les forces militaires, les systèmes judiciaires, l'industrie du divertissement et du sexe, l'organisation médicale, etc.

Ces groupes initient des guerres civiles et internationales, causent des famines et répandent la pauvreté, créent des booms en faveur des industriels et des dépressions en défaveur des pauvres, conçoivent et répandent des virus, et assassinent leurs opposants. Ils édictent des lois injustes, utilisent le contrôle psychique, alimentent l'industrie des drogues légales et illégales, érodent les droits civiques, aliènent les libertés fondamentales, abusent de la technologie et sèment la division politique et idéologique. Ils procèdent à des épandages chimiques et autres polluants toxiques, provoquent la destruction des sous-sols et de la faune sur terre et en mer. (Le procès Syncrude au sujet des lacs toxiques des sables bitumineux en Alberta et ce qui se passe dans le Golfe du Mexique en sont des exemples; il ne manque plus que quelques explosions nucléaires ici et là, et voilà, c'est demain matin la fin de notre monde...)

Ils sont à l’origine de toutes les initiatives sociopolitiques malveillantes dont on subit les répercussions. Le carnage, la corruption et l'oppression qui ont accompagné leur long règne depuis des décennies fait en sorte que tout le vivant et l’inerte est à l'agonie. En réalité, ils menacent la survie de la terre elle-même - "sans nature, pas de futur!" Espérons quand même que leurs lugubres activités une fois rendues publiques ne seront pas "effacées". La porte est entrouverte et rien ne devrait l’empêcher de s’ouvrir complètement.

On peut s’attendre à ce que cette élite combatte férocement toute tentative de renversement. Mais ce serait quand même formidable si elle se réveillait avant que les peuples, comme les paysans français lors de la prise de la Bastille, se mettent à crier "Assez! Assez! Qu'on leur coupe la tête! - au lieu de la nôtre, comme ils l'ont fait jusqu'à présent." À l’échelle planètaire ce serait plutôt vilain.

Le ton est accusateur, je l'avoue, et je suis consciente que nous avons collectivement participé à ces hécatombes par ignorance ou par innertie. Je sais aussi que lorsqu'on se sent soi-même coupable, on a besoin de coupables extérieurs parce qu'on ne veut pas être responsable. Mais bon... Il  se passe des choses quand même renversantes sur cette planète. Certains auteurs sont encore plus lucides/réalistes dans leurs propos, tel Hervé Kempf  - extrait d'interview ci-après.

C’est une triste chose de penser que la nature parle et que le genre humain n’écoute pas. Depuis six mille ans la guerre plaît aux peuples querelleurs, et Dieu perd son temps à faire les étoiles et les fleurs… (Victor Hugo) 


Comment les riches détruisent la planète
Extrait - Florence Meney, pour Radio-Canada

Le combat de longue date du journaliste français Hervé Kempf est celui de la préservation de l'environnement, sous ses aspects les plus variés.

Celui qui a défriché nombre de grands dossiers sur le changement climatique, la biodiversité ou les OGM lance dans son livre Comment les riches détruisent la planète lance un cri d'alarme : environnement et équité sociales sont intimement liés, indissociables, en fait, et si rien n'est fait, nous courrons à la catastrophe sur les deux fronts.

Son livre ressemble à un appel à une révolution nouveau genre, pacifique, soit, mais radicale et essentielle, et qui pourrait s'énoncer comme suit : "Peuples de tous les pays, réveillez-vous avant qu'il ne soit trop tard. Une oligarchie minoritaire, hyper-riche et puissante, ne fait que travailler à accroître sa fortune, aux dépens des classes laborieuses, mais aussi de la planète. On peut vraiment parler ici de crise historique. Jamais dans l'espèce humaine on n'a atteint cette situation de dégradation des écosystèmes et de la biosphère qui est très impressionnante." (Hervé Kempf )

La surconsommation érigée en système
Dans un argumentaire résolument anticapitaliste, implacable, et étayé par la pensée d'intellectuels de haut niveau de tous les pays comme Hubert Reeves et Patrick Viveret, le journaliste environnemental dresse en premier lieu un portrait sombre de l'état de la terre, des eaux, du climat, de la pollution, point par point.

Il explique ensuite que, partout, ce sont les pauvres qui font les frais de la dégradation environnementale, eux qui s'appauvrissent toujours plus alors que les oligarques cumulent toujours plus. "Non seulement cela, dit Hervé Kempf, mais cette minorité impose ses règles de surconsommation aberrante à l'ensemble d'une population qui tente vainement de se hausser à son niveau."

Patrick Viveret, Collectif pour une nouvelle approche de la richesse
L'hyper-richesse est un « trouble à l'ordre public », dit Patrick Viveret, qui décrit précisément l'effet dissolvant sur les liens sociaux de la « démesure » des nouveaux capitalistes. Il rappelle le caractère illicite des paradis fiscaux, et prône le RMA (Revenu maximal acceptable) pour remettre la société sur ses pieds.

Les pauvres, premières victimes de la pollution
"Et pendant ce temps-là, dit-il, les pauvres vivent dans les zones polluées, que ce soit dans les bidonvilles de Calcutta, les banlieues-dortoirs de Paris ou les ghettos nord-américains. Et les riches, précise-t-il, sont de plus en plus coupés de la pauvreté et de la pollution, abrités qu'ils soient dans de magnifiques îlots urbains ou des paradis artificiels fermés à clef."

Retricoter le tissu social
Cette fracture sociale a une multitude de conséquences, explique encore Hervé Kempf lors de sa visite à Montréal. Outre la dégradation de notre milieu de vie, elle se traduit par un affaiblissement du lien social entre les individus, chacun se retrouvant seul, coupé de son réseau de soutien, dans sa course à la consommation et à l'ascension sociale.

LES CANADIENS PENSENT QUE CE SONT LES ENTREPRISES QUI DICTENT LES LOIS EN MATIÈRE D'ENVIRONNEMENT

Près de 40 % des Canadiens pensent que le gouvernement est d'abord influencé par l'industrie lorsque vient le temps de légiférer sur l'environnement. C'est ce que montre un sondage effectué par Environnement Canada.

Parlant d'un capitalisme devenu fou, l'auteur évoque des solutions, qui se rencontreront certainement de vives résistances, puisqu'elle supposent un partage de la richesse.

Hervé Kempf, dans la foule d'autres intellectuels et scientifiques, préconise un frein à la consommation (moins consommer, mieux s'amuser). On parle aussi ici d'imposer un revenu maximal à tout individu pour que se rétrécisse l'incroyable écart entre les plus pauvres et les plus riches.

"La solution est de moins consommer matériellement et aussi moins d'énergie, tous ensemble, mais on ne pourra le faire que si les plus riches fournissent un effort substantiel." (Hervé Kempf)

Utopie?
Cette révolution est-elle une utopie? "Je pense que les sociétés sont prêtes au changement", estime Hervé Kempf, qui souligne que, partout, l'inquiétude est vive sur la question environnementale.

Au moment où en France comme au Canada, des campagnes électorales donnent l'occasion de soulever toutes ces idées, Hervé Kempf est optimiste: le changement de mentalité ne se fera pas du jour au lendemain, mais à force d'en parler, l'idée d'un nouveau contrat social et environnemental fera son chemin.

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Idéalement ça serait bien que tout le monde soit sinon riche, ou du moins à l'aise, qu'on préserve notre biotope, qu'on partage équitablement les richesses, le savoir et l'énergie, qu'on contrôle la natalité, qu'on maintienne les êtres humains en santé, qu'on leur donne à tous des conditions de vie et de développement décent, qu'on édicte des lois qui préservent les hommes, les femmes et les enfants, qu'on abolisse les divers esclavages. Il y a belle lurette que nous en avons les moyens, économiques, techniques, scientifiques. Cela pourrait se faire si notre planète n'était pas dominée par l'égoïsme le plus primaire, fondé sur des idéologies ou des croyances de tous ordres, et n'était pas le siège d'un immense gâchis dans tous les domaines, dont ces sommes phénoménales que nous engloutissons dans les projets militaires. (Alorie Gilbert)

28 avril 2010

Qui a raison, qui a tort?

C'est difficile de juger. Moi, j'ai longtemps donné raison à tout le monde. Jusqu'au jour où je me suis aperçu que la plupart des gens à qui je donnais raison avaient tort! Donc, j'avais raison! Par conséquent, j'avais tort!

Tort de donner raison à des gens qui avaient le tort de croire qu'ils avaient raison. C'est-à-dire que moi qui n'avais pas tort, je n'avais aucune raison de ne pas donner tort à des gens qui prétendaient avoir raison, alors qu'ils avaient tort! J'ai raison, non? Puisqu'ils avaient tort! Et sans raison, encore! Là, j'insiste, parce que... moi aussi, il m’arrive d’avoir tort. Mais quand j'ai tort, j'ai mes raisons, que je ne donne pas. Ce serait reconnaître mes torts! J'ai raison, non?

Remarquez, il m'arrive aussi de donner raison à des gens qui ont raison aussi. Mais, là encore, c'est un tort. C'est comme si je donnais tort à des gens qui ont tort. Il n'y a pas de raison! En résumé, je crois qu'on a toujours tort d'essayer d'avoir raison devant des gens qui ont toutes les bonnes raisons de croire qu'ils n'ont pas tort!

  Raymond Devos

26 avril 2010

Pétrole et nucléaire

Début avril, le Shen Neng 1, cargo chinois transportant 65,000 tonnes de charbon, échoue à 70 kilomètres à l’est de l‘île Great Keppel, dans la zone sud du parc marin de la Grande Barrière de corail australienne. Maintenant, c’est la plate-forme pétrolière Deep Water Horizon (un nom prédestiné!) qui déverse :
Du pétrole s'échappe de la plate-forme pétrolière qui a explosé mardi au large des États-Unis avant de sombrer dans les fonds marins du Golfe du Mexique deux jours plus tard, ont annoncé le groupe pétrolier britannique BP et les gardes-côtes. "Selon nos estimations, mais ce ne sont que des estimations, les fuites de pétrole représentent 1 000 barils par jour", a déclaré Ron Rybarczyk, porte-parole de BP, le locataire de la plate-forme.
"Mais ce ne sont que des estimations" - en effet, et probablement la plus basse mesure…
BP est en train de faire son choix entre deux options pour mettre fin à cet écoulement. L'une consiste à utiliser du matériel préexistant sur la plate-forme pour colmater les brèches. L'autre, qui nécessite plus de temps, consiste à injecter du ciment dans le conduit concerné par les fuites. Actuellement, le mauvais temps qui sévit sur le golfe bloque les efforts pour contenir la pollution. 
Ouais, l’équivalent d’un Band-Aid sur une hémorragie… Hier, une journaliste disait une énormité : "Nous ne savons pas encore si cette fuite aura des répercussions sur les écosystèmes et les espèces marines de la côte louisianaise." On nous prend pour des cons avec un grand C?

Toutes les grandes nations peuvent scanner/contrôler la planète d’un bout à l’autre par satellite. Comment se fait-il qu’on soit incapable de détecter les failles d’une plate-forme sous-marine? Comment se fait-il qu’on n’a pas encore instauré un mode de surveillance à l’échelle internationale pour mettre en quarantaine les cargos désuets ou défectueux?

Qu’attendons-nous pour limiter l’utilisation du pétrole au STRICT nécessaire? WAKE UP!

Saviez-vous que les premiers gisements de pétrole ont été découverts en Pennsylvanie en 1859? Connaissez-vous toutes les utilisations du pétrole? Effarent. Pour de l’information succincte et claire visitez cet excellent site : http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/petrole/index.shtml
Pétrole et relations internationales de 1945 à 2003
Les raisons de la fluctuation des cours depuis 2003
Les acteurs du marché
Les principaux pays producteurs et consommateurs de pétrole
Le rôle de l’OPEP
Les utilisations du pétrole
Les cours du pétrole brut
Dans Repères : Chronologie du pétrole

Je me permets de reproduire quelques extraits d’un article paru dans le Figaro. Notez la date.
LE FIGARO
Sauver les océans
CHRISTOPHE DORÉ ET CYRIL HOFSTEIN
Publié le 16 février 2007

Le procès de l'Erika, dont les victimes de la marée noire espèrent un milliard d'euros pour préjudice écologique, posera-t-il enfin la bonne question : celle de la responsabilité, individuelle ou collective, face à la pollution des océans? Car les menaces, malgré quelques améliorations, sont plus que jamais présentes et imprévisibles. Le 9 février dernier, un pétrolier grec transportant 110 000 tonnes de brut s'est abîmé au large de la Finlande, faisant craindre une nouvelle marée noire. Un fléau spectaculaire qui ne représente pourtant qu'une part infime - à peine 2,5% - des produit toxiques qui empoisonnent nos mers. Le reste? Des dégazages sauvages, nos rejets domestiques, agricoles et industriels passant par les rivières et près de 200 000 tonnes d'hydrocarbures dispersées dans l'atmosphère, puis rabattues par les pluies... Sait-on que chaque année une centaine de grand navires disparaissent engloutis, cargaison comprise? Les fonds marins sont jonchés d'épaves, des plus accueillantes pour les crustacés, aux plus dangereuses... Tels les combustibles nucléaires des sous-marins russes de la région de Mourmansk, véritable Tchernobyl marin. Le phosphore et l'azote asphyxient la mer Baltique, dont au moins un tiers est considéré comme cliniquement mort par les scientifiques. Les sacs plastiques étouffent les tortues marines qui les prennent pour des méduses. Rien que sur les côtes du golfe de Gascogne, on estime à 50 millions le nombre de déchets non biodégradables à moyen terme! Comme pour le réchauffement climatique, une prise de conscience a lieu. Scientifiques et écologistes en sont convaincus : il faut envisager l'océan non plus comme notre poubelle ultime mais comme l'espace d'équilibre des générations futures. «Vieil océan, il n'y aurait rien d'impossible à ce que tu caches dans ton sein de futures utilités pour l'homme», écrivait le poète Isidore Ducasse, dans la seconde moitié du XIXe siècle. Neuf milliards d'individus, dès la fin du XXIe, pourraient payer très cher l'immobilisme qui transformerait ce «vieil océan» en désert stérile.

Quand les mers étouffent
L'oiseau a été reconnu grâce à la bague qu'il portait à la patte. Matricule DA225561. Après le naufrage de l'Erika, ce petit guillemot de Troïl avait été sauvé par le centre de soins de Saint-Vio, dans la baie d'Audierne. Nettoyé, il avait repris son vol en janvier 2000. Sept ans de liberté. Jusqu'au 6 février 2007. Là, épuisé, il est mort, sur les côtes du Sud de l'Angleterre, ses plumes mortellement collées par les hydrocarbures du porte-conteneur échoué MSC Napoli. Une énième pollution. Une énième victime.

Combien de "Tchernobyl" sous-marins?
Combien de déchets nucléaires ont été immergés? Difficile de répondre. Seule certitude, on sait qu’entre 1946 et 1982, une douzaine de pays, dont l’Angleterre, ont jeté en mer des milliers de fûts radioactifs enrobés dans du ciment ou du bitume.

Selon des experts, au moins 75 000 tonnes de substances nucléaires ont été déversées dans une quinzaine de sites en Atlantique, dont certains, non loin des côtes françaises. Ce mode de rejet autorisé et réglementé par la Convention de Londres pour la prévention de la pollution marine, signée en 1975, a finalement cessé en 1982 sous la pression internationale. Mais le risque écologique majeur demeure. Car on ne sait pas exactement combien de temps ces fûts résisteront aux attaques de l’eau de mer. Ni quand le poison qu’ils contiennent se diffusera. Ces décharges radioactives sous-marines ne sont pas les seules à inquiéter les spécialistes de l’environnement. L’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA) a en effet recensé pas moins de 31 naufrages de sous-marins à propulsion nucléaire ou lanceurs d’engins, de crash d’avions porteurs de missiles ou de satellites équipés de générateurs nucléaires tombés en mer. Quelques éléments ont été repêchés mais la plupart ont été abandonnés à la corrosion, comme à Mourmansk, tombeau de la flotte soviétique. Au total, des millions de milliards de becquerels reposeraient au fond des mers, soit plusieurs fois la dose que la catastrophe de Tchernobyl a injecté dans l’atmosphère.

Dans l’indifférence générale.

25 avril 2010

Pollution sonore

Tellement formidable de voir se pointer le printemps. Le feuillage vert tendre, les quelques fleurs, le chant des oiseaux migrateurs, la température plus clémente… bucolique. Le voilà de retour. À la fin de l’hiver, on finit par douter qu’il reviendra. Assise sur un banc de parc, j’observe, j’écoute, avec ravissement. Un sentiment de gratitude monte.

C’était trop beau! Voilà qu’une auto stationne en bordure du parc. Le volume de la radio et du woofer est au maximum. Tout vibre. Nul besoin de dire que mon plaisir s’est volatilisé. Mais bon, le copain du conducteur monte dans la bagnole et on démarre sur le chapeau des roues. Ouf! Je retombe dans mon état méditatif. Peu de temps après, trois grosses motos à silencieux tronqués pétaradent dans la rue. Désespérant. Finalement, c’est une tondeuse à gazon qui m’a fait déguerpir. Il s’agit pourtant d’un quartier très tranquille.

Disons que je n’ai rien contre les radios dont le volume est sous la barre du seuil de tolérance en décibels, ni contre les motos avec silencieux. Les agressions sonores étant omniprésentes, il devient de plus en plus difficile de trouver des endroits paisibles où l’on peut se ressourcer, en banlieue et même à la campagne. À tel point qu’une fondation a été créée, «Le groupement québécois contre le bruit – excessif », pour protéger notre espace sonore collectif. Si le problème vous préoccupe visitez leur site : http://www.rqcb.ca/fr/accueil.php .

Décibels : évaluation du volume des sons ou des bruits
Sur une échelle de 0 à 130, nous ne percevons pas les sons nettement situés sous les 20 dB.
- Le chuchotement se situe à 25 dB, le bruit d’une conversation atteint 60 dB et à voix haute autour de 70 dB.
- Un orchestre bruyant ou un concert rock atteint facilement 80 à 90 dB et peut-être même 110 dB.
- À 110 dB, le seuil de la douleur est presque atteint car le seuil est à 120 dB.
- Les êtres vivants peuvent mourir s’ils sont exposés à des sons d’intensité supérieure à 150 dB – expression absolue de la puissance du son et des vibrations.

Pourquoi avons-nous besoin de faire tant de bruit? Est-ce par besoin de s’affirmer, pour signifier qu’on existe? Pour narguer et contrarier? N’avons-nous pas suffisamment de bruits incontournables à endurer?

Toutes choses, par immortel pouvoir, proches ou lointaines, à l’insu l’une de l’autre, sont liées. On ne peut troubler une fleur sans déranger une Étoile. (Francis Thompson)

Voici quelques pistes de réflexion à ce sujet.

La pollution sonore a bonne antenne car notre société craint le silence. Dans les supermarchés, les toilettes publiques, les banques et jusque dans les rues, nous sommes agressés par des musiques sirupeuses ou heavy metal destinées à mieux influencer nos comportements. La ligne est occupée chez votre médecin? Vous voilà automatiquement branché sur un chanteur qui hurle à tue-tête : «Je suis malade, je suis malade, je suis malade!» Comme si ce n’était pas suffisant, nous écoutons volontairement du babillage, des chansons à bon marché et de la publicité tout en ignorant l’impact qu’aura sur nous cette pizza sonore apparemment digeste. Nous consommons sans protester ni nous questionner. Pourtant, les recherches en psychologie montrent bien comment il est facile de nous manipuler par la répétition de sons, d’images et de phrases faisant appel à des émotions et convictions spécifiques. Cette technique induit graduellement le mental conscient à se comporter en fonction de stimuli subconscients.

En réalité, la question n’est pas tant de savoir si on préfère Céline Dion ou Jean Sébastien Bach, mais plutôt avec quel genre de musique on est en résonance. Pour le découvrir, il faut écouter et ressentir consciemment la portée des sons et, s’il y a lieu, des mots. (Il importe peu de se limiter à un style précis - on a parfois avoir besoin de musique «rouge» pour se stimuler ou de musique «rose nanan» pour se calmer.)
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Sources de l’article qui suit : certains passages (en italique) s’inspirent du livre «La thérapie par les sons» de DEWHURST-MADOCK Olivea, Le Courrier du Livre; les données scientifiques proviennent d’une variété de rapports de recherche.

Le pouvoir du son
La physique a clairement démontré que tout est lumière, son et mouvement. Les sons naissent du mouvement qui agite les atomes et les molécules et de la réunion de nombreuses fréquences différentes. Les objets possèdent une fréquence vibratoire déterminée par leur taille, leur forme et la matière dont ils sont faits (un verre de cristal ne résonne pas de la même façon qu’une barre de zinc); à l’instar des objets, les humains vibrent différemment selon leur constitution.

Les sons agréables (musique) proviennent de fréquences agencées par harmonie vibratoire et les sons désagréables (bruits) résultent de l’assemblage de fréquences désordonnées n’ayant aucune similitude vibratoire. Nous baignons dans un cocktail sonore fait de sons harmonieux ou discordants, apaisants ou stressants, pouvant guérir, blesser et même tuer. Par exemple, un chanteur entraîné peut avec sa voix reproduire la fréquence vibratoire naturelle d’un verre et le faire vibrer par sympathie; s’il émet des ondes sonores précises qui dépassent la résistance du verre, ce dernier éclate. Lorsqu’on augmente la fréquence d’une onde sonore on voit les motifs dessinés par des poudres, des liquides et des corps mi-solides (mercure, glycérine) perdre leur régularité et se désorganiser; en l’augmentant davantage, de nouveaux agencements apparaissent, harmonisés à la nouvelle fréquence. Les vibrations ne se propagent pas uniquement dans l’air, elles se transmettent aussi d’un solide à un autre.

Notre ouïe ne nous permet pas d’entendre les sons extrêmes de basse et de haute fréquence, mais la table de résonance qu’est notre corps physique les capte pour nous signaler s’il y a résonance ou résistance. Les sons audibles et inaudibles peuvent détruire (1), mais, utilisés à bon escient, ceux-ci peuvent modifier positivement la structure moléculaire, cellulaire et organique.

Déterminez la qualité sonore de votre environnement
Pratiquez l’écoute consciente. Sélectionnez des musiques et prenez le temps de ressentir ce qui se passe en vous à tous les niveaux; notez et comparez les effets physiques et émotionnels. Avec la pratique vos perceptions se raffineront et vous pourrez facilement séparer l’ivraie du bon grain.

Concert gratuit, garanti sans acouphènes après!
Et puis, recherchez les sons de la nature lorsque vous êtes troublé par des émotions intenses; ces sources naturelles de guérison apaisent les turbulences cérébrales et émotionnelles. Nos états émotifs s’articulent au gré de l’énergie ambiante et nous pouvons y répondre, non pas impulsivement, mais en toute conscience; nous avons le choix. Une telle habitude a l’avantage d’augmenter le degré d’équilibre, de cohérence et d’harmonie de notre environnement.

En matière d’autoguérison, la nature et la voix détiennent la palme d’or. Les effets bénéfiques de la musique et des sons provenant de la nature sont légendaires. Nous n’avons pas besoin de preuves au sujet des effets apaisants et restaurateurs de la musique naturelle ni au sujet de la joie que procure le chant d’un oiseau. Un excellent moyen de prendre conscience de cette musique consiste à sortir au grand air et à écouter attentivement les sonorités que nous y entendons : le chant des oiseaux, le bourdonnement des insectes, le sifflement du vent, le bruissement des feuilles, le crissement de l’herbe, le murmure du ruisseau, l’aboiement des chiens et le hennissement des chevaux. Cela fait longtemps que les thérapeutes et les psychologues aident leurs patients à observer comment la musique naturelle influence l’âme et sa sphère. Si plantes et animaux réagissent, pourquoi pas les humains? Sous le vernis de la civilisation moderne, souvent très mince, il ne faut pas oublier que nous sommes aussi extirpés de la nature. Nous pouvons revenir à l’intelligence des choses par une communication étroite avec la nature. En fait la musique, entendue au plan spirituel, signifie «respect de la vie».

(1) Ondes infrasoniques/ultrasoniques et hyperfréquences : il est possible de provoquer la mort par ébranlement sonore des cervicales. Certaines ondes sonores, audibles ou non, agissent sur la matière. Les ultrasons sont d’autant plus dangereux qu’ils ne peuvent être perçus; cependant ils peuvent provoquer des lésions internes importantes et irréversibles pour l’oreille. Ils ont été testés pour briser des os (les ondes d’hyperfréquence propagées par les radars – utilisés pour la téléphonie cellulaire – provoquent des variations de la tension artérielle et modifient le flux des ions de calcium, potassium et sodium). En traversant la membrane cellulaire, les ondes d’hyperfréquence génèrent des signaux microélectriques qui se propagent dans tout le système nerveux pour informer le cerveau de ce qui se passe dans notre environnement; le cerveau déclenche par la suite une réaction musculaire, un malaise, une maladie ou autre pour signifier qu’il y a un danger. (FILTERMAN Marc, Les armes de l’ombre; Carnot, Collection Ciceron, 1999)
Le pouvoir des mots
Les mots sont des symboles qui servent à communiquer des émotions et des sentiments. Le langage véhicule des idées, des croyances et des concepts, influence et suscite des comportements. C’est pourquoi il importe d’en reconnaître la charge émotionnelle et l’intentionnalité.

Il vous arrive sûrement d’écouter une chanson et, par la suite, de ressentir de la mélancolie, de la frustration ou des malaises physiques, ou au contraire, une paix intérieure, de la joie ou un bien-être général. Lorsqu’on cultive inconsciemment un état d’esprit on augmente son intensité par attraction magnétique. Les magnats de l’industrie de la musique tirent profit de notre vulnérabilité émotive par l’abus de chansons populaires qui suscitent l’apitoiement, la mélancolie et la violence. Pourquoi nous soumettons-nous passivement à ces exutoires de négativité? Accepterions-nous que le voisin déverse ses ordures dans notre salon? Toutes ces lamentations et platitudes récurrentes nous privent des véritables sentiments d’amour et de joie qui font vibrer à plusieurs coches au-dessus de l’émotivité.
La musicothérapie
En musicothérapie, on utilise des sons et des vibrations produits par des instruments de musique et par la voix pour soigner des problèmes de santé tels que la douleur, l’hypertension, les difficultés d’apprentissage ou d’attention, la dépression, l’anxiété... Le corps est une véritable table de résonance, et à ce titre, la musique affecte tout notre système nerveux central. Dépendant des bruits, des sons et des musiques que nous entendons (passivement) ou écoutons (consciemment), les effets seront positifs ou négatifs.

La musicothérapie ne requiert aucune connaissance musicale, il suffit d’écouter, de s’écouter ou de jouer!

On a beaucoup utilisé la musicothérapie en psychothérapie, mais maintenant, vu les nombreuses preuves scientifiques de ses effets physiologiques, les applications thérapeutiques se sont multipliées.

Voici ses principaux domaines d’utilisation :
- Psychothérapie et relation d’aide : santé mentale, soins palliatifs, soins gériatriques, soins intensifs
- Amélioration des fonctions physiologiques : tension artérielle, rythme cardiaque, capacité respiratoire
- Réduction de l’anxiété et de la douleur soins palliatifs, cancer phases pré et postopératoires
- Traitement : autisme, troubles neurologiques (lésion cérébrale, maladie d’Alzheimer, sclérose en plaques, Parkinson), enfants prématurés (amélioration de la santé)

La musicothérapie se pratique maintenant dans beaucoup d’écoles, hôpitaux, établissements de soins de longue durée, résidences d’aînés, centres de rééducation fonctionnelle, centres communautaires, centres de réadaptation pour alcooliques et toxicomanes, en milieux correctionnels et en cabinet privé.

Dans certains hôpitaux allopathiques on teste l’utilisation du son dans les salles d’opérations pour réduire la douleur, les complications chirurgicales chez certains patients, et promouvoir la détente qui réduit la tension artérielle et ralentit la respiration à la fois chez le médecin et le patient.

Au Centre médical Worcester de l’université de Massachusetts on utilise des enregistrements de harpe au lieu de tranquillisants et d’antidouleurs pour les patients cancéreux. En Ontario, une recherche a démontré que les patients exposés à 15 minutes de musique apaisante requerraient la moitié moins de doses d’anesthésiant et de sédatif lors d’opérations douloureuses.

Corrélation entre la santé et la musique
Le corps est un instrument d’autoguérison. Chaque cellule de notre corps est un résonateur de son et vit selon un modèle rythmique. Chaque organe a sa note vibratoire ou musicale. Chacun des systèmes du corps physique a son cycle. Ces divers systèmes répondent aux vibrations sonores de nos états de conscience au plan mental, émotionnel et spirituel.

Certains sons particuliers peuvent donc transporter un auditeur d’un état de conscience vers un autre, plus joyeux et positif. Même les cellules en bon état deviennent plus brillantes et vibrantes lorsqu’elles sont exposées à ce genre de musique.

La musique peut également être utilisée pour créer une diversion. Elle peut détourner notre attention des situations déplaisantes ou indésirables. Par exemple, on peut écouter de la musique très joyeuse pour réduire l’anxiété, la douleur ou se transporter temporairement vers une autre réalité, en particulier pendant un processus de guérison.

Comment la musique peut-elle guérir?
Il est maintenant prouvé que la musique nous affecte physiquement, psychologiquement, émotionnellement et spirituellement. Nous savons que nos réactions à la musique sont très complexes, subtiles et qu’elles ont une portée plus considérable que ce qu’on a scientifiquement prouvé. Cependant, en science, on a toutefois pu mesurer les effets physiologiques du son tels que des changements dans la circulation sanguine ou la vitesse de réaction des muscles. Les nouvelles recherches démontrent la connexion entre la sécrétion d’endorphines et de neuropeptides et les changements d’humeur. Par exemple, la musique relaxante peut diminuer la douleur et l’anxiété en abaissant le taux de cortisol (une hormone associée au stress) et en libérant des endorphines dont les propriétés sont à la fois calmantes, analgésiques et euphorisantes.

Des études démontrent que la musique aide à augmenter le taux de sérotonine et des hormones de croissance. La musique peut nous faire passer du bêta à l’alpha, et du thêta au delta. Néanmoins, il semble que ce soit l’état de conscience alpha (état méditatif conscient) qui soit le plus propice à la guérison.

La voix humaine
Plusieurs musiciens on fait d’étonnantes découvertes sur la guérison par le son, notamment avec la voix. Les expériences les plus significatives en rapport avec la guérison de la cellule sont celles réalisées avec la voix humaine – entre autres, lorsqu’on chante les notes de la gamme en s’adressant consciemment aux cellules.

La voix humaine charrie quelque chose dans sa vibration qui la rend plus puissante que n’importe quel instrument de musique, et cette chose, c’est la conscience. Il semble que les cellules cancéreuses soient incapables de supporter l’augmentation vibratoire progressive que produit la voix.

Le nucléus des cellules cancéreuses est incapable de maintenir sa structure lorsque les ondes de fréquence de la voix attaquent les membranes cytoplasmiques et nucléaires. La vibration du son de la voix transforme littéralement la structure de la cellule. Avec l’intensification de la voix et la durée du son en continu, le taux vibratoire s’élève tellement que les cellules cancéreuses ne peuvent pas s’y adapter ou se stabiliser. Alors, elles meurent. Un médecin a prescrit à deux femmes atteintes d’un cancer du sein de chanter ou de vocaliser trois heures et demi par jour pendant un mois. Chez l’une, la tumeur a complètement disparu, chez la seconde, la tumeur s’est desséchée et a simplement été retirée par le chirurgien.

Les émotions et la maladie
Étant donné que tout dans l’univers vibre à diverses fréquences, avec un peu de pratique nous pouvons apprendre à modifier nos fréquences pour faciliter la guérison des émotions et du corps. La maladie commence dans le corps émotionnel. On traîne de vieilles blessures qui nous collent à la peau et on a parfois énormément de difficulté à s’en libérer. Elles finissent par attaquer certains organes. Par exemple, quelqu’un qui est toujours en colère et qui n’arrive pas à la transcender risque de développer des problèmes de foie. Quelqu’un qui vit toujours dans la peur aura des problèmes de reins, etc. Chaque émotion touche un ou plusieurs organes et systèmes physiologiques.

Si un organe est malade c’est qu’il est hors fréquence; mais il est possible de le ramener à une vibration harmonieuse avec des sons appropriés. L’expression vocale, les bols de cristal ou de métal, les diapasons thérapeutiques et la musique ont définitivement des vertus thérapeutiques. En thérapie d’harmonisation, on a remarqué que les diapasons agissaient directement sur la fréquence vibratoire de la cellule, des organes, etc.

- La guérison physique passe par la guérison émotionnelle.
- Il n’y a pas de guérison de longue durée sans détente; c’est quelque chose qui doit se pratiquer à tous les jours, accompagné de musique ou non.
- La musicothérapie calme les démons intérieurs.
- La musicothérapie est une méthode non pharmaceutique de contrer la douleur et l’inconfort physique.

Les émotions toxiques produisent des cancers émotionnels et les cancers émotionnels produisent les cancers physiques. Selon des études en psychologie, le cancer du sein par exemple, est directement lié au fait de ne pas répondre à ses propres besoins parce qu’on préfère répondre à ceux des autres. D’ailleurs, il semble que la plupart des cancers soient une conséquence de «l’effacement de soi» au profit de l’entourage.

Le propre du système immunitaire est de discriminer le «soi» du «non-soi». Si le corps est envahi par des virus et des bactéries, en principe le système immunitaire (le guérisseur intérieur) dépêche une armée de «tueurs» pour s’en débarrasser. Si quelqu’un se comporte d’une manière toxique ou abusive envers nous, en principe nous devrions nous en débarrasser. Ce principe s’applique aux pensées, aux émotions, aux personnes, aux aliments, etc. Pour limiter les intrusions, il nous appartient de laisser passer les pensées, les émotions et les personnes qui ont des effets destructeurs sur nous.

Dans les cas de cancer en général, voici les principaux problèmes que la musicothérapie atténue : la douleur, la dépression, les nausées et les vomissements, la colère, la fatigue, l’infection, l’inquiétude, le manque d’appétit, le stress, l’épuisement moral, la peur, la diminution des facultés cognitives, les problèmes de peau, les symptômes semblables au rhume, les allergies cutanées, l’hypertension ou l’hypotension, la respiration difficile

Avec la musicothérapie on note également une amélioration : de la fonction cognitive, de l’humeur, de la qualité de vie, de l’appétit (ce qui permet une diète propre à renforcer le système immunitaire)

Pour plus d’information : Association québécoise de musicothérapie (UQÀM/Département de musique) Site : http://www.musicotherapieaqm.com/
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Je m’en voudrais de passer sous silence le ronronnement du chat. J’ai vu à l’émission «Des bêtes de cœur» un reportage sur un homme atteint d’un cancer généralisé, pratiquement en phase terminale. Cet homme ne pouvait plus se déplacer qu’en fauteuil roulant et selon le témoignage du médecin, il n’y avait plus aucun traitement ni médicament susceptible d’améliorer son état – il les avait tous essayés.

Quelqu’un de son entourage lui a acheté une chatte pour lui tenir compagnie. Elle venait ronronner plusieurs fois par jour, assise ou couchée sur lui. Après un certain temps l’homme a commencé à prendre du mieux, ce que le médecin ne comprenait pas. Son état s’est tellement amélioré qu’il a pu passer aux béquilles et maintenant, une canne lui suffit. Cet homme était resplendissant et reconnaissant envers sa chatte car il savait qu’elle avait énormément contribué à sa guérison.

Une chercheuse scientifique interviewée a relaté nombre de cas semblables. Elle disait que les recherches en laboratoire démontraient que la fréquence vibratoire du ronronnement du chat était équivalente, sinon supérieure, aux ultrasons utilisés en thérapie corporelle. Elle disait que le ronronnement détruit la cellule cancéreuse, et même, qu’il aide à créer des cellules saines. Le médecin du patient a corroboré ses dires.

23 avril 2010

Jour de la Terre - et puis?

Au lendemain du Jour de la Terre, l’on pourrait croire que les humains vont enfin sortir du coma et se retrousser les manches (lisez l’introduction…). Sauf qu’il est 23 h 55… et il reste tant à faire.

Éradication de la guerre

L’opposition systématique se garde bien de demander quelque chose qu’elle pourrait obtenir car alors il lui faudrait être contente; or pour l’opposition, être contente c’est cesser d’être. (Alphonse Karr)

L’opposition, ou la guerre, influence apparemment toute notre vie. Cette peur atavique de «l’ennemi qui nous guette», qu’on doit à notre bagage génétique ancestral, se traduit par une multitude de mini guerres personnelles qui culminent en guerres internationales. Celles-ci me paraissent difficiles à éviter puisque nous ne sommes pas tous au même niveau d’évolution. Ce mélange explosif ne peut être exempt de discordances, surtout quand on est au fait du phénomène de la réincarnation et du karma.

Nous sommes donc sujets aux phobies sociales à divers degrés. Si quelqu’un n’a pas peur de ses semblables, n’a jamais été victime de terrorisme conjugal, sexuel, socioculturel ou politico-religieux, ou bien d’enlèvement, de guerre et autres, il lui suffit de regarder les bulletins de nouvelles à tous les jours et de louer régulièrement quelques suspenses sanglants pour se transformer en schizophrène paranoïde. Qui sait si derrière l’amant, le collègue, le voisin, le parent ou l’adolescent ne se cache pas un ennemi potentiel, prêt à nous exécuter avec ses jugements et ses critiques ou à nous attaquer physiquement lors d’une explosion de rage incontrôlable.

Pour certains anxieux extrêmes, allez au travail, au restaurant ou à une réception tient de la bravoure car, pour eux, c’est l’équivalent de traverser une zone de guerre ou d’aller au front. C’est pourquoi ils chaussent des bottes de combat, porte un camouflage et gardent à portée de la main quelques armes de défense tactique. Je doute que ces malheureux puissent arriver à se détendre, sauf peut-être lorsqu’ils sont complètement seuls. Mais alors, comment faire pour avoir la paix?
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Si nous ne détruisons pas la terre complètement, celle-ci devrait avoir encore quelques bonnes années devant elle. Mais, à quoi bon s’il n’y a personne pour en profiter? Il serait donc préférable d’éliminer la guerre. Ainsi, au lieu de multiplier les zones de guerre pour avoir la paix, le gouvernement mondial devrait instaurer un État de Guerre. Cet État serait confiné à l’intérieur d’un seul pays qui disposerait d’espaces perdus comme en trouve encore au Canada ou en URSS. À tous les ans, on organiserait un Party de Guerre qu’on pourrait appeler Le Festival Rambo.

Ainsi, tous ceux qui préfèrent avoir raison plutôt qu’être heureux pourraient s’y rassembler et se battre à mort. Les armes seraient acceptées, car après tout, dans une société libre, la guerre entre adultes consentants est permise, mais les munitions, les bombes et les missiles seraient bannis vu le risque de répercussions au delà des frontières de l’État de Guerre. Pendant ce temps-là, nous pourrions jouer au golf en paix.

Certains diront que c’est encourager une immortalité incongrue car si les gens cessent de se battre pour leur patrie, leur religion, leur culture ou leurs croyances, plus personne ne mourra. (Traduction et adaptation d’un texte de Steve Bhaerman, Driving Your Own Karma)
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Pas de panique. Il existe de nombreuses causes de départ sans préavis, naturelles ou autres, de l’accident au virus. Tout compte fait, au lieu de créer un État de Guerre, il serait mieux d’instaurer un État de Paix à l’intérieur de soi.

Alors, Paix sur terre, et que celle-ci commence avec moi.

    Mestengo, 2003

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L’idée d’un État où les esprits belliqueux pourraient s’entretuer sans toucher aux gens paisibles est quand même une alternative intéressante. On pourrait tester le système en y envoyant d’abord tous les tyrans et dirigeants de pays avec leurs volontaires.

Le problème, c’est que les hommes aiment tuer
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Les êtres humains aiment tuer, soit d’autres humains, soit des cerfs aux grands yeux inoffensifs, soit un tigre venant d’attaquer le bétail. On écrase délibérément un serpent sur la route, et dans les pièges posés, un loup ou un coyote se fait toujours prendre. Des gens très bien vêtus et très joyeux s’en vont avec leur précieux fusils tuer des oiseaux qui, l’instant d’avant, chantaient encore. Un jeune garçon tue un geai bleu caquetant avec un revolver à plomb et parmi ses aînés, nul n’a le moindre mot de pitié, et personne ne le gronde; tous, au contraire, le félicitent d’être si fin tireur.

Tuer au nom d’un prétendu «sport», ou pour la nourriture, au nom de son pays ou de la paix – il n’y a pas grande différence entre tout cela. Toute justification est vaine. Il n’est qu’une règle absolue : ne jamais tuer. Pour l’Occidental, les animaux n’existent qu’en fonction de son estomac, ou de son plaisir de tuer, ou simplement pour la fourrure qu’ils procurent. Et à l’Oriental, on enseigne depuis des siècles, depuis des générations, à ne pas tuer, à avoir pitié et à démontrer de la compassion envers les animaux. Ici les animaux n’ont pas d’âme, on peut les tuer impunément, et là-bas, ils en ont une.

Alors réfléchissez et laissez votre cœur connaître l’amour. Manger la chair des animaux est considéré dans toute une partie du monde comme normal et naturel, la religion et la publicité nous y encouragent. Et ailleurs, il n’en est pas de même, et les gens réfléchis et religieux n’en mangent pas.

Mais cela est en train de s’effondrer. En Occident, on a toujours tué au nom de Dieu et de la Patrie et il en est partout ainsi. La tuerie s’étend partout. Presque du jour au lendemain, les anciennes cultures sont balayées et l’efficience, la cruauté et tous les moyens de destruction sont soigneusement alimentés et renforcés. La paix ne dépend ni de l’homme d’État ni de l’homme d’Église non plus que de l’avocat ou du policier. La paix est un état d’esprit indissolublement lié à l’amour. (Krishnamurti, Commentaires sur la vie)